Fonds de tiroir

 Quand il avait fallu choisir entre une initiative de l'UDC qui divis-ait l'impôt auto par deux et un contre-projet du parlement qui multipliait l'impôt des 2 CV, des 4L et des Coccinelles pour permettre à ceux qui en ont les moyens de se payer des SUV électriques, le bon peuple de Genève avait fait comme le parlement lui disait de faire: il a taxé les 2 CV, les 4L et les Cocci-nelles. Mais quand les avis de taxation ont commencé à tomber, qu'un propriétaire de bagnole sur trois a vu sa taxe grimper et que certains l'ont vu multipliée par 500, on s'est aperçu que le parlement avait fait une grosse connerie en incitant à l'achat de nouvelles bagnoles plutôt qu'en gardant les anciennes, vu que la production de nouvelles bagnoles est infiniment plus nuisible à l'environnement que l'épuisement des anciennes. Du coup, le parlement, prenant acte de la colère des taxés (dont nous ne sommes pas, puisque de bagnole, on n'a jamais eu) a décidé de repousser le délai de paiement de la taxe, de permettre de la payer en sept mois, de fractionner ce paiement en acomptes et d'étudier les moyens de rectifier les effets de la nouvelle taxe. Et qui va faire cette étude? Le Grand Conseil ? A qui il a été proposé de plafonner les augmentations de taxe, de lisser la hausse sur plusieurs années, ou de revoir des critères de taxation... On peut donc craindre le pire, vu la majorité qui sévit au Grand Conseil genevois...

On ne sait toujours pas si la gauche de la gauche sera capable de présenter en Ville de Genève une liste commune à toutes ses composantes aux prochaines élections municipales, ou si elle est prête à se faire virer du dernier parlement où elle siège encore (le Conseil municipal de Genève) faute d'être arrivée à faire franchir la barre du quorum à l'une ou de l'autre de ses composantes parties en ordre dispersé.  On observe en tous cas, à entendre les témoignages de plusieurs de nos camarades gauchos et à lire la relation de la «Tribune de Genève» de samedi, que pour arriver à l'unité, elle prend des chemins très, très détournés. Faut dire que constituer une liste commune à quatre formations différen-tes (SolidaritéS, l'Union Populaire, le Parti du Travail, le DAL) sans qu'aucune ne prenne l'ascendant sur les autres, c'est pas simple. Pas simple non plus le choix des candidates et des candidats quand certains, proposés par une formation, sont refusés par les autres -comme l'ancien Conseiller administratif Rémy Pagani, ou l'ancien député et Conseiller municipal Pierre Vanek, ou l'ancien permanent de SolidaritéS Pablo Cruchon, proposés par l'Union Populaire récusés par les autres composantes, notamment pour leur rôle dans un conflit interne qui a entraîné plusieurs élus de SolidaritéS à rejoindre le Parti du Travail en dé-nonçant les atteintes à la personnalité de leur camarade Maria Pérez. Enfin, il s'agit de savoir qui sera la tête d'une éventuelle liste unitaire, et donc le candidat ou la candidate au Conseil administratif, et de quelle formation il ou elle sera issu avec l'accord de toutes les autres. Faudra peut-être aller chercher une personnalité indépendan-te, bien ancrée à gauche,  mais pas dans une formation spécifique. Et qui ne fasse pas trop vintage. Et qui soit dotée de suffisamment de dévouement, voire de masochisme pour accepter de jouer ce rôle. L'enjeu, c'est le maintien d'une majorité de gauche au Conseil muni-cipal de Genève. Parce qu'il dépend de la présence d'un groupe de la gauche de la gauche. Et qu'atteindre le quorum d'au moins 7% des suffrages n'est pas à la portée de listes séparées. Et que c'est faute d'une liste unique que des forces politiques, qui ensemble pèsent autour de 12 % des suffrages, ont été virées du parlement cantonal et que le Conseil municipal de Genève est le dernier parlement qu'elles peuvent encore utiliser comme tribune. Des fois, faut apprendre de ses propres conneries.

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