Fonds de tiroir
Mercredi dernier, le Conseil municipal de Genève discutait de notre motion demandant au Conseil administratif de s'opposer par tous les moyens (légaux) à la fermeture de bureaux de poste en Ville de Genève, La Poste ayant annoncé qu'elle entendait fermer le quart des 720 offices qui restent dans tout le pays (il y en avait 3000 on 2000, il n'en restait déjà plus que 1323 en 2016). Plusieurs offices postaux sont menacés à Genève, il faut donc les défendre. Il y a des an-nées, le magistrat socialiste Manuel Tornare s'était beaucoup démené pour défendre des offices de quartier me-nacés de fermeture, et on n'en attend pas moins de ses successeurs d'aujourd'hui. Au nom de la défense d'un service public qui soit un service réel au public. On tenait déjà ce discours il y a quinze ans, on continue à le tenir aujourd'hui. Bon, il y a quinze ans, on le tenait de concert avec un syndicaliste et socialiste de choc, un certain Christian Levrat. Qui se trouve être aujourd'hui pré-sident de La Poste, société anonyme dont le propriétaire est la Confédé-ration. D'accord, c'est le seul socialo du Conseil d'administration de La Poste, et c'est pas lui qui décide, mais manque de pot (pour nous) il la préside, La Poste. Cela dit, il est quand même un peu l'arbre socialiste qui cache la forêt patronale d'un Conseil farci de représentants des «milieux d'affaire», genre assurances, banques, gestion de fortune. Alors, on veut bien faire semblant de compatir sur son sort, à Levrat, dans cette jungle, mais ça ira pas plus loin...
Mardi dernier, le Conseil municipal de Genève
votait, sur proposition du Conseil administratif, un crédit de
500'000 francs pour soutenir l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour
les réfugiés palestiniens, la seule organisation
internationale gouverne-mentale à être présente en permanence
à Gaza, mais aussi, et depuis 70 ans, en Jordanie, au Liban,
en Syrie et en Palestine occupée. On peut voir dans ce soutien
de la Ville de Genève une modeste réponse à la décision du
gouvernement suisse de réduire de moitié, c'est-à-dire de dix
millions de francs, sa contribution à l'UNRWA. Est-ce que la
commune se substitue ainsi à la Confédération, comme le lui
reprochait un allumé centriste (qui parlait carrément de
«sédition» -en souvenir sans doute du Sonderbund)? Non: on
manifeste seulement être animés d'une autre raison que la
Raison d'Etat qui est supposée être celle de l'Etat,
précisément. Etre animés d'une raison solidaire. Une réponse
aussi à l'accusation aberrante portée contre l'UNRWA par
l'Etat d'Israël et ses porte-voix en «Occident», de cultiver,
en soutenant les populations palestiniennes, l'illu-sion de
l'existence d'un peuple palestinien et d'un retour en
Palestine des Palestiniens expulsés (comme on accusait
l'Agence Juive de cultiver l'illusion de l'existence d'un
peuple juif en Palestine...). Donc, mardi, on a voté 500'000
francs de soutien à l'UNRWA. Et le lendemain, l'armée
israélienne détruisait une école de l'UNRWA abritant au centre
de Gaza, des milliers de déplacés. Israël a assuré n'avoir
frappé qu'une «base du Hamas», et tué «plusieurs terroristes».
La frappe israélienne a fait 37 morts, dont de nombreux
enfants. Sans doute des graines de terroristes.
A Belfast, la vieille prison de Crumlin Road
(elle date d'avant 1850), fermée en 1996, a été reconvertie en
distillerie, où le whiskey McConnell's, distillé depuis 1776
et qui avait cessé de l'être, sera à nouveau produit. Bon, à
Genève, on a reconverti la vieille prison de St-Antoine en
Palais de Justice, mais c'est quand même moins imaginatif.
Alors, reconvertir une prison en distillerie de jaja, y'aurait
pas une idée, là, pour Champ-Dollon, Carole-Anne ?
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