Burkwaller élu contre Schwallhalter

Tout ça pour ça ? Ben oui…

Elu faute de mieux, par défaut et pour ne pas bouger les lignes, Didier Burkhalter succèdera donc à Pascal Couchepin Les parlementaires fédéraux avaient le choix, exaltant, entre le charisme de Burkhalter, la compétence de Lüscher et la latinité de Schwaller ; il leur fallut quatre tours pour finalement élire celui qui avait été présenté, avant même d'être candidat, comme le candidat " naturel " à la succession de Couchepin. L'UDC (avec l'apport indispensable, mais pas forcément désintéressé, de quelques socialistes et de quelques Verts) a donc sauvé le deuxième siège radical, et, paraît-il, la " concordance " -mais de quoi diable a-t-elle été sauvée, la concordance ? Et la concordance de quoi, sur quoi, et pourquoi ? La concordance parce que ?

Potion magiquement acratopège
Il paraît qu'on est passé à Berne tout près d'une quasi-révolution ? Sans blague… La fameuse " nuit des longs couteaux " ne fut qu'une soirée de petits canifs. On nous l'avait pourtant gravement expliqué : la " formule magique " était menacée par la prise éventuelle d'un siège radical par le PDC, six ans après que les radicaux eurent permis à l'UDC de prendre un siège PDC… Fin de la " formule magique " ? Et alors ? Il fallait bien l'habituel numéro extatique et exorbité d'un Alain Rebetez pour donner un semblant de goût à cette potion. La " formule magique " ? Quelle " formule magique " ? Un cocktail savamment dosé pour être le plus insipide possible, et élaboré en fonction de deux critères : la représentativité arithmétique (en d'autres termes, le score obtenu aux plus récentes élections fédérales) et la disponibilité politique à la " concordance " (en d'autres termes, l'engagement, exigé surtout de la gauche, mais de temps à autre aussi de la droite, à ne pas faire des bulles dans le marigot). En termes de représentativité arithmétique, les radicaux, additionnés des libéraux, et le PDC, additionné des Verts libéraux et des Evangéliques, se valent. En termes de disponibilité politique, aucun des deux candidats sérieux en présence ne représentait le moindre danger pour qui que ce soit. L'ennui naît de la conformité : entre le radical neuchâtelois et le démo-chrétien fribourgeois, on ne discernait guère que des nuances (le premier un plus européen ", le second un peu plus " social ") -le libéral genevois n'ayant quant à lui joué que le rôle qui lui avait été assigné : celui de lièvre, disait-on; celui plutôt de chien de berger, rentrant à la niche une fois le troupeau UDC bien rassemblé autour de la candidature " naturelle " de Burkhalter. Ce fut d'ailleurs le seul moment un peu émoustillant de cette morne matinée bernoise : le moment de la métamorphose de Lucky Luke en Ran-tan-plan.

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