Brèves de comptoir
Lors du vote du 9 juin, l'initiative socialiste pour un plafonnement des primes d'assurance-maladie a été refusée par le peuple et les cantons. Un vote acquis grâce à celui de la Suisse alémanique, mais aussi de certaines couches sociales contre d'autres : selon les sondages d'avant la votation, l'initiative était majoritairement soutenue dans les classes de revenu inférieur à 13'000 francs par mois (et même soutenue à 75 % dans les classes de revenu inférieur à 4000 francs, et 70 % dans celles de 4000 à 7000 francs), et majoritairement combattue dans les classes de revenu supérieur à 13'000 francs par mois (jusqu'à être refusée à 66 % dans les classes de revenu supérieur à 16'000 francs). Mais comme les hauts revenus votent plus, et s'abstiennent beaucoup moins, que les bas revenus, l'initiative, finalement, a été refusée. Les quotidiens francophones de Tamedia y voient une manifestation de «lutte des classes». Evidemment : La limitation du montant des primes à 10 % du revenu imposable aurait rendu le système un peu plus juste... mais pour les moins riches. Donc les plus riches n'en ont rien eu à secouer et ont voté contre. Eh ouais, la lutte des classes, ça se manifeste aussi dans les urnes. Même non funéraires.
En Ville de Genève, on votera, sans doute cet automne, sur la passerelle piétonne du Mont-Blanc, dont le Conseil municipal a accepté le financement (assuré pour moitié par la Ville et pour moitié par une fondation privée), mais qui a été attaquée par un référendum qui a abouti de justesse. Pour ses partisans, il s'agit d'une infrastructure essen-tielle à la mobilité douce en ville. Entièrement dédiée aux piétons, dans la ville suisse où la marche prend la plus grande place dans les différents modes de mobilité, elle est parallèle à un pont du Mont-Blanc essentielle-ment affecté à la bagnole, une affectation dont elle ne réduit pas l'emprise. Et elle contribue à boucler le «U» cyclable autour de la rade. Pour ses adversaires, c'est un projet qui a quarante de retard et qui ratifie l'emprise de la voiture sur le pont du Mont-Blanc. Plutôt que cet emplâtre sur une jambe de béton, il con-viendrait de supprimer au moins une, voire deux et, à long terme, trois des cinq voies du pont du Mont-Blanc réservées aux bagnoles, pour les affecter à un élargissement des trot-toirs, à la création de deux pistes cyclables et à un site propres pour les bus et le tram (à refaire circuler sur le pont, comme au bon vieux temps de la ligne de Ceinture. On avoue qu'on hésite. On l'a voté, au Conseil mu-nicipal, le crédit de réalisation de cette passerelle, mais sans grande convic-tion. Comme on vote un compromis. Ouais, ça arrive, des votes comme ça... c'est pas ceux qu'on préfère...
ça faisait longtemps qu'ils n'étaient pas revenus avec cette connerie, ben c'est fait: l'UDC genevoise lance une initiative populaire pour la traversée de la rade., Elle s'était déjà plantée en 2014, mais ça lui a rien appris, elle remet le couvert. Et tant pis si le reste de la droite défend un projet (pour l'étude duquel des millions ont déjà été claqués) de traversée du lac, que la gauche ne veut d'aucune traversée ni du lac, ni de la rade, ni en pont, ni en tunnel, et que le peuple a refusé à 63% un projet semblable (et sorti du même tonneau) en 2014 l'UDC, veut une traversée de la rade. En tunnel, avec des entrée et sortie en pleine ville. Et des feux remplacés par des rond-points. Le président du PLR trouve que l'UDC se livre à une «manoeuvre maladroite». Un euphémisme poli pour «connerie» ?
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