Brèves de comptoir
Selon l'agence de renseignements économiques CRIF plus de 400'000 personnes faisaient à la mi-mai partie des plus endettées de Suisse. Et, sagace, CRIF, explique que l'endettement est souvent le reflet du taux d'aide sociale et de chômage. Ben en voilà, une révélation: les pauvres ont des dettes...
C'est nouveau, ça vient de sortir, et on sait pas si c'est une nouvelle drogue ou si ça relève seulement de la con-nerie: on peut sniffer de la caféine comme de la coke. ça s'appelle Snuffy , c'est parfumé au goût de fraise, de bonbon, de fruit de la passion, de citron vert ou de menthe. ça coûte 15 balles pour un gramme en flacon (paille comprise), la dose quotidienne recommandée est de deux grammes, et c'est légal, ça cible une clientèle jeune, la pub s'inspire de la mythologie des drogues branchées (comme la coke) et, outre de la caféine, ça contient beau-coup de sucre. 15 balles le gramme ? ça fait combien de vrais cafés ?
La séance plénière du Conseil municipal de Genève, mercredi, a adopté, sans aucune opposition (mais avec des traînements de pieds et quelques contorsions) la demande de la gauche d'accorder une aide de 500'000 francs à la Croix-Rouge libanaise. La droite n'avait, pour une fois, pas osé s'opposer à une telle demande, le PLR se contentant de s'abstenir, mais avait ressassé son discours localiste: «on n'est pas élus pour s'occuper des tragédies du monde mais pour travailler dans le concret local et le vécu des habitants». Comme si l'un et l'autre étaient exclusifs et contradictoires. On ne proposait pourtant pas de produire une analyse géopolitique, ni de choisir un camp contre un autre, Netanyahou ou le Hezbollah, les colons ou le Hamas. On proposait de financer une aide aux victimes. Il ne s'agit en définitive que de faire faire à la Ville le peu qu'elle puisse faire. Le peu, mais au moins tout le peu qu'elle peut, au Liban comme à Gaza et, sans doute, demain, aussi en Palestine occupée. Parce que pendant qu'une fois de plus, le Liban est pris en otage par chaque camp en conflit, la destruction de Gaza se poursuit, comme les ratonnades anti-palestiennes en Cisjordanie. Ce que la Ville peut, c'est aider à aider. Ce n'est pas aider elle-même, sur place, c'est aider la Croix/Croissant rouge libanais qui supplée aux carences d'un Etat libanais incapable de répondre à toutes les crises qui frappent ce pays ... Crise économique, crise sociale, crise culturelle, crise militaire, crise politique, crise des institutions. Crises auxquelles le Hezbollah, qu'on a présenté comme un Etat dans l'Etat, est tout aussi incapable que l'Etat de répondre. Nous utilisons les ressources de Genève, nous utilisons aussi son nom pour dire et faire ce que nous pouvons dire et faire pour le peuple libanais, parce que ce nom est celui des Conventions qui fondent le droit international humanitaire. Ce que nous disons à nos propres concitoyens, nous le disons aussi au gouvernement fédéral, qui vient de décider de céder au chantage d'une majorité d'occasion des Chambres fédérales, et de ne pas verser à l'UNRWA la contribution que la Suisse devait lui verser. L'UNRWA, ce sont des écoles, des dispensaires, des hôpitaux à Gaza, dans les camps de réfugiés libanais, en Cisjordanie. L'UNRWA, c'est ce qui permet encore aux Palestiniens de survivre. Décider de la lâcher, c'est un choix indigne. Et cela aussi, nous le disons. Nous, nous voulons faire ce que nous pouvons. Le Conseil fédéral, lui, décide de ne pas faire ce qu'il doit. De toute évidence, nous ne nous faisons pas de notre propre pays la même idée que celle dont se satisfait notre propre gouvernement.
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