Arnaque fiscale au menu du 27 septembre

De la baise d'impôt
Le 27 septembre, Genève votera, entre autres, sur une nouvelle révision de sa loi fiscale, révision qui, comme toutes celles qui l'ont précédée depuis des années, ne vise guère qu'à réduire les impôts des contribuables les plus aisés. Quitte à réduire aussi, mécaniquement et lourdement (plus d'un milliard et cent millions sur trois ans), les ressources des collectivités publiques (le canton et les communes). La droite, l'extrême-droite et les Verts soutiennent cette proposition, combattue par toute la gauche. Dont il apparaît donc que, s'agissant de fiscalité et de politique budgétaire, les Verts ne font pas partie -ce qui ne saurait d'ailleurs leur nuire électoralement, bouffer à tous les râteliers étant un exercice qu'ils pratiquent désormais avec un art consommé.

Vider les caisses, remplir les urnes
Il y avait une question qu'on ne se posait jamais en ces occasions où fleurissent les exercices de démagogie fiscale et pré-électorale -une question que la majorité du Conseil administratif de la Ville pose aujourd'hui publiquement, à la grande fureur de la droite : à quoi sert l'impôt ? A emmerder les riches ? Non : à financer les tâches collectives. L'impôt paie les écoles, la police, la voirie, les transports publics, les aménagements publics, les institutions culturelles... pour près de 800'000 personnes (la Genève réelle, qui déborde largement des frontières du canton), dont celles et ceux qui ont le droit de se prononcer sur les baisses d'impôts, et donc les baisses de ressources publiques, ne forment qu'une minorité. L'engagement de la Municipalité contre la sous-enchère fiscale rappelle donc utilement à qui croira pouvoir se voter à lui(elle)-même, le 27 septembre, une baisse d'impôt, qu'elle sera assez promptement annulée par des hausses de taxes, des suppressions de gratuité ou des réductions de prestations. Pour les communes, la grande braderie fiscale de la droite cantonale est calamiteuse : elles vont perdre plus de 100 millions de francs, dont près de la moitié pour la seule Ville de Genève. Et pour pouvoir équilibrer leur budget (ce que la loi leur impose), elles n'auront le choix qu'entre deux possibilités : couper dans les prestations... ou augmenter l'impôt municipal pour compenser la baisse de l'impôt cantonal. La loi fiscale est débattue depuis six ans au Grand Conseil. Pourquoi avoir subitement accéléré les choses et mis les communes devant le fait accompli ? Pourquoi avoir refusé d'entendre la Ville avant d'adopter une loi qui lui fait perdre des dizaines de millions de recettes ? Pourquoi avoir adopté cette loi avant que l'Association des communes genevoises ait pu discuter de sa version finale ? Pourquoi ? Mais, angéliques contribuables et électeurs que vous êtes : parce que les élections approchaient et qu'il fallait donc adopter le " paquet ", avant les vacances d'été, la rentrée automnale étant celle de la campagne électorale. Et ne faites pas semblant de ne pas comprendre : ça ne serait tout de même pas la première fois qu'on remplirait des urnes en vidant des caisses.

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