Brèves

La démission de Pascal Couchepin du Conseil fédéral nous laissera un regret : celui d'avoir été privés du numéro extatique d'un Alain Rebetez exorbité, tel Malraux saluant l'entrée de Jean Moulin au Panthéon " Sors d'ici, Pascal Couchepin, avec ton cortège de casseroles "...

La République de Genève a fait un grand pas vers la civilisation : il sera désormais interdit de se balader dans les locaux de l'Etat avec une arme (à feu ou blanche). " Désormais " ? Ben oui, désormais, parce que jusqu'à présent, ça n'était pas interdit. Et c'est au Conducatordu du MCG, le député Eric Stauffer, qu'on a vu dans tous les media de notre coin de pays revendiquer son droit à porter un flingue pendant les séances des commissions du Grand Conseil (au prétexte d'une hypothétique menace que ferait peser sur lui des truands marseillais), qu'on doit ce progrès historique. C'est bien la première fois que Stauffer fait progresser la culture démocratique à Genève.

Selon le rapport annuel de la Confédération syndicale internationale, 76 syndicalistes ont été assassinés en 2008 en raison de leurs activités, dont 49 en Colombie, neuf au Guatémala, et quatre aux Philippines et au Venezuela.

Un brave homme de directeur de prison est mort : Etienne Voldet avait été le dernier directeur de Saint-Antoine et le premier de Champ-Dollon. Qui eût cru que dans cette feuille on verserait une larmichette sur la mort d'un directeur de prison ? Ben, avec l'âge, on devient sensible, c'est bien connu. Et puis, la prison c'est comme l'amour : on se souvient toujours de la première fois. Bon, on est d'accord, la comparaison s'arrête là. N'empêche : Voldet était un brave homme et Saint-Antoine une geôle plus vivable que Champ-Dollon. Même si elle était toute pourrie. Ou parce qu'elle était toute pourrie.

Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) estime que le seuil des 200'000 chômeurs (soit le double de la moyenne du chômage en 2008) pourrait être atteint en 2010, et que le produit intérieur brut (PIB) pourrait reculer de 2,2 % en 2009, alors qu'à fin 2008 le SECO prévoyait un recul trois fois plus faible, de l'ordre de 0,8 %. Les effets de la crise économique pourrait ainsi être en 2009 du même ordre que ceux de la crise du début des années septante, qui avait littéralement ravagé l'horlogerie et la métallurgie suisses. Aujourd'hui, si les secteurs de la construction et de la consommation intérieur pourraient résister plus longtemps que les autres, la hausse du chômage (un taux de chômage de 3,8 % est prévu pour 2009, et de 5,2 % en 2010, compte non tenu du chômage partiel) pourraient les affecter avec un " effet retard ". La seule composante du PIB qui pourrait ne pas subir un recul est celle des dépenses publiques, qui pourraient croître de plus de 4 % par an, grâce à des " plans de relance " et à un effort d'investissement.,

L'ancienne Conseillère fédérale et l'ancien Conseiller fédéral Ruth Dreifuss et Adolf Ogi ont donné leur avis dans " La Tribune de Genève " du 8 juin sur une réforme du gouvernement fédéral. Avis divergents : Adolf voudrait un Conseil fédéral élargi, de neuf ou onze membres, et Ruth un Conseil fédéral rétréci, de cinq membres. On nous a pas demandé notre avis à nous, mais on le donne quand même : pas de Conseil fédéral du tout, ça serait l'idéal. Un bon vieil idéal socialiste : " passer du gouvernement des hommes à l'administration des choses "..

L'hebdo gratuit " Tout l'immobilier " annonce le lancement d'un comité " d'union sacrée pour le logement " (" Urgence Logements "), et d'une pétition au Grand Conseil, pour contrer le référendum lancé par la gauche contre le fumeux projet Praille-Acacias-Vernets, ses tours et ses promesses hebdomadairement adaptées au coût de la vie politique locale. Argument du président dudit comité, le démo-chrétien Michel Chevrolet, qui annonce " un vaste mouvement citoyen " : " il faut que ces attitudes de blocage cessent " afin que " les 14'000 logements prévu " (sans " s ", ce qui réduit déjà la crédibilité de la promesse) soient " réalisés au plus vite ". Et il les sort d'où, ces " 14'000 logements prévu ", le vaste président du vaste mouvement citoyen ? de la dernière en date des promesses du Conseil d'Etat. Mais le référendum n'est pas lancé contre des promesses, il est lancé contre un préavis municipal sur ce qu'on connaît du projet réel. Et ce qu'on connaît du projet réel, c'est beaucoup moins de logements, et un bien petit pourcentage de logements sociaux... Et l'' " union sacrée pour le logement " de se résorber en une sacrée union pour croire (ou faire croire) béatement aux promesses pré-électorales.

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