Tarifs TPG : jamais trois NON sans quatre
Il reste une semaine pour voter sur les nombreux objets (fédéraux, cantonaux, municipaux) soumis à notre proverbiale sagacité politique. Et on va tous les passer en revue. De notre piogrocentrique situation, ce dimanche de votation nous offre la jouissive possibilité de dire au moins sept fois NON. Un NON par jour. Et on commence aujourd'hui, par le projet de la droite de confier aux TPG et au Conseil d'Etat la compétence de fixer les tarifs des Transports publics genevois. Autrement dit, de l'enlever au Grand Conseil (qui ne prendrait plus position que par une résolution, non soumise à référendum), et donc de l'enlever au peuple puisqu'il n'y aurait plus de référendum possible, alors qu'en 2014, grâce à une initiative populaire de l'Avivo, le peuple votant avait décidé, à 53,8 % des suffrages, de fixer dans la loi les prix des billets unitaires et de l'abonnement annuel, ce qui permettait au peuple de se prononcer après le lancement d'un référendum. Dimanche, ce sera la quatrième fois qu'il se prononcera sur les tarifs des TPG. Les trois précédents prononcements populaires ont été clairs : lui, le peuple, veut pouvoir se prononcer sur les tarifs des transports publics.
C'est vrai que c'est gênant les droits démocratiques quand le peuple s'en sert..
On ne votera pas, dimanche, sur la gratuité des TPG. Parce que la gratuité totale (pour laquelle nous militons, et que nous pratiquons depuis plus d'un demi-siècle) est paraît-il illégale puisque que la loi impose une participation "appropriée" des usagers au financement des transports publics. Actuellement, les TPG sont financés à 40 % par les usagers, à 60 % par le canton et les communes. La gratuité partielle introduite par le Grand Conseil aura évidemment pour effet de réduire le financement par les usagers, et donc d'accroître le financement par les contribuables. Et alors ? Les usagers ne sont-ils pas contribuables ? Et les contribuables, usagers ? Issue d'une proposition de l'UDC, la modification de la loi soumise le 24 novembre se résume à ceci : faire payer aux 25-65 ans la gratuité pour les jeunes et la réduction pour les vieux. Reprendre d'une main ce qui a été offert de l'autre.
Dimanche, on ne votera pas sur la gratuité, partielle ou totale, des transports publics, mais seulement sur notre droit de citoyens et de citoyennes de nous prononcer sur les tarifs des transports publics .Toute la droite ("centristes", Verts libéraux et maudétistes compris), la Chambre de commerce appelle à soutenir cette proposition, toute la gauche, les syndicats, les associations environnementales et pour la mobilité douce, des associations de quartier (ainsi que le MCG... et les jeunes "centristes... et nous...) appellent à la refuser.
Le canton de Genève s'est donné pour objectif de
réduire de 40 % le trafic individuel motorisé d'ici 2030. C'est
dans cinq ans. Et c'est ce qu'une tarification la plus basse
possible peut aider à atteindre. Actuellement,
les tarifs des TPG ne peuvent être modifiés que par le Grand
Conseil, puisqu'ils sont inclus dans une loi. Du coup, le peuple
a le droit, si un référendum est lancé, de s'opposer à une
hausse -c'est ce qu'il avait fait en 2017 à 53,5 % des
suffrages. Et c'est ce que, de toute évidence et quoi qu'ils en
disent, les auteurs de la basse manœuvre soumise, grâce au droit
de référendum, au vote populaire veulent désormais éviter. Le
Conseiller d'Etat Pierre Maudet promet que les tarifs ne seront
pas augmentés pendant quatre ans ? Ses promesses n'engagent que
lui et ceux qui y croient. Et n'ont qu'un temps de validité
réduit.
D'ailleurs, commence-t-on à entendre murmurer à la droite de la droite, au nom de quoi les usagers des transports publics pourraient-ils se prononcer sur les tarifs qui leur sont appliqués alors qu'ils n'ont rien à dire ni sur le prix de l'essence, ni sur le prix des bagnoles... Au nom de quoi ? De la démocratie ? C'est vrai que c'est gênant les droits démocratiques quand le peuple s'en sert..
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