Fonds de tiroir

 C'est l'Office cantonal genevois de la statistique qui  nous l'apprend : En moyenne sur la période 2018-2022, 74% de la population résiden-te à Genève, âgée de 15 ans ou plus,  déclare ne parler qu'une langue principale (la langue dans laquelle elle pense et qu'elle connaît le mieux). C'est trois point de plus qu'entre 2013 et 2017. Du coup, la proportion de personnes bilingues recule, passant de 23 à 20 %, et celle des personnes trilingues ou plus reste stable (6 %). La langue principale la plus répandue est le français (79 %), suivi (de loin) par l'anglais (12 %), le portugais (9 %), l'espagnol (8 %), l'italien (6 %) et l'allemand (4 %, suisse-allemand compris). Parmi les suisses, le français est la langue principale de 92 % des personnes interrogées. L'anglais suit avec 9 %, puis l’allemand et l'espagnol avec 5% et l’italien avec 4 %, le portugais à 3%. Parmi les étrangers, le français reste prédominant (57 %), le portu-gais suit avec 19 % puis l'anglais (17%), l'espagnol (13 %), l'italien (9%) et l'allemand (3 %). On avoue être assez surpris de l'absence dans ce classement des six langues prin-cipales de Genève des langues balka-niques, en particulier de l'albanais, mais on gardera notre surprise pour nous. En regrettant l'absence de l'arpitan. Mais bon, c'est vrai qu'il a disparu de nos rues et de foyers depuis deux siècles, et qu'on ne l'entend plus que quand le MCG chante (faux) le Cé què laîno...

Donc, au cas où vous ne l'auriez pas appris en sombrant dans l'affliction, Genève n'a pas seulement perdu (ou plutôt pas gagné) en août l'Eurovision de la daube musicale, mais aussi perdu, en mai, son séculaire (il date de 1905) Salon de l'automobile. L'Euro-vision, c'est Bâle qui l'a gagnée. Le Salon de l'Auto, c'est Doha qui en récupère un morceau. Un an après que son président PLR, Alexandre de Senarclens, ait annoncé que le Salon genevois allait perdurer, le Salon genevois ferme boutique : les constructeurs ne s'y intéressent plus, et se concentrent sur les salons de leurs propres pays (Paris, Munich). Le Grand Conseil avait pourtant voté un prêt de seize millions pour sauver le raoût bagnolard genevois, mais il n'en avait pas voulu, persuadé qu'il était qu'il n'en avait pas besoin. Alors qu'en fait, c'est du Salon de l'auto dont Genève (ni les constructeurs automobile) n'a pas besoin.

Les Jeunes Socialistes valaisans ont proposé, pour soutenir les prises de paroles des femmes dans les enceintes politiques (elles y sont tou-jours moins nombreuses que les  hommes à y intervenir, même quand elles y sont majoritaires), de ne pas donner la parole à plus de trois hommes de suite pour la donner ensuite à une femme ou une personne issue d'une minorité de genre. On pourrait se dire qu'avoir trois fois plus d'interventions masculines que d'interventions féminines ou non genrées, ça devrait largement suffire aux hommes -ben non, y'en a qui n'ont pas supporté cette éventualité... La JS suisse pratique déjà cette règle, sans que cela gêne leurs hommes : «ils parlent moins, mais c'est surtout parce qu'ils réfléchissent plus à la nécessité de leurs interventions» plutôt que «répéter une énième fois le même argument que leurs prédécesseurs. La qualité des débats est désormais meilleure. Et puis on ne peut pas parler de musellement des hommes dans une société patriarcale», résume judicieusement le président de la JS, Nicola Siegrist. On ne devrait pas pouvoir, en effet. Ce qui n'empêche pas certains mâles de geindre qu'on les fait taire, comme si on les castrait. Faut dire qu'y en a qui donnent toujours l'impression de parler avec leurs couilles...

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