Brèves

Au moment où Montréal accueille une conférence internationale pour discuter de la reconstruction de Haïti, l'Union Postale Universelle enjoint les participants à ladite conférence de ne pas oublier le secteur postal dans les projets de reconstruction des infrastructures de réseaux, détruites comme toutes les autres infrastructures essentielles du pays. « L'infrastructure postale est un levier important de toute économie nationale », rappelle Edouard Dayan, directeur général de l'UPU. Pour reconstruire la poste haïtienenne, on pourrait envoyer Claude Béglé à Port-au-Prince ?

Un comité de démo-chrétiennes alliées à des UDC, des Evangéliques et des UDF (en gros, le même genre de coalition que celle de l'initiative antiminarets) lance une initiative populaire demandant que les interruptions de grossesse ne soient plus remboursées par les caisses maladie. Slogan : « le financement de l'avortement est une affaire privée ». Que seules les friquées doivent donc pouvoir s'offrir dans un cadre médical. Pour les autres, c'est le retour à la tige de céleri ou à l'aiguille à tricoter ? Autre massue argument des initiants : « les personnes opposées à l'avortement n'ont pas à le financer ». C'est intéressant, comme argument. Et utilisable à volonté : je suis pour l'abolition de l'armée ? Je n'ai donc pas à payer mes impôts fédéraux, puisqu'ils servent à financer l'armée à laquelle je suis opposé...

Selon le rapport annuel du Worldwatch Institute sur « l'état du monde en 2010 », la population mondiale a consommé pour 30.500 milliards de dollars de biens et services en 2006, une augmentation de 28% sur dix ans. Ce fort accroissement de la consommation a entraîné une explosion de l'extraction de matières premières et de la consommation d'énergie, équivalente en masse à la consommation journalière de quelque 112 «Empire State Building». Si tous les habitants de la planète consommaient comme l'Américain moyen, à savoir 88 kilos de marchandises et d'équivalent en énergie quotidiennement, la planète ne pourrait satisfaire les besoins que de 1,4 milliard de personnes, le cinquième de la population actuelle, souligne le rapport, qui rappelle également que les 500 millions de personnes les plus riches dans le monde (environ 7% de la population) sont responsables de 50% des émissions de dioxyde de carbone (CO2), contre 6% pour les trois milliards les plus pauvres. Sans mesures pour contenir les émissions de gaz à effet de serre (GES), la température terrestre risque d'augmenter de 4,5 degrés Celsius d'ici 2100 par rapport au niveau de l'ère pré-industrielle, et même si tous les pays respectaient leurs objectifs les plus ambitieux de réduction des émissions de GES, le thermomètre grimperait encore de 3,5 degrés d'ici à la fin du siècle. Pour produire suffisamment d'énergie propre au cours des 25 prochaines années pour remplacer ce qui provient des hydrocarbure et du charbon, le monde devrait fabriquer 200 mètres carrés de panneaux solaires photovoltaïques chaque seconde et 24 turbines d'éolienne de trois mégawatts toutes les heures sans interruption pendant cette période, selon le rapport, qui ne précise cependant pas ce que cette production massives de panneaux solaires et d'éoliennes va provoquer comme pollution...

En attendant le grand soir des nocturnes permanentes, le patronat du secteur s'est commandé un petit sondage sur mesure pour justifier le projet de loi déposé par ses commis politiques au Grand Conseil genevois : selon ce sondage (publié aussi par «Entreprise Romande»), « les Genevois veulent des commerces ouverts plus longtemps , puisque « 83 % de la population est contrainte de fair des achats alimentaires après le travail » (la vraie bonne nouvelle, ce serait que les travailleurs aient la possibilité de les faire pendant les heures de travail, avec une sorte de «pause commissions», dont on attend donc avec impatience la proposition par le patronat éclairé du commerce) et que 25 % des actifs du secteur privé sortent du travail après 19 heures et se trouvent donc en décalage complet avec les horaires d'ouverture des magasins (ce qui pour les patrons semble justifier que l'on fasse sortir des milliers d'actifs du travail encore une ou deux heures plus tard). Il n'est évidemment pas venu à l'idée ni des sondeurs, ni des commanditaires du sondage, ni des commentateurs patronaux de ses résultats, que réduire le temps de travail des actifs permettait d'arriver au même résultat, et à moindre coût social, qu'augmenter le temps de travail des actifs du secteur du commerce...

L'institut de sondage Gfs, chouchou (jusqu'au vote sur les minarets) des media et des partis politiques, a effectué, sur commande du patronat (« EconomieSuisse ») un sondage sur le proposition, combattue par référendum, de baisse du « taux de conversion » (et donc des rentes) du 2ème pilier. Et s'est fait prendre la main dans le sac à malice : un journaliste faisant malencontreusement partie de l'échantillon du sondage, et interrogé par une « sondeuse » s'est vu expliquer par celle-ci que la proposition de baisse du « taux de conversion » impliquait certes une baisse des rentes, mais qu'elles allaient être versées plus longtemps, alors que le taux de conversion n'a aucun effet sur le temps pendant lequel les rentes sont versées (elles le sont jusqu'au décès de l'assuré, quel que soit le « taux de conversion »). Commentaire (dans le « Matin Dimanche » du 24 janvier) du professeur Andreas Diekmann, spécialiste des sondages : « Les sondages, c'est comme les saucisses : il vaut mieux ne pas savoir comment ils sont fabriqués » si on veut veut continuer à en avoir envie. Ouais, mais qund la saucisse est frelatée, on peut au moins la gerber. Les sondages, on ne peut qu'essayer de les digérer, et on doit en plus, ensuite, digérer les justifications des sondeurs qui se sont foutus l'urne dans l'oeil jusqu'au minaret.

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