Municipales 2025 à Genève : Et une, et deux, et trois !

Nous sommes le 18 Floréal, et c'est le jour de la corbeille d'or. Et dans celle de l'Assemblée générale du PS de la Ville de Genève, il y a sept candidates et candidats à la candidature au premier tour de l'élection du Conseil administratif de la Ville de Genève. Combien de candidat.e.s le PS décidera-t-il de présenter ? C'est la première décision que l'Assemblée aura à prendre. Disons qu'on a assez envie de faire de cette désignation un moment de la campagne pour l'octroi de l'entièreté des droits politiques aux immigrés sans qu'on ait exigé d'eux qu'ils se taxidermisent -pardon : qu'ils se naturalisent. Et que pour cela, il faudrait qu'aux côtés de Christina Kitsos, que nous devons faire élire au premier tour parce qu'elle incarne, et mène, la politique sociale qu'on doit attendre  d'une municipalité de gauche, le PS soit capable de présenter deux autres candidat.e.s, dont au moins un.e issu.e de l'immigration. Et donc qu'il présente au premier tour de l'élection du Conseil administratif non pas deux candidat.e.s, mais trois.

Une majorité de gauche pour le niveau premier, fondamental, de la démocratie

En Ville de Genève, ça se décante, à droite et à gauche, avant les Municipales de l'année prochaine. A droite, le PLR a décidé de partir tout seul, en tout cas pour le premier tour de l'élection du Conseil administratif, et donc de refuser l'alliance que lui proposaient le Centre et les Verts libéraux sous forme d'une liste commune, et de ne pas s'allier non plus à l'extrême-droite du Conseil municipal (UDC et MCG) : " «Nous comptons sur nos propres valeurs pour faire la différence, explique Maxime Provini le président du PLR de la Ville. La différence avec quoi ? l'échec du parti aux Municipales de 2020 et son incapacité à reprendre le siège perdu au Conseil administratif après le départ de Pierre Maudet pour de nouvelles aventures ? Deux candidatures radelibes ont déjà été annoncées : celles du président actuel du Conseil municipal, Pierre de Boccard et de la députée Natacha Buffet-Desfayes. Sans alliance avec la droite, on voit mal comment l'un ou l'autre pourraient ravir (ce qui de toute évidence est l'objectif du PLR)  à la centriste Marie Barbey-Chappuis le siège que la gauche lui avait permis de gagner il y a quatre ans, contre, précisément, le candidat du PLR, Simon Brandt... Plus à droite, à l'UDC, le président de la section locale, le touriste politique Alexandre Chevalier, candidat lui aussi à la candidature au Con seil administratif, juge la décision du PLR "brouillonne"... disons qu'il est orfèvre en la matière...

Au centre (admettons...), le Centre et les Verts libéraux vont faire liste unique, pour la même raison que celle qui devrait motiver la gauche de la gauche à en faire autant : passer l'obstacle du quorum, qui menace de faire chuter le premier et que les seconds n'ont jamais réussi à franchir, et faire réélire Marie Barbey-Chappuis, ce qui devrait assez aisé -du moins si la gauche ne revendique pas les cinq sièges de l'Exécutif. Le Parti du Maudet, "Liberté et Justice sociale", n'est pas partie de cette alliance centriste : lui aussi, comme le PLR, devrait partir seul -mais contrairement au PLR, dont il vampirise une partie de l'électorat, lui n'a rien à y perdre

A Gauche, la Verte Frédérique Perler, contestée au sein de son propre parti, a annoncé qu'elle ne se représenterait pas pour un second mandat, à la suite des révélations sur des engagements contestables au sein de son département (l'Aménagement, les Constructions et la Mobilité). La Conseillère municipale Uzma Khamis Vanini a annoncé sa candidature à la candidature. Plus à gauche (à la gauche de la gauche, donc), l'Union Populaire a lancé un appel à l'Unité électorale, autrement dit à la constitution d'une liste unique entre elle et Ensemble à Gauche -c'est en effet la condition du maintien de la représentation de la représentation de la gauche de la gauche au sein du seul parlement genevois où elle est encore représentée en tant que telle, et peut-être même de son retour dans d'autres Conseils municipaux. A l'appui de cette prise de position, l'UP affirme la nécessité, comme nous l'affirmons, de "conserver une majorité de gauche en Ville de Genève qui puisse agir contrepoids à la politique cantonale réactionnaire". Il est vrai qu'elle y ajoute aussi cette autre nécessité de ne "pas laisser le PS et les Verts prétendre représenter seuls les intérêts des milieux populaires", ce à quoi ils ne prétendent d'ailleurs pas -c'est plutôt aux syndicats que reviendrait ce rôle. Reste que, comme l'UP, et sans doute comme aussi Ensemble à Gauche, nous considérons d'abord le besoin d'une Ville (et de villes) de gauche comme contre-pouvoir à un canton (et une Confédération) de droite, mais que nous considérons surtout que le rôle d'une municipalité de gauche est d'affirmer la capacité de la commune en soi d'être réellement, et pas seulement dans le domaine culturel, le niveau premier, fondamental, de la démocratie. Et de s'en donner les moyens humains et financiers, en un moment où le canton propose de priver les communes de plus de 100 millions de francs de ressources, par un cadeau fiscal à une soi-disant "classe moyenne" que le Conseil d'Etat et le Grand Conseil étend jusqu'à 411'000 francs de revenu imposable par année, soit plus de quatre fois le revenu moyen réel...

On craint d'entendre la définition que la droite genevoise donnera des travailleurs pauvres : on risque d'y retrouver le président de l'UBS.

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