Brèves de comptoir

 L'année n'est pas encore finie, mais 104 journalistes ont déjà été tués dans le monde selon leur Fédération in-ternationale (FIJ) en 2024, dont la majorité (55) sont Palestiniens. Depuis le pogrom du 7 octobre 2023, 138 journalistes palestiniens ont été tués. Dans le reste du monde, 6 journalistes ont été tués au Pakistan et 5 au Bangladesh, 4 en Ukraine. La FIJ a recensé 520 journalistes en prison, dont 135 en Chine (Hong Kong compris). Mais soyons clairs : on ne vous donne pas ces chiffres pour vous convaincre que la crise de la presse écrite en Suisse est un détail insignifiant de l'histoire de la liberté de la presse: c'est pas parce que tuer un.e journaliste parce qu'il ou elle est journaliste est inacceptable que tuer un journal l'est.

C'est bientôt Noël, «Le Courrier» de mardi nous a donc raconté une histoire de crèche. Pas à Bethléem, mais au Grand-Saconnex (dans un immeuble du Conseil Oécuménique des Eglises, quand même...). Et c'est une crèche privée dont la société «Totup» avait annoncé l'ouverture en janvier prochain, mais qui n'ouvrira pas, et n'a d'ailleurs fait l'objet d'aucune de-mande d'autorisation auprès du service cantonal compétent. La société ne veut pas respecter les usages professionnels en cours (en clair, les droits salariaux et sociaux de ses employés, selon la convention collective) parce que ça lui coûterait trop cher. La directrice de la société a déjà perdu trois fois (deux fois devant la justice cantonale, une fois devant le Tribunal fédéral) devant la justice pour avoir refusé d'appliquer la con-vention collective, elle s’apprête à perdre une quatrième fois, mais une crèche va quand même s'ouvrir au Grand-Saconnex. Mais pas une crèche privée qui s’assoit sur les droits de son personnel: une crèche municipale gérée par une fondation communale. Finalement, cette histoire de crèche, c'est une jolie histoire quand on dé-fend la municipalisation des crèches.

2024 s'annonce comme une excellente année pour le commerce. Peut-être pas pour tous les commerces, mais en tout cas pour celui des armes et du matériel militaire. On n'a pas encore les chif-fres pour 2024, mais on a ceux de 2023, donnés par l'Institut international de recherche sur la paix, de Stockholm. Cette année là, le chiffre d'affaire total des premiers groupes du secteur militaro-industriel a atteint 632 mil-liards de dollars, dont la moitié (317 milliards) pour les groupes américains,  133 milliards pour ceux de l'Union Européenne (dont 25,5 pour les fran-çais) 103 milliards pour les chinois. On n'a pas de chiffres crédibles pour la Russie, sauf qu'elle consacre désormais 40 % de son budget à l'armée (mais pas en totalité à l'armement...). Ouàlà. On attend les chiffres pour 2024, histoire de les comparer aux chiffres de l'aide au développement et de la lutte contre le réchauffement climatique.           

Il avait promis, juré, qu'il ne s'abais-serait jamais à faire usage de son droit de grâce au profit de proches, mais il l'a fait: Joe Biden a gracié son fils Hunter, avant même de savoir à quelle peine il allait être condamné pour fraude fiscale et achat d'une arme alors qu'il se droguait. Et il a donc, d'une certaine manière, autorisé Trump à en faire autant des gens qu'il avait lancé contre le Capitole pour annuler le résultat de l'élection présidentielle de 2020 qu'il avait perdue. Le sens de la famille et le sens politique, décidément, ça va pas bien ensemble. Et on n'a pas entendu Kamala Harris dire ce qu'elle pensait de la grâce paternelle de Biden. D'ailleurs, on ne l'entend plus beau-coup, Kamala, depuis sa défaite à la présidentielle de cette année. Et ça, c'est une différence notable avec Trump après sa propre défaite...

On  avait commencé, samedi notre long pensum budgétaire municipal avec une liste de coupes proposées par l'UDC pour compenser la baisse d'un centime additionnel (l'impôt commu-nal) proposée par le même parti. Une longue liste dans laquelle ne manquait guère qu'un raton-laveur. On n'avait pas l'impression de travailler sur le budget de la Ville amendé par l'UDC mais sur le budget des abattoirs de Chicago amendé par Elon Musk. Heu-reusement, quelques amendements spé-cifiques nous ont permis de retrouver l'UDC qu'on connaît, ses obsessions, ses phobies... L'UDC voulait donc couper dans la ligne de solidarité interna-tionale. Comme si on n'était pas le Conseil municipal de Genève mais celui du Puy-du-Fou. C'est pourtant facile de savoir pourquoi la solidarité internationale est plus nécessaire que jamais : il suffit d'écouter la radio, de regarder la télé et de lire les journaux... Bon, d'accord, pas n'importe lesquels.

2013 candidates et candidats se pré-sentent aux conseils municipaux et 262 aux Conseils administratifs, aux élections municipales genevoises de l' année prochaine. C'est 7,5 % de plus qu'en 2020 pour les Conseils muni-cipaux (mais seulement 36 candidates de plus), presque 10 % de plus (mais seulement 2 candidates de plus) pour les exécutifs communaux. A toutes et tous ces candidates et candidats, on souhaite bien du plaisir. Et de patience. Si, si, c'est sincère...





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