Fonds de tiroir

 omme vous avez reçu votre en-veloppe de votation pour celles du 9 juin, vous aurez pu constater que leur menu est copieux. Y'a du fédéral, du cantonal, du municipal. Entrée, plat de résistance, fromage ou dessert. Et dans les objets fédéraux, y'en a un dont le titre avait de quoi nous séduire : «pour la liberté et l'intégrité physique»... Ouais, la liberté et l' intégrité physique, on est pour. Et ça tombe bien, l'initiative prévoit d'inscrire dans la constitution que «les atteintes à l'intégrité physique ou physique d'une personne requièrent son consentement».  Donc on vote... euh... Comment on fait pour l'appli-quer, ce principe ? On voit bien que ça vise la vaccination obligatoire (les initiants sont antivax), mais pour le reste, ça vise quoi ? Parce que nous, on considère que la circulation automo-bile, par exemple, atteint à notre intégrité physique en salopant l'air qu'on respire alors qu'on y a jamais consenti... et on vous parle même pas de ce qui atteint notre intégrité psychique (le racisme, les horaires de travail, la publicité dans l'espace public, la discipline de parti) sans qu'on y ait jamais consenti... Quant au vaccin, si on nous l'administre, c'est bien pour que la maladie contre laquelle on nous vaccine n'atteigne pas notre intégrité physique, non ? Bref, on barbote dans le doute, et finalement, on a voté blanc. Voter blanc, c'est pas s'abstenir, c'est voter pour dire que la question est si mal posée que quelque soit la réponse qu' on lui donne, elle sera mal donnée.

«Universités: quand le voile tombe», c'était le titre d'une chronique farcie de citations de ce vieux cuistre de Boileau, de Laure Lugon Zugravu dans «Le Temps» à propos des occupations d'universités suisses par solidarité avec les Palestiniens. Des occupations auxquelles la chro-niqueuse témoigne d'une allergie absolue: les occupants ? une «poignée d'élèves» habités d'un «fanatisme naïf» et d'«intolérance» bénéficiant (si on peut écrire...) de «soutiens po-litiques extrémistes» et de «l'allégeance idéologique d'une partie du corps professoral». Bref, «le voile tombe». Et en effet, il est tombé : en fait de «fanatisme naïf», d'«intolérance», d'extrémisme, on a eu droit à plusieurs intrusions de contre-manifestants pro-israéliens (ou de manifestants contre-palestiniens, comme vous voudrez), le 8 mai pour arracher des drapeaux palestiniens, le lendemain pour perturber aux cris d'«Israël vaincra» (ou «vivra») une minute de silence en hommage aux victimes des bombardements de Gaza, et le lendemain encore, pour asperger les occupants de mousse anti-incendie. Et pour finir de «lever le voile», on a d'abord appris que l'époux de la rectrice qui avait requis l'intervention de la police pour l'évacuation des occupants pro-palestiniens de l'Uni (ce qu'elle regrette) est administrateur de quatre succursales suisses d'un fabriquant américain de moteurs d'avions équipant des drones israéliens et des avions américains de l'armée israélienne (la rectrice assurant ignorer «le détail des activités» de son époux), et que plusieurs perturbateurs pro-israéliens de l'occupation émargeaient ou avaient émargé au budget de la mission d'Israël à Gewnève. Ouais, finalement, «le voile tombe», c'était un bon titre...on sait juste pas ce qu'il voilait et où il est tombé, le voile...

De janvier à mars 2024, la population résidante du canton de Genève a augmenté de 2248 per-sonnes par rapport au trimestre pré-cédent, soit +0,4 %. En une année, de mars 2023 à mars 2024, la progression s’est établie à 1,2% (+ 6 430 personnes), Fin mars 2024, la population du canton était de 526 627 personnes. Tout ça ? Ouais. Plus on est de fous, plus on rit. A G'nêve.

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