Brèves

Les femmes gagnent toujours moins que les hommes, et la situation ne s'améliore pas. Elle aurait même, à en croire la dernière enquête de L'Office fédéral de la statistique sur la structure des salaires, tendance à se détériorer, puisque entre 2006 et 2008 l'écart salarial en défaveur des femmes est passé de 18,9 à 19,3 %. On connaît les facteurs « objectifs » qui expliquent cet écart (les qualifications, les branches) -mais ils ne l'expliquent que pour une part: en 2006, la part purement discriminatoire de l’inégalité salariale, c’est-à-dire inexplicable autrement que par le genre, était de 38,6 % de l'écart. L'inégalité salariale varie considérablement selon les secteurs (de 13 % dans l'administration publique à 29 % dans les « services personnels ») et les qualifications (19,3 % pour les travaux les plus qualifiés, 12 % pour ceux nécessitant des connaissances spécialisées, 15,1 % pour ceux n'exigeant aucune qualification particulière).

On a retrouvé au fond de notre boîte à lettre électronique un joli communiqué de l'ONU, daté du 4 décembre et signé notamment par les rapporteurs spéciaux et rapporteuses spéciales sur le logement, la prostitution des enfants, le droit à l'alimentation, les droits des peuples autochtones, l'esclavage... ça commence comme ça : « Le Sommet des Nations Unies sur le changement climatique s'ouvre lundi à Copenhague (Danemark) avec pour objectif d'arriver à un accord sur une réduction des émissions de gaz à effet de serre », ça continue comme ça : « Les conséquences néfastes du changement climatique sont ressenties le plus durement dans les pays les plus pauvres. Les gens pauvres et marginalisés, qui vivent souvent dans des zones victimes de catastrophes naturelles et dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance, sont confrontés aux plus grands risques », et ça se termine comme ça : les experts appellent « les participants au Sommet de Copenhague à arriver à un nouvel accord qui empêche davantage de changement climatique et protège les individus de ses conséquences négatives ». Voilà. Quant au sommet lui-même, il s'est terminé comme ça : « ... »

La République retient son souffle : le 14 janvier à Anières (si les routes sont dégagées pour que les castors puissent y vaquer à leurs occupations de castors), les radicaux genevois vont choisir leur président. Les socialistes auraient d'ailleurs tort de ricaner bêtement, vu qu'ils vont devoir se livrer au même exaltant exercice dans deux mois. Deux candidats s'opposent, sur la question de la fusion entre radicaux et libéraux -c'est-à-dire, à Genève, de l'absorption des premiers par les seconds. Le candidat du canal historique (les radicaux-socialistes, quoi, les héritiers de Favon et de Fazy...), Charly Schwarz, est opposé à la fusion avec l'adversaire historique (c'est tout de même contre les ancêtres politiques des libéraux d'aujourd'hui que les radicaux fomentèrent une révolution il y a 160 ans...), et le candidat du canal habituel, Patrick Malek-Ashgar, est pour la fusion, vu l'état électoral des forces du parti. Et là encore, les socialistes auraient tort de ricaner. Surtout que nous, on n'a pas de fusion avec qui que ce soit à l'horizon, et qu'il va falloir qu'on se démerde tout seuls pour nous sortir de la mouise avant les Municipales de l'an prochain.

Gros titre de « Coopération ». cette semaine : « Transports d'animaux en Suisse : On traite les porcs avec respect ». C'est très bien. Et même exemplaire, au strict sens du terme : les sans-papiers, les requérants d'asile, les mendiants rroms, savent ce qu'il leur reste à faire : couiner.

La Commission parlementaire (Conseil des Etats) des Affaires extérieures a rappelé, utilement que la Suisse n'avait toujours pas ratifié, 35 ans après l'avoir signée, la Charte sociale européenne, texte du Conseil de l'Europe qui garantit les droits sociaux fondamentaux (logement, santé, emploi, non-discrimination) et est le pendant « social » de la Convention européenne des droits de l'homme, qui, elle, garantit les droits civils et politiques. Consolation : on n'est pas le seul pays d'Europe à n'avoir pas signé la Charte sociale. On est même en bonne compagnie dans cette abstention qui réjouit l'Union patronale, alors même que l Charte n'est pas contraignante (il est vrai quelle oblige à rendre des comptes, et permet des recommandations, et pour notre patronat, c'est déjà trop): non signataires comme la Suisse, on trouve Monaco, le Liechtenstein et Saint-Marin. Et peut-être aussi, mais on n'en est pas sûrs, Andorre et le Vatican. Small is beautiful, quoi.

La commission parlementaire (Conseil national) de la politique de sécurité est inquiète : de plus en plus de jeunes hommes préfèrent le service civil au service militaire, et ça menace la stabilité des effectifs de l'armée. Apparemment, elle ne se pose pas la question de savoir pourquoi ces hommes préfèrent effectuer un service civil plus long que le service militaire, ni à quoi pourrait bien servir de maintenir les effectifs d'une armée qui ne sert à quelque chose que quand elle effectue des tâches non militaires.

Genève se prend depuis plus de 450 ans pour le sel de la terre et voilà : trois flocons, quelques centimètres de jolie poudreuse sur la Ville, et tout le monde râle. Le tremblement de terre à Haïti ? Un fait divers : la catastrophe naturelle, c'est la neige à Genève. Et le manque de sel dans les silos de la Ville. Les piétons râlent parce que les trottoirs ne sont pas déblayés (ou que, quand ils le sont, on doit gambader entre les tas de neige sale, la bouillasse de neige fondue et les plaques de verglas), les automobilistes râlent parce qu'ils patinent, les transports publics râlent parce que les automobilistes qui patinent se foutent en travers des voies TPG... Bref, on est à deux doigts (dans le nez, pour rester polis) de l'insurrection générale et de voir le peuple descendre dans les rues pour réclamer la tête de Maudet au bout d'une pelle à neige. C'est qu'on a le sens de l'histoire, à Piogre, et la conscience de la hiérarchie des événements. Mais pas vraiment celle des conséquences environnementales du déversement de centaines de tonnes de sel sur les route : tout ça va foutre le camp dans les canalisation, le lac, le Rhône, l'Arve, les rivières. Et les chtis poissons, personne n'y pense ?


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