Fonds de tiroir

 En février (on a un peu de retard dans le dépouillement de nos archives), la justice genevoise a confirmé le licen-ciement d'un employé de la prison de Champ-Dollon interpellé après avoir acheté à un dealer dix grammes de coke pour lui et ses proches, avoir admis qu'il en consommait depuis cinq ans et en avoir déjà acheté près de 500 grammes pour 28'000 balles. Le problème, c'est que le fonctionnaire, qui bossait depuis vingt ans à Champ-Dollon, gérait les dépenses et les ré-munérations des détenus, opérait des transferts de fonds vers l'étranger, était donc au courant de leur si-tuation financière, avait déjà ren-seigné son dealer sur la présence ou non en prison d'une de ses con-naissances, et risquait donc d'être la cible d'un chantage. Evidemment, c'est problématique, mais quand même, nous, si on devait bosser à Champ-Do', c'est pas de la coke qu'on prendrait mais plutôt du LSD -quand on y était détenu, on avait essayé de fabriquer du jaja en faisant fermenter les fruits, mais c'était dégueulasse, on dégueulait avant d'être bourré...

Le concurrent suisse ayant gagné l'Eurovision 2024, l'Eurovision 2025 devra être organisée en Suisse, par la télé publique. Et comme la SSR ne cache pas qu'elle veut utiliser le moins possible ses propres fonds de redevance pour l'Eurovision, elle fait la manche auprès des villes. Pourtant, ce sont les télévisions qui organisent ces machins, pas les villes, ni les Etats. Alors, pourquoi les villes ou les Etats devraient-elles ou ils payer ? Et combien ? Le raoût coûte entre vingt et trente millions, et les années précédentes Malmö a payé 2,5 millions de francs, Liverpool 4,8 millions, Turin 9,6 millions. En Suisse, des référendums menacent contre des décisions municipales de payer qui seraient prises à Zurich et à Genève. Soyons clairs : la seule chose qui nous retient de soutenir ces référendums et ces oppositions, c'est leur origine (l'UDC, l'UDF) et leur motivation (homophobes, queeropho-bes, transophobes...). Selon un sondage Tamedia de juin dernier, 57 % des Suissesses et des Suisses (52 % des femmes, 62 % des hommes) sont op-posés à la légalisation d'un troisième sexe, non binaire, ni masculin, ni féminin , 39 % y sont favorables (43 % des femmes, 35 % des hommes). Par classe d'âge, les moins opposés sont les 50-64 ans (54 % d'opposition), les plus opposés sont les 18-34 ans (59 % d'opposition). Selon les convictions politiques, la gauche y est majo-ritairement favorable, la droite ma-joritairement défavorable. Et dans le temps, en un an, les oppositions se sont un peu affaiblies : elles étaient de 62 % en 2023, un  an plus tard elles perdaient cinq points. On progresse,  ça doit être l'effet Eurovision, ce machin aura au moins eu un effet positif... Parce que pour le reste, cela fait au moins soixante ans que l'Eurovision nous insupporte. Et que malgré les hurlements de victoire qui ont accompagné le sacre de Nemo à Malmö, et la salivation prématurée des hôteliers genevois et bâlois, notre allergie ne s'arrange pas -d'autant que, musicalement, les prestations des concurrents ne s'arrangent pas non plus, qu'ils soient hommes, femmes ou non-binaires. Mais chantant presque tous en globbish (à part les Français, qui seront bientôt, si ce n'est pas déjà le cas, les seuls à chanter dans leur langue), sur un rythme binaire (trois temps, c'est trop compliqué) et une mélodie la plus basique possible.

Le service cantonal genevois des sports récolte depuis la mi-juin, et jusau'au 10 août, des données sur le pratiques sportives de la population du canton. Donc, si ça vous intéresse et même si vous n'en avez rien à secouer, et que vous ne pratiquez aucun sport, répondez-y (c'est sur www.ge.ch/actualite/grande-enquete-pratiques-sportives-population-13-06-2024). Ne serait-ce que pour qu'on ne continue pas à croire que la majorité de la population en fait, du sport...


Commentaires

Articles les plus consultés