Brèves

On connaît la fameuse expérience faite en 1960 à Yale par Stanley Milgram, sur la « soumission à l'autorité » : l'équipe de Milgram avait monté un scénario où, sous prétexte d'une étude scientifique menée sous l'autorité de l'Université, des personnes recrutées par petites annonces devaient en interroger d'autres en leur donnant à chaque mauvaise réponse des chocs électriques d'intensité progressive, allant jusqu'au choc supposé être mortel de 480 volts (c'était une mise en scène, mais les participants l'ignoraient et croyaient infliger de réels électrochocs). 60 % des participants étaient allés jusqu'au bout de l'expérience et s'étaient donc révélés être capables d'infliger à la personne qu'ils interrogaient un choc mortel. 60 %, c'est beaucoup, mais ça donne une idée de la masse de bourreaux ordinaires pouvant être recrutés, pour peu que les saloperies qu'on leur demande de commettre soient couvertes par une autorité légitime (l'Université, en l'ocurrence). Eh bien, demain soir à 20 heures 10 sur RSR 2, et mercredi à 20 heures 35 sur France 2, une nouvelle version de l'expérience sera présentée, sauf que ça n'est plus une Université qui est supposée organiser la séance d'interrogatoire avec électrochocs, mais une chaîne de télé, dans le cadre d'un jeu télé. Et ça n'est plus 60 % des personnes recrutées qui se sont révélées être capables d'obéir à n'importe quel ordre donné, mais 82 %, alors même que l'ordre d'envoyer des chocs électriques n'était pas donné par une autorité académique, mais par une animatrice de jeu télé. 82% de bourreaux ordinaires potentiels... on espère bien être dans les 17 % restant. Et garder suffisemment de mauvais esprit pour, comme nous le recommandait Malraux, à tout ordre commencer par dire « non », avant que d'en examiner le contenu pour savoir si on peut éventuellement, et à quelles conditions, dire « oui ».

Le « Mouvement citoyen romand », pondu par le Mouvement citoyen genevois, cale au démarrage : le président très provisoire du mouvement vaudois, un certain Jonathan Newton, membre du groupe d'extrême-droite « Unité Populaire », a renoncé à prendre la tête du MCVD, et le président du mouvement neuchâtelois, un certain David L'Epée, a quitté «Unité Populaire». Newton et L'Epée semblent avoir mal supporté la pression médiatique, et la révélations de leurs accointances fascisantes. Bref, Newton était une pomme et L'épée n'était qu'un canif..


Le PS de la Ville organise une conférence débat (avec Christiane Perregaux, Laurent Moutinot et Stefan Kristensen, tout ça à 20 heures au Café Gallay) sur le thème des « Fêtes et défaites du multiculturalisme ». C'est très bien. Sauf que le PSVG a cru utile de faire suivre le titre de la conférence d'un sous-titre interrogatif : « Quelle posture politique ? ». D'accord, on sait quedepuis quelques temps, le mot « posture » fait partie des quotas rhétoriques du PS-Ville. Au point que quand vous tombez sur un texte qui vous parle de « posture », vous avez toutes les chances de trouver un-e socialiste derrière le texte en question. On rappellera donc à nos petits camarades que dans l'acception courante du terme et pour 90 % de nos interlocuteurs et de nos lecteurs, une « posture » est une « attitude peu naturelle ou peu convenable ». Et donc qu'une «posture politique» n'est que ce qu'il reste à adopter quand on n'est pas capable d'adopter une «position politique». Cela dit, l'annonce du débat parue dans « Le Courrier » est signée d'un logo socialiste si petit (et rouge sur fond rouge), que si on ne vous avait pas perversement mis le nez dessus, vous n'auriez sans doute même pas attribué l'organisation d'un débat sur « quelle posture politique ? » aux socialistes. Heureusement qu'on est là, quoi.

Pour affronter à l'élection présidentielle autrichienne, le 25 avril prochain, le président social-démocrate sortant, Heinz Fischer, la droite autrichienne n'a trouvé comme candidate qu'une néo-nazie, Barbara Rosenkranz, épouse du fondateur du parti néo-nazi NDP... On lui attribue 20 % des intentions de vote... Tiens, on va se relire Thomas Bernhard et Eflriede Jelinek, nous..

La Cour constitutionnelle allemande a repoussé la plainte d'une Tudesque résidant à l'étranger, et qui voulait paralyser les travaux du CERN en estimant que le grand collisionneur de hadrons (LHC) allait provoquer la formation de trous noirs pouvant détruire la Terre, voire le système solaire tout entier. La Cour a estimé que la plaignante n'avait pas pu démontrer que le LHC constituait un réel danger. Et elle a raison, la cour. Y'a qu'à regarder la Suisse : Hans-Rudolf Merz a présidé la Confédération pendant un an, et la Suisse est toujours là. Pas en bon état, d'accord, mais toujours là. Finalement, un trou noir, c'est pas aussi dangereux qu'on croit.

Au nom d'une « laïcité engagée », en respectant la séparation de l'Etat et des églises, le principe d'un enseignement laïque et la divesité culturelle du canton, un enseignement des grands « textes fondateurs » de traditions et modes de pensée, religieux ou non, sera dispensé à Genève à l'école obligatoire (surtout au Cycle d'Orientation). Quels « grands textes fondateurs » ? entre autres : la Bible, le Coran, l'Odyssée, les Essais de Montaigne, Marx, Rousseau, la Déclaration Universelle des droits de l'Homme... A part Rousseau, rien que des trucs étrangers, quoi (et encore : Rousseau, il s'est barré de Genève et Genève a brûlé ses livres...). On attend la protestation du MCG et de l'UDC. Mais on a déjà celle des radicaux : la Bible, le Coran, ils sont d'accord qu'on en parle, mais pas qu'on évoque Marx ou Montaigne, ce serait de « la propagande politique sous couvert de philosophie ». Et la Bible et le Coran, c'est quoi ? de la propagande religieuse sous couvert de contes de fées ? Et la laïcité pour les radicaux, ça se traduit par quoi ? Un monopole des religions du Livre sur les fondations culturelles des civilisations ?

Selon le magazine américain "Forbes", l'homme le plus riche du monde est un certain Carlos Slim et sa fortune se monterait à 53,5 milliards de dollars (57,5 milliards de francs), soit un demi-milliard de plus que Bill Gates. Son groupe pèse à lui seul 8 % du PIB mexicain et 40 % de la capitalisation boursière de Mexico. Slim est Mexicain. Ah, juste un truc : un-e Mexicain-e sur cinq vit avec moins de deux dollars par jour.

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