Brèves de comptoir
Alors comme ça, dimanche, on aurait mis fin à la «question ju-rassienne» avec l'acceptation, par les citoyennes et citoyens des cantons du Jura et de Berne du transfert de la ville de Moutier du canton de Berne au canton du Jura. On notera que les Jurassiens et ssiennes n'ont accepté ce transfert qu'à 3 points de majorité de moins que les Bernois et noises, et que deux communes jurassiennes l'ont refusé (Ederswiler et Bure). On se dit qu'elles en ont comme nous la nostalgie, de la belle animation que cette «question» avait provoquée en Suisse, au joli temps des actions des Béliers. Ils vont devenir quoi, les Béliers ? Des anciens combattants ?
On va encore voter à G'nêêêêve pour élire des
magistrats, titulaires ou suppléants, de la Cour des Comptes,
vu qu'on n'en a élus que quatre (deux titulaires, un
suppléant) au premier tour (deux socialistes, une Verte, une
centriste et un radelibe), et qu'il faudra donc, pour la
première fois depuis la création de la Cour en 2006, un
deuxième tour pour élire deux titulaires et un suppléant Pour
les titulaires, sont en concurrence un PLR, un Vert libéral et
un indépendant, et pour le suppléant, un PLR et une LJS. On
sent le peuple frémir, la tension monter, les masses
populaires se mobiliser. C'est la lutte finale, quoi.
A Genève, les enseignants du pri-maire sont
formés en quatre ans, alors qu'ailleurs en Suisse, ils le sont
en trois ans. Ce qui a fait saliver la droite cantonale et sa
Conseillère d'Etat PLR Anne Hiltpold, qui ont proposé, sans
consultation des en-seignants, d'aligner Genève sur la Suisse.
Faute de goût et funeste er-reur: le peuple, convoqué par
référen-dum, a refusé à près de 62 % des votes, dimanche,
l'idée idiote d' helvétiser la formation des en-seignants de
la capitale mondiale du monde mondial. Le PLR explique sa
déculottée par «la complexité du sujet». Le peuple était trop
con pour comprendre, quoi. Comme pour le 2e pilier, dont il a
refusé du même mouvement, et presque à la même majorité
(nationalement) la contre-réforme. La présidente (PLR aussi)
du Conseil d'Etat, Nathalie Fontanet, soupire : «le choix du
particularisme aura un coût». Ben ouais, mais quand on aime,
on ne compte pas. Et Genève n'aime rien tant que se
distinguer.
Pour la première fois depuis 1938,
l'extrême-droite autrichienne a gagné les élections: le FPÖ a
obtenu 29% des suffrages et 57 sièges, devant les
conser-vateurs de l'ÖVP (26%, 51 sièges) et les
sociaux-démocrates (21%, 41 sièges). Il ne devrait pas pour
autant gouverner, mais ce n'est peut-être que partie remise:
il doit attendre la victoire de l'extrême-droite allemande
(l'AfD) et l'Anschluss. ça nous laisse le temps de relire
Bernhard et Jelinek.
Le zoo de Bâle va ouvrir un «dôme» pour accueillir des dugongs. On ne sait pas vraiment ce que c'est qu'un «dôme» dans un zooet on ne voit pas mieux ce qu'y feraient des dugongs, mais on proteste avec l'avant-dernière énergie contre cet enferme-ment de notre animal totémique: Libérez nos camarades !
Grande nouvelle: la Suisse ne ré-voquera pas son adhésion à la Convention européenne des droits de l'Homme et ne quittera donc pas le Conseil de l'Europe ni la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). C'est ce que demandait une motion de l'UDC, refusée par les Chambres fédérales. Le Conseil des Etats demande en revanche au Conseil fédéral de rappeler à la CEDH sa «mission première». Ben ouais: défendre les droits humains. Mais c'est moins au Conseil fédéral qu'à l'UDC qu'il faut le rappeler...
Tamedia avait d’abord annoncé la
suppression de 290 postes dans ses diverses rédactions
et les imprimeries de Bussigny et de Berne, qui seront
fermées en 2025 et 2026. Des 90 postes dont la
suppression a été dans un premier temps annoncée,
Tamedia en a retenu 55 pour être supprimés. C'est déjà
beaucoup («Nous créerons des emplois», promettait le
patron de Tamedia, Pietro Supino, en 2011), mais il y a,
fondamentalement, pire : c'est la concentration
rédactionnelle à Lausanne de toutes les publications
romandes du groupe, et plus large-ment encore, la
concentration de tout le groupe sur les canaux
numériques et sur quatre marques, dont, pour toute la
Romandie, «24Heures». En novlan-gue tamédiatique, ça se
dit «chan-gements opérés dans le portefeuille des
marques». Le président de la société des rédacteurs de
la «Tribune de Genève» résume : «Pour Tamedia, il y a
journal de trop en Suisse romande, la Julie». «Le Matin»
quotidien aussi était de trop, quand Tamedia l'a coulé
en 2018. Et «La Suisse», il y a 40 ans, quand Edipresse
(vendue par la suite à Tamedia) l'a coulée. En revanche,
les 670 millions de dividendes distribués aux
actionnaires de Tamedia en 15 ans (pour 2,2 milliards de
bénéfices), eux, ne sont pas de trop. Ils sont mê-me
l'essence de l'activité de Tamedia.
La majorité de droite du Grand Conseil a adopté le projet de baisse d'impôts présenté par la majorité de droite du Conseil d'Etat à partir d'un projet de loi de la droite parlementaire (UDC, PLR, Centre). La baisse d'impôts proposée va de 5,3 % à 11,3 % pour les ménages aux revenus imposables de 35'000 à 411'000 francs par an. Parce que pour la droite genevoise, avec 411'000 francs de revenu imposable par an, on est encore dans la classe moyenne... Le canton perdrait 326 millions de ressources fiscales, les communes 108 millions, dont une cinquantaine pour la Ville de Genève. Les communes ont fait savoir qu'elles s'opposaient à cette baisse de leurs ressources induite par la baisse d'impôt, mais le Grand Conseil n'en a rien à cirer, des communes. Et s'il peut priver la Ville de Genève de 50 millions de ressources, il va pas de gêner, le Grand Conseil. Le peuple se prononcera le 24 novembre. On lui fera donc savoir que priver les com-munes de ressources, c'est les empê-cher de créer des places de crèches, par exemple. Ou les contraindre à augmenter leurs impôts. Ou de créer des taxes nouvelles. Pour financer sa campagne, se financer lui-même ou satisfaire son ego, Trump vend d'à peu près tout ce sur quoi il peut coller son effigie : des pièces de (vrais fausse) monnaie (100 dollars pièce), une bible (59,99 $), des baskets dorées ou blanches (299 $)... Il devrais essayer le papier cul : à prix d'ami ou d'ennemi, suivant l'usage qu'on entend en faire.
Trump a donc été la cible possible d'une
nouvelle tentative d'assassi-nat, le 15 septembre: armé
d'une Kalachnikov, un Américain de 58 ans, ancien
supporter des Républi-cains, devenu ardent défenseur de
l'Ukraine, aurait eu l'intention de s'en prendre à
l'ex-président. Les agents du Secret Service chargés de
sa protection ont ouvert le feu sur l'individu avant
qu'il ait eu le temps de mettre Trump en danger. Il a
été arrêté, placé en garde à vue et inculpé de détention
illégale d'arme, et pourrait l'être de tentative
d’assassinat. Trump s'est empressé d'attribuer cette
tentative supposée de l'assassiner à la «rhétorique» de
Joe Biden et de Kamala Harris, et Elon Musk s'est
demandé dans un tweet pourquoi personne n'avait encore
tenté de tuer Kamala Harris. D'autres ont ironisé sur la
maladresse croissante des auteurs d'attentats contre les
présidents et candidats à la présidence américains
depuis Lincoln en 1865, Garfield en 1881, McKinley en
1901, John Kennedy en 1963, Robert Kennedy en 1963. Et
on en a peut-être oubliés «On a encore essayé d'abattre
Donald Trump» titrait la «Tribune de Genève» du 17
septembre -elle aurait pu ajouter: «... et on l'a encore
raté...»
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