14 juin, grève féministe pour l'égalité... et plus encore...
"Nos luttes sont l'espoir !"
Il y a 43 ans, le 14 juin 1981, un article
instaurant le principe (seulement le principe) de l'égalité
homme-femme entrait dans la Constitution fédérale. « L'homme et
la femme ont droit à un salaire égal pour un travail de valeur
égale », disait cet article 8 alinéa 3. En 2000, il y a 24 ans,
cet article était modifié pour proclamer la nécessité d'une
égalité non seulement de droit, mais aussi de fait. Depuis, en
un quart de siècle, cet écart salarial (au détriment des femmes)
est passé de 16 à 10 % (en 2022). Mais c'est encore dix pour
cent de trop. Et quinze pour cent chez les cadres. Un écart
toujours inexplicable autrement que par une pure discrimination
fondée sur le genre. Un écart qui ne prétérite pas seulement les
femmes en emploi, mais aussi les femmes à l'heure de la
retraite. C'est cette situation, cette persistance d'une
inégalité inacceptable, que la grève féministe d'aujourd'hui
dénonce. Mais elle dénonce et revendique bien plus : "face au
système impérialiste néolibéral et ses destructions de la
planète, à la montée des mouvements virilistes populistes,
autoritaires et fascistes, nous opposons ouxtes ensemble nos
résistances féministes et nos valeurs, basées sur le respect,
l'égalité,la tolérance, l'adelphité et la justice sociale",
écrit le Coillectif genevois de la grève féministe. Qui conclut
: "L'espoir est féministe ! Nos luttes sont l'espoir !".
De 2018 à 2020, la part inexpliquée de l'écart salarial entre hommes et femmes a augmenté en Suisse, alors que l'écart global (part expliquée comprise) s'est légèrement réduit entre les salaires des uns et ceux des autres. Dans l'ensemble de l'économie, les femmes gagnaient en moyenne, à temps de travail égal, 18 % de moins que les hommes en 2020 (19 % en 2019), mais si cet écart s'explique en partie par des différences objectives (niveau de formation, nombre d'années de service, fonction hiérarchique), il restait en 2020 47,8 % en 2020 (45,4 % en 2018, 42,4 % en 2014) de cet écart qui ne s'expliquait que par une discrimination de genre. Cette discrimination se traduit par un manque de 717 francs brut par mois en 2020 (724 francs dans le secteur privé, 642 francs dans le secteur public). Chaque année, les femmes gagnaient donc, en moyenne il y a quatre ans, 8604 francs de moins que les hommes uniquement parce qu'elles sont femmes. Et parce qu'elles sont majoritaires dans les secteurs aux salaires les plus bas, la moitié d'entre elles, en Suisse, gagnait moins de 4126 francs par mois. Autrement dit, presque la moitié gagnait moins que le salaire minimum légal genevois actuel. De plus, en 2021, 9,245 milliards d'heures de travail non rémunéré ont été effectuées en Suisse essentiellement par des femmes. C'est plus que le total de toutes les heures de travail rémunérées de toutes les actives et de tous les actifs...
"Le 14 juin, c'est la grève féministe, la grève
du travail invisible, du care et du travail non rémunéré", écrit
le Collectif genevois de la Grève féministe. C'est aujourd'hui
une journée placée sous le signe de l'égalité des droits, de
l'égalité salariale, de la fin des discriminations, (de la lutte
pour) des conditions de vie dignes et justes pour touxtes, y
compris à la retraite", mais le Collectif la place aussi sous le
signe de la solidarité avec le peuple palestinien et de tous les
peuples "qui luttent pour leurs droits et sur qui s'abat la
répression".
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