Fonds de tiroir

 On ne sait pas quand sera soumise au vote l'initiative populaire des jeunes socialistes visant à instaurer un impôt sur les succession des personnes détenant un patrimoine de plus de cinquante millions de francs, mais elle produit déjà son petit effet : selon la société de conseil PwC et 44 conseillers fiscaux, fiduciaires et avocats, le seul aboutissement de l'initiative dis-suade déjà des multimillionnaires à venir s'installer en Suisse. On doute donc des chances de l'initiative d'être acceptée à Vandoeuvres, Gstaad et Verbier. Mais on salue l'efficacité de nos jeunes camarades : avant même le vote populaire, l'initiative réduit l'arrivée des blaireaux.

La Geneva Camerata (GECA) a obtenu du Conseil municipal la subvention extraordinaire de 250'000 francs qui lui était nécessaire pour survivre, et on en est fort aise (d'autant qu'on était de ceux et celles qui la proposaient). En gros, c'était ça, ou la fin de l'orchestre, après la perte de son mécène. GECA, en effet, ne touchait qu'une subvention de 50'000 francs de la Ville de Genève. Si on la compare aux subventions versées à l'Orchestre de la Suisse romande (OSR) ou à l'Orchestre de Chambre de Genève (OCG), ça frisait l'aumône. Le Conseil muni-cipal a été unanime à voter la subvention extraordinaire. Non sans que le PLR ait traîné les pied et rappelé que lui aussi, il avait proposé une subvention, lors du débat budgétaire. Sauf qu'il voulait la com-penser en renonçant à créer des postes dans la fonction publique municipale. Jouer un orchestre contre des tra-vailleurs sociaux, c'est tout le PLR...

A trois semaines des Legislatives allemandes, l'ancien Conseiller fédéral UDC Ueli Maurer a cru bon, en s'exprimant en vidéo au congrès du parti, de soutenir le parti d'extrême-droite Afd et sa cheffe, Alice Weidel, candidate à la Chancellerie allemande. Au même moment se tenait à Berlin une immense mani-festation dénonçant le rapprochement entre la droite traditionnelle et l'extrême-droite. Ueli der Knecht a choisi son camp. Et on ne peut pas dire que ça nous étonne outre mesure.

C'est une manie, une obsession, un trouble obsessionnel compulsif: le MCG lance une nouvelle initiative anti-frontaliers. La précédente s'était écrasée en justice l'année dernière ? on en lance une autre, sous le titre : «pas de frontaliers aux postes clés de l'Etat» (par «frontaliers», il faut entendre des étrangers résidant à l'étranger, donc pas des Suisses rési-dant à l'étranger ou des étrangers résidant en Suisse). En 2024, le MCG proposait l'institution d'une obliga-tion de résidence pour les étrangers occupant un poste jugé sensible ou rémunéré au-delà d'une certaine classe salariale. La nouvelle initiative énu-mère les activités réservées aux res-sortissants suisses ou aux résidents ge-nevois, et précise qu'il faudra exa-miner «au cas par cas» si le poste auquel on envisage de désigner un.e frontalier.e relève de ces activités. Donc «pas de frontaliers aux postes clefs de l'Etat». Pourquoi pas ? Parce que. Mais des Suisses habitant dans un autre canton, et ne payant pas un sou d'impôt dans le canton qui leur ac-corde leur salaire, ce serait possible ?  Pour la «Tribune de Tamedia», le lancement de l'intiative en pleine campagne municipale «ne doit natu-rellement rien au hasard». Ben non,  un TOC, ça doit rien au hasard...

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