Praille-Acacias-Vernets : Comité bidon et promesses d'ivrognes

Bourrage de crânes et bourrage d'espace
Un comité bidon, dit " Urgence logement " créé et financé par les milieux immobiliers, et peuplé (à deux alibis près) de leurs créatures, lance à grand fracas et à grands frais une pétition pour contrer le référendum que les syndicats, la gauche et l'ASLOCA opposent au préavis municipal sur le déclassement de la zone du " PAV " (Praille-Acacias-Vernets). Une pétition pour contrer un référendum ? c'est idiot, mais peu importe : l'important est de faire du bruit à l'approche des élections cantonales, en se revendiquant d'une " majorité silencieuse fatiguée des blocages ". Mais pas fatiguée des promesses, comme celle du Comité, " 14'000 logements maintenant ! " à la Praille. Pas moins, pas plus tard, pas ailleurs. Une bouffonerie : non seulement il n'y aura pas 14'000 logements à la Praille, ni maintenant, ni jamais, puisqu'il n'y a pas la place, mais le comité bidon ne précise évidemment pas de quels logements il se serait agi : des duplex en PPE à deux millions dans des tours plantées sur un terrain mouvant ?

Du miracle à l'arnaque
D'où peut bien sortir le chiffre de 14'000 logements à la Praille, chiffre brandi par le comité des milieux immobiliers ? De la bouche (d'or) du Conseil d'Etat. Qui promettait depuis des mois que le projet PAV allait " offrir " 6000 logements et 20'000 emplois nouveaux. Pour ensuite réduire le nombre d'emploie à 15'000, et faire passer le nombre de logements de 6000 à 14000, comme si, miraculeusement, 5000 emplois de moins équivalaient à 8000 logements de plus. Ce qui pourrait tenir du miracle tient surtout de l'arnaque : entre les chiffres de 2008 (ceux du Masterplan) et les chiffres de 2009 (ceux de la pré-campagne électorale pour le Grand Conseil et le Conseil d'Etat), on a multiplié par 1,7 la surface de plancher à construire, sans accroître d'un mètre carré le périmètre constructible. Si d'aventure le Conseil d'Etat, la majorité de droite, les promoteurs et leur comité " Urgence logement " avaient la moindre intention de tenir leurs promesses (mais nul ne s'y attend), il faudrait évacuer et reloger (où ? en France ?) les entreprises installées dans le périmètre convoité, déplacer leurs emplois avec elles, bétonner les espaces verts et se passer de tout équipement public, pour pouvoir bourrer l'espace disponible avec 14'000 logements sur 135 hectares, soit l'équivalent de cinq cités du Lignon ou seize tours de Carouge dans le seul périmètres du PAV, sur un terrain nécessitant, pour y implanter des tours, des travaux de renforcement qui vont faire exploser les coûts de construction, et donc les loyers (ou les prix de vente) des logements. Et cela fait, il faudra encore trouver de l'espace (alors qu'il n'y en aura plus) pour installer les équipements publics (écoles, places, parcs, lieux sociaux-culturels, commerces de proximité) nécessaires à un quartier de 35'000 habitants et de 35'000 actifs non résidents, plus les équipements publics qu'on pourrait envisager d'y installer (lieux culturels et universitaires, notamment). Sans parler des parkings (ça n'est pas d'un écoquartier dont il est question). Bref: derrière les gesticulations du comité " Urgence logement ", on discerne deux exercices de bourrage : un bourrage de crâne, et un bourrage d'espace.

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