Brèves de comptoir

 L'Autorité de surveillance du Service de Renseignement (As-Rens) de la Confédération est inquiète : les espions suisses sont corruptibles, et le sont plus qu'avant, du fait de «carences graves» au niveau du personnel. Du coup, des risques «tels que la trahison, le vol de données ou l'espionnage (...) se sont accrus ces dernières années», à cause des «changements à la tête du service» et des «importantes fluctuations au sein du SRC en général». L'ancien chef du service a été viré par la Conseillère fédérale Viola Amherd, tout les chefs de direction ont dû repostuler à leur poste, une enquête effectuée auprès du personnel affiche une insatisfaction record et en 2022 il y a eu trois fois plus de départs d'employés que d'habitude. Bon, ben on renonce à postuler. Il sait pas ce qu'il perd, le SRC.

On a une nouvelle voisine : elle s'appelle Eglantyne. C'est un joli nom, Englantyne, même avec un «y» (mais elle est anglaise, et comme chacun sait, l'anglais, c'est rien que du français mal prononcé et  écrit comme en 1066). Bref, Englantyne Jebb repose désormais au cimetière des Rois, notre Panthéon local, ousque reposent aussi Jean Calvin (peut être), Grisélidis Réal, Ernest Ansermet, José Luis Borges, Robert Musil, la fille de Dostoïevski, André Chavanne et Léon Nicole. Et pourquoi elle y est, dans ce charmant cimetière, emplacement 409, quasiment sous nos fenêtres, Eglantyne ? Parce qu'elle a rédigé, à l'automne 1922, à Genève les cinq articles de la Déclaration des Droits de l'Enfant d'où est issue, deux ans plus tard, une Déclaration universelle des droits de l'enfant adoptée par la Société des Nations puis, en 1989,  la Convention relative aux droits de l’enfant, juridiquement contraignan-te. Elle l'a rédigée, cette déclaration, parce qu'elle avait été révoltée par le sort fait aux enfant lors de la première guerre mondiale, une guerre dont les civils en général, particulièrement les femmes et précisément les enfants furent les principales victimes (ce fut encore pire lors de la seconde guerre). Elle avait fondé en 1919 à Londres, avec sa soeur, l'association Save the Children puis à Genève, en 1920, l'Union internationale de secours aux enfants. Elle a aussi donné son nom à une rose et à un parc des Acacias, Eglantyne. Alors on la salue, notre voisine, morte en 1928 : les droits de l'enfant, le secours aux enfants victi-mes de la guerre, on aurait bien aimé qu'ils ne soient plus des enjeux, des urgences... ni à Gaza, ni ailleurs. Mais comme elle l'avait dit, «Chaque géné-ration d’enfants offre à l’humanité la possibilité de reconstruire son monde en ruine». Encore faut-il qu'elle y survive, cette génération d'enfants, à la ruine de son monde.

En avril 2024, une octogénaire était mise en détention dans l'unité cel-lulaire des HUG. Et la question s'est posée, publiquement: «A 88 ans, peut-on être emprisonné?». Légalement, sans aucun doute, la prison est ouverte (dans le sens de l'entrée) à toutes et tous, sans privilège. Mais quel danger (pour autrui) représente un octogénaire, ou un nonagénaire? A lire les statistiques, on constate que les récidives sont rares après 60 ans (sauf sans doute pour resquille dans les transports publics), exceptionnelles après 70 ans (on se flattera donc d'être exceptionnel). Et sans doute nulles ensuite. Quoique... accrochons-nous...

En 1989 déjà, l'AVIVO demandait une 13e rente AVS pour compenser l'inflation A cette demande transmise par le président de l'AVIVO, Roger Dafflon (ancien Maire de Genève), le Conseiller fédéral Flavio Cotti répon-dit par un refus, au prétexte que cette rente supplémentaire profiterait «à plusieurs centaines de milliers de rentiers qui n'en ont manifestement pas besoin». Dont lui ?


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