Conseil administratif de la Ville de Genève : 2 + 2 + 1 = ?

Les Verts revendiqueront deux sièges au Conseil administratif de la Ville si les urnes municipales leur sont favorables? Ils sont légitimés à le faire (comme le PS l'était il y a trois ans, et, ayant atteint cet objectif, l'est à défendre cet acquis l'année prochaine). La volonté offensive des Verts est une excellente nouvelle pour toute l'Alternative, dans une élection dont l'enjeu pourrait bien, quoi qu'en disent les Verts eux-mêmes, être (si l'Alternative reste majoritaire au Conseil Municipal) le maintien ou non du siège laissé à la droite dans l'exécutif communal. Les Verts ayant fait leur part du boulot, à la « gauche de la gauche » et au PS de faire la leur et d'éviter de gâcher à la fois leurs propres chances et celles d'une coalition qui a maintenu lors des dernières élections municipales et cantonales une avance, quasiment irrattrapable, de plus de seize points sur la coalition de droite, et de vingt-cinq à trente points sur l'addition des listes MCG et UDC. Même si officiellement les Verts se refusent à admettre l'hypothèse d'une municipalité « entièrement de gauche », arithmétiquement, deux candidatures vertes, deux candidatures socialistes et une candidature de la gauche de la gauche, cela fait bien cinq candidatures pour cinq sièges... on comprend dès lors que l'Entente ne souhaite qu'une chose : l'éclatement d'A Gauche Toute !

Banque des quatre ou Club des cinq ?
Les Verts refusent d’envisager un Conseil entièrement de gauche ? C'est pourtant vers une liste de l'Alternative avec cinq candidat-e-s pour cinq sièges ue l'on s'achemine. Les Verts ont beau évoquer les accords passés en 2007 avec leurs alliés socialistes, où la liste obtenant le meilleur score au Conseil municipal obtenait le droit de lancer deux candidats au lieu d’un, la reconduction du même accord aboutirait, dans l'hypothèse où les Verts obtiendraient un meilleur score que le PS, à une liste à cinq, puisque le PS a deux sièges et qu'on le voit mal se donner pour objectif de perdre un siège... Chaque composante de l'Alternative est a priori en droit de présenter autant de candidat-e-s qu'elle a actuellement de Conseiller(e) administratif(-ve),pour autant qu'elle soit représentée au Conseil municipal. La liste qui arrive en tête de l'élection du Conseil Municipal, en nombre de suffrages ou en nombre de sièges, peu importe, est certes en droit, mais non en obligation, de revendiquer un siège supplémentaire, mais comme les socialistes en détiennent déjà deux, cette possibilité ne les concerne plus. La liste commune de l'Alternative, dans cette configuration là, peut donc comprendre trois (si l'une de ses composantes n'obtient pas le quorum, hypothèse qui ne se réalisera que si la gauche de la gauche n'est pas fédérée), quatre (si le PS reste en tête lors de l'élection du Conseil municipal) ou cinq candidatures, si toutes les composantes de l'Alternative obtiennent le quorum, que l'Alternative reste majoritaire au Conseil municipal et que les Verts ou une AGT renouvelée arrivent en tête de l'élection du Conseil municipal et présentent deux candidatures, étant acquis que le PS en fera autant puisqu'il détient déjà deux sièges. Jusque là, on est dans une simplicité biblique... sauf que deux conditions doivent être remplies : d'abord que la gauche de la gauche sorte de l'âge bête et additionne ses forces en les fédérant; ensuite que le PS s'abstienne de bidouillages internes qui délégitimeraient toute candidature qui en bénéficierait. Le pire n'étant jamais sûr, on partira donc ici de l'hypothèse la plus optimiste (ou la plus amusante, comme on voudra) : ni la gauche de la gauche ni le PS ne font les imbéciles, l'Alternative peut laisser Maudet et Chevrolet (avec ou sans candidature libérale pour compléter le tableau) s'étriper dans la joie et la bonne humeur, et le MCG ajouter son grain de sel à ce savoureux potage.

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