Fonds de tiroir
Faut pas croire qu'il n'y a que Tamedia qui s'apprête à licencier du personnel, à «rationaliser» sa pro-duction de contenus et à concentrer ses rédactions: la SSR (medium de service public, au cas où vus l'auriez oublié) aussi: elle veut réduire son budget de dix millions (sur 379), et pour cela, envisage la suppression de 55 postes, de «rationaliser» et «optimi-ser» la fabrication des émissions, «alléger» les grilles de programme radio, supprimer des plateaux avant et après les retransmissions sportives. Et installer la rédaction d'actu de la télé romande à Lausanne (d'ailleurs, vous avez remarqué? on dit désormais toujours «huitante», à la RSR et à la TSR, tant pis pour les trois cantons et demi où on s'obstine à dire «quatre-vingt»....). Alors, on est bien d'accord qu'il faut défendre les media de service public, mais faudrait quand même qu'ils se comportent comme des media de service public, non? Ou alors, faudra pas s'étonner si la mobi-lisation pour défendre la redevance est un peu faiblarde côté Genève...
Vous avez certainement, comme nous, reçu dans votre boîte aux lettres la dernière sucée du canard du MCG, «Le Citoyen». Et si vous ne l'avez pas encore reçu, guettez-le, et surtout, ne le jetez pas tout de suite au vieux papier, vous perdriez un bon moment de franche poilade. Et une occasion de vous sentir vachement intelligent sans aucun effort. Pour le résumer, c'est fastoche: tout est de la faute des frontaliers. Contre lesquels le MCG proclame qu'il est «seul à agir». C'est dire s'il est efficace : ils sont plus de 110'000 les frontaliers, à Genève...
Voilà, c'est fait, on est neuf millions (en
fait, on est un peu plus, parce que neuf millions, ça ne
compte que les habitants permanents au 30 juin : si on y
ajoute les presque 100'000 personnes sans statut de résidence
permanente, on était à 9,1 millions). Pendant quoi, l'UDC
sonne le tocsin : «non à une Suisse à dix millions
d'habitants», ayant lancé et fait aboutir une initiative pour
empêcher l'inévitable. Parce qu'on y sera sans doute d'ici
2030, au plus tard d'ici 2035, aux dix millions d'habitants,
quoi qu'en geigne l'UDC... Et ça nous fait bien marrer.
A Genève, malgré une campagne fort dispendieuse, et un discours présentant une réforme fiscale comme un soutien aux petites entreprises et aux artisans alors qu'elle était un cadeau aux grosses entreprises et à leurs actionnaires, les majorités de droite du Conseil d’État et du Grand Conseil, con-duites par le PLR, se sont pris une première claque sur la fiscalité, avant celle qu'on compte bien lui balancer dans deux mois, lorsqu'un deuxième cadeau (encore plus gros) aux mieux lotis sera soumis au peuple. Ni le PS ni les Verts n'avaient, au départ, lancé le référendum victorieux hier (il avait été lancé par la gauche de la gauche et le SIT), mais le PS et les Verts s'y sont ralliés au moment de donner eur consigne de vote. Ce qui con-firme, si besoin était, qu'on gagne quand on est tous unis. On dit ça, on dit rien, hein...
La droite parlementaire genevoise proposait que les enseignants soient formés une année de moins. Qu'ils soient moins formé.e.s pour mieux former. Elle nous avait d'ailleurs déjà fait le coup à propos du per-sonnel de la petite enfance. Avec le même résultat: un référendum victo-rieux, à 61%. C'est une méthode de formation des responsables politiques, que celle qui consiste à lancer un référendum chaque fois qu'ils font une connerie -et depuis deux ans, ceux de droite les multiplient. Et cette formation non plus, on n'entend pas la réduire. Faut ce qu'il faut, hein. D'ailleurs, la formation des enseignants en quatre ans, c'est une spécialité genevoise qu'on commence à nous envier, là où cette formation est de trois ans...
On élisait aussi la Cour des Comptes, à Genève. Et les can-didates et candidats de gauche (socialistes, vert.e.,s) sortent en tête -et même, élu.e au premier tour en ce qui concerne les magistrat.e.s titulaires. Il y aura donc un deuxième tour, pour départager principalement des candidates et des candidats de le droite. qui, vu les résultats de la votation d'hier, devrait va pouvoir apprendre à chanter avec Juliette Greco «je hais les dimanches»
Seuls deux cantons ont soutenu l'initiative
pour la biodiversité: Bâle et Genève. C'est bien: après la
concurrence pour se farcir l'Euro-vision de l'année prochaine,
on est réconciliés du Rhône au Rhin.
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