Brèves de comptoir

 Cette année, Genève va verser 253 millions dans le pot commun fédéral d'entraide de six milliards, dans lequel vont pouvoir piocher la plupart des autres cantons, et tous les cantons romands (sauf Genève donc, seul canton romand contri-buteur), y compris ceux que la droite genevoise donne en exemple de bonne gestion financière. Seuls Zoug et Zurich vont payer davan-tage (respectivement 430 et 420 millions) que Genève à cette péré-quation supposée aider les cantons «pauvres», mais dont certains bénéficiaires, comme le Valais (champion suisse de cette aide avec 2470 francs par habitant) pratiquent assidûment le dumping fiscal pour attirer les grosses fortunes, et d' autres, comme Vaud, baissent les impôts qu'ils perçoivent avant de recourir à l'aide fédérale, financée donc par Genève, Zurich, Zoug, pour compenser cette baisse: Vaud prévoit de perdre 105 millions de recettes fiscales en 2025, mais va recevoir 118 millions (150 francs par habitant) du pot commun dans lequel Genève va verser 253 mil-lions. C'est malin. Pas très hono-rable, un peu minable, même, d'accord, mais malin. Comme une bonne arnaque, quoi.

Faut plus dire que les communes gene-voises de droite ne font rien pour le logement social: à Cologny, quand vous êtes Conseiller administratif PLR et que vous devez quitter le do-micile conjugal, vous trouvez un logement appartenant précisément à la commune. Et vous le trouvez alors que vous êtes précisément responsable des bâtiments communaux. Et que dans le logement que la commune dont vous êtes magistrat vous a attribué, des travaux payés par la com-mune ont été effectués (sur l'extérieur du bâtiment) et que d'autres doivent encore l'être (à l'intérieur). Ce logement vous le trouvez bien plus vite que la norme (plusieurs années, habituellement), même si vous êtes propriétaire d'un logement autre que celui que vous devez quitter. Alors, hein, les pauvres, on arrête de râler : même à Cologny, y'a une politique sociale du logement. Pour certains.

L'Institut de politique économique IWP s'est posé la question de savoir ce qu'il restait, suivant où il réside, à un couple marié sans enfant de son revenu annuel de 160'000 balles une fois payés loyer, impôts et taxes obli-gatoires. Résultat: à Oberens, en Valais, il lui restera 106'500 pour vivre. Et bien vivre. En revanche, à Tannay, dans le canton de Vaud, il ne lui restera que 77'427 francs. Bon, c'est presque 7000 balles par mois quand même. L'aide sociale ne s'im-pose pas. Et ce ne sont pas les impôts qui plombent le plus les revenus, ce sont les loyers. Or ce que la droite s' acharne à baisser, ce sont les impôts, pas les loyers. Qui, eux, augmentent. C'est con ou c'est voulu ?

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