Brèves de comptoir

 Le Maire d'Annemasse, Christian Dupessey, a défendu dans «Le Courrier» du 20 juin une fort intéressante proposition de Carte d'habitant de la Grande Genève (une «carte de citoyen transfrontalier»), avec deux objectifs complémentaires : «acter une appartenance citoyenne au territoire du Grand Genève», et permettre à chaque résidente et résident de cet espace transfrontalier «d'avoir accès librement aux services publics des deux côtés». Cette deuxième fonction, mais réduite au territoire municipal et aux service publics et aux institutions publiques (notamment culturelles et sportives) de la Ville, c'est précisément celle que devrait avoir la Carte d'Habitant de la Ville de Genève que le Conseil municipal a demandé au Conseil administratif (qui traîne les pieds) de mettre en oeuvre. Alors, la pro-position du Maire d'Annemasse, elle pourrait élargir la nôtre à un espace qu'il définit comme «un fait dé-mographique et sociétal» -ce qu'en effet il est. Reste à savoir comment conjuguer une carte d'habitant municipale et une carte d'habitant régionale. Si on peut le faire, il faudra le faire. Ne serait-ce que pour regarder la réalité genevoise en face...

La Cour (genevoise) des Comptes ayant vérifié la gestion des 300 emplacements peints et trapézoïdaux situés sur le territoire de la Ville,  destinés principalement à la promo-tion culturelle, en a conclu qu'elle n' en retirait que trois fois moins que ce qu'elle pouvait en retirer, parce que pendant trois mois, ces emplacements peuvent accueillir de l'affichage com-mercial, mais que la Ville le facture au même prix que l’affichage culturel au lieu de le facturer au prix du marché aux deux entreprises qui versent une redevance à la Ville. La Ville y perdrait un demi-million par an. Alors bon, d'accord, elle est riche, la Ville, mais quand même : pendant toute la campagne sur la fin de l'affichage commercial dans l'espace public de la Ville, proposée par le Conseil municipal après l'aboutis-sement d'une initiative populaire en ce sens, la droite municipale avait geint sur les pertes de ressources pour la Ville que représenterait l'abandon des redevances des entreprises de pub. Elle oubliait seulement de dire que le montant de ces redevances repré-sentait déjà une perte annuelle, par un  cadeau aux entreprises mandatées, d'un demi-million par an depuis sept ans. Soit trois-millions et demi au total. Tant qu'à faire, autant s'en passer de ces redevances : ça purgerait l'espace public de la pub commerciale, et on n'y perdrait pas beaucoup plus que ce qu'on perd déjà en faisait des cadeaux aux entreprises de pub... on va donc le relancer le projet de purge de l'espace public de la pub commerciale. Même plus besoin d'une initiative populaire pour ça : un projet de délibération au Conseil municipal suffira.

Lundi, le Conseil Municipal de Genève a adopté une proposition d'Ensemble à Gauche demandant que la commune ne fasse pas «le sale travail du canton» dans la répression de la mendicité et ne mène «aucune action spécifique en matière de mendicité», après le rétablissement de sa répression par le canton, qui avait dû y renoncer sur injonction de la Cour Européenne des Droits de l' Homme. La proposition adoptée hier avait été déposée en 2018. Il nous aura donc fallu six ans pour l'adopter. Non sans que la droite ait clamé qu'elle était illégale et qu'elle allait la faire annuler. Comme la mendicité ?


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