Refus par la droite du contrat de prestation des transports publics genevois : Pathétique
Les conneries de la droite genevoise continuent : après le recours de deux députés PLR contre la gratuité partielle des transports publics, vendredi dernier une majorité UDC, PLR, MCG et Centre a refusé en plénière du Grand Conseil le contrat de prestation des TPG, qui prévoyait un financement de deux milliards de francs sur cinq ans (2025-2029) pour augmenter l'offre de 29 %, améliorer la vitesse commerciale, renforcer les cadences hors des heures de pointe, et électrifier la flotte de véhicules d'ici 2030. Un vote "irresponsable" tempête le Conseiller d'Etat en charge des "mobilités", Pierre Maudet, qui ajoute que si on s'en tenait là, il faudrait "restreindre drastiquement l'offre, limiter les cadences des bus et des trams, supprimer des lignes". Un nouveau vote du Grand Conseil devra sans doute être organisé, puisque même le financement pour l'année prochaine a été refusé... sans que les brillants manœuvriers de la droite coagulée s'en soient rendu compte. Du coup, on les a tous entendus psalmodier "j'ai pas fait exprès", "je savais pas", "c'est pas ce qu'on voulait". Pathétique.
Guéguerre de tranchées de la droite parlementaire contre les transports publics
La droite coagulée genevoise est-elle, comme l'en
accuse Pierre Maudet, animée du désir de "dynamiter le pacte
social" qu'il voit "en train de se nouer autour des transports à
Genève", mais que nous avons un peu plus de peine que lui à
discerner, ou bien n'a-t-elle fait preuve que de son
incompétence ? La question restera posée, et à vrai dire, la
réponse nous importe peu. Sans doute son refus du contrat de
prestation des TPG, la semaine dernière, pourrait plaider plutôt
en faveur (si faveur il y aurait là) de l'incompétence de cette
droite (d'autant qu'elle l'avait accepté en commission après
avoir accepté le plan d'action pour les transports publics), et
la litanie de ses protestations de soutien aux TPG être prise
pour une dénégation des accusations de Maudet, mais à y regarder
de près, on décèle bien plus qu'une réticence à soutenir la
régie genevoise de transports publics -un véritable refus de
leur développement : l'UDC demande qu'elle augmente la part de
son autofinancement (alors que l'octroi d'une gratuité partielle
de son offre va au contraire réduire cet autofinancement) et
critique une augmentation des moyens supérieure à celle de
l'offre, mais exigerait qu'elle augmente tout de même leur offre
mais sans les moyens nécessaires. Le MCG sort son moulin à
prière anti-frontaliers à propos du financement des lignes
transfrontalières comme s’il préférait des frontaliers en
voitures dans les embouteillages du centre-ville à des
frontaliers en tram, et le PLR invoque le travail en commission
pour faire traîner l'examen du contrat de prestation. Résultat :
les TPG pourraient se retrouver le 1er janvier 2025 sans
connaître le cadre de leur fonctionnement et les ambitions de
leur développement. Sans savoir s'ils pourront embaucher les
conducteurs dont ils ont besoin. Mais en sachant au moins qui
les sabote.
La guéguerre de tranchées menée par la droite parlementaire contre les transports publics fait perdre du temps -et le refus du contrat de prestation en témoigne autant que le recours dilatoire déposé par deux députés PLR contre la gratuité partielle des TPG votée par le Grand Conseil. Mais de quelles armes dispose-t-on pour faire cesser cette guéguerre ? Celles de nos votes, lors des élections, mais, plus tôt encore, lors du scrutin du 24 novembre, où est soumis à notre approbation ou (espérons-le) notre refus le contournement des droits populaires que la droite veut instaurer, en soustrayant les tarifs des TPG au droit de référendum.
Défendre les transports publics, cela peut en effet se faire en défendant à la fois leur gratuité (partielle, à défaut de mieux) et un contrat de prestation assurant leur développement et les moyens que leur accorde l'Etat. Car ces moyens leur sont indispensables, les entreprises de transports publics ne peuvent être rentables si elles assument des dessertes qui ne peuvent l'être, comme les lignes de campagne ou les Noctambus. Or ces dessertes sont constitutives de l'universalité de leur offre : tout le monde doit pouvoir se déplacer en transports publics plutôt qu'en automobile, pas seulement les gens qui habitent et travaillent au centre ville, n'en sortent jamais et ne s'y déplacent pas entre minuit et six heures du matin.
Commentaires
Enregistrer un commentaire