Brèves de comptoir

 «20 Minutes» nous a fait, le 12 mars dernier, une liste (non exhaustive) des «petits délits qui peuvent coûter gros à leurs auteurs». On a comparé la liste à nos propres comportements, histoire de savoir si on est dans les clous -et si on n'y est pas, combien ça pourrait nous coûter. Donc, jeter sa cigarette sur le trottoir, ça coûte 100 balles ? on s'en fout, on fume la pipe et on ne jette pas notre pipe sur le trottoir. Traverser au feu rouge, c'est vingt balles, et traverser en dehors des clous c'est dix balles ?  Bon, d'accord, ça on le fait, c'est même un principe: d'abord, le rouge, c'est pas la couleur de l'immobilisme mais de la révo-lution, ensuite, on a décidé que les piétons étaient toujours prioritaires. Un automobiliste qui n'accorde pas la priorité au passage piétons est taxé de 140 balles? On s'en fout, on n'a pas de bagnole. On évite donc aussi les 600 balles du demi-tour ou de la marche arrière sur l'autoroute, les 60 balles de la clef de contact laissée enclenchée après qu'on ait quitté le bagnole, et les 130 balles de la neige laissée sur la bagnole... Pisser dans l'espace public, c'est 200 balles? on ne le fait que quand on est bourré, et on l'est très rarement. Et chier dans l'espace public, c'est 400 balles -mais faudrait vraiment s'être rincé à l'huile de ricin. Jeter un chewing gum, c'est 100 balles? Ben on le jette pas, on le colle... Ouala, faites vos comptes. Et si vous vous faites pruner, ne payez rien, du moins si vous êtes fauché: c'est le privilège du pauvre. Le seul, mais il vaut de l'or : faire ce qu'on veut..

Faut pas croire que les grands in-vestisseurs financiers soient forcé-ment de grands prédicteurs et d'in-telligents analystes des avenirs pos-sibles: des groupes américains, fran-çais, suédois et autrichiens rachètent des domaines skiables dans le monde entier en ignorant que, réchauffement climatique aidant, on n'y trouvera bientôt de la neige que dans les frigos des hôtels. Le groupe américain Vail Resort (qui possèdait déjà 41 stations de ski) va racheter Crans-Montana pour 188,5 millions de francs au milliardaire tchèque Radovan Vitek. En 2022, il avait déjà racheté Andermatt-Sedrun pour 149 millions. Les autres groupes ne sont pas en reste: l'Américain Alterra détient 17 stations, la française Compagnie des Alpes en détient dix et des parti-cipations dans cinq autres, dont Megève et Chamonix, le suédois AkiStar en détient six, le Norvégien Schröcksnadel est actionnaire de Saas Fee et Savognin, les grecs Niarchos Corvatsch et Diavolezza... les domai-nes skiables ciblés par ces groupes sont le plus souvent endettés et grevés par la hausse de leurs coûts d'exploitation (ben ouais, quand la neige ne tombe plus, faut la produire)... Mais pas de panique : quand on ne pourra plus skier nulle part au-dessous de 4000 mètres, on se reconvertira dans des descentes et des slaloms sur sable.

Le président de l'UDC d'Yverdon, où il sévit comme Conseiller communal, a été condamné à 15 mois de prison avec sursis pour trafic de faux cer-tificats Covid, conduite en état d'ébriété et détention dans des con-ditions «déplorables» de deux che-vaux... Heureusement qu'il a obtenu le sursis, ça aurait été dommage pour Yverdon de se priver pendant quinze mois d'une épée pareille...