Brèves

La police a annoncé le lancement, dès le 19 avril, d'une opération « Figaro » (pourquoi « Figaro ? » pour nous barber ?) supposée permettre de débarrasser le centre-ville des petits délinquants. La cheffe de la police, Monica Bonfanti, annonce le déploiement « massif d'effectifs policiers afin d'assurer une présence préventive visible, de réprimer les délits et incivilités et d'effectuer des contrôles préventifs » dans quatre quartiers : les Pâquis, les Eaux-Vives Rive et le secteur de la gare. Ce qui devrait surtout avoir pour effet de repousser les délinquants « harcelés » dans les quartiers avoisinants (exporter quelques nuisances des Eaux-Vives à Champel, par exmemple...) tout en dégarnissant la présence policière dans le reste du canton. « Les habitants et commerçants de Cornavin, des Pâquis, de Rive et des Eaux-Vives peuvent se réjouir » , commente GHI. Ceux de la Servette, de Sécheron et de Saint-Jean n'ont qu'à bien se tenir. La cheffe de la police le sait parfaitement, qui annonce que « si nous devions constater que notre action reporte le problème dans d'autres quartiers, nous changerions de tactique, quitte à déplacer nos forces ». Autant dire qu'à Genève, on se prépare à inventer le nomadisme policier circulaire. De toute façon, en fait de déploiement « massif », on nous annonce celui d'une ou deux quinzaines de policiers pour chaque opération. Ben oui, faut faire avec les effectifs qu'on a, vu qu'il faut faire avec les budgets qu'on a... l'important n'étant pas l'efficacité de ce genre d'opérations sur le terrain, mais le bruit médiatique qu'on fait autour. Pendant quelques semaines.

Le « Courrier » nous apprend que la cause de la béatification par l'Eglise catholique de l'archevêque de San Salvador, Oscar Romero, assassiné en 1980 par les « escadrons de la mort » aux ordres des militaires, n'avançait pas. En revanche, on sait que la cause de la béatification par l'Eglise catholique du pape Pie XII, elle, avance. Le Pape actuel, qui fut membre dans son jeune âge des Jeunesses Hitlériennes, a reconnu à son prédécesseur, qui ne s'était guère illustré par sa combativité face au nazisme et à l'extermination des juifs, des tziganes et des slaves, des « vertus héroïques » dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles ne sautent pas aux yeux. Mais comme l'écrit Jacques Julliard, « la béatification d'un personne par l'Eglise n'est plus, ou plus seulement, un acte religieux, c'est d'abord un acte politique ». Et donc un choix politique. Assez clair, en l'occurrence, le choix politique. Comme on devait dire dans la Hitlerjugend quand Ratzinger y gambadait en culottes de peau « choisis ton camp, Kamerad ! »...

Toujours prêt à dégaîner une idée à la con, le MCG a réagi à l'arrestation pour deal de drogue d'un usager du local d'injection «Quai 9», en demandant la fermeture dudit local. On en déduira donc que les toxicos, le MCG tient à les voir s'injecter dans la rue des saloperies achetées dans la rue. Si possible en laissant ensuite les seringues dans la rue. Et on précisera que, fidèle à sa revendication de « préférence genevoise », le MCG affirme que « Quai 9 » ne remplit pas sa mission auprès des toxicos genevois car, selon le MCG, qui comme d'hab' donne n'importe quel chiffre pour faire du bruit, 80 % des usagers du local d'injection viendraient de France. Alors que selon les responsables du local, la proportion d'usagers venus de France ne dépasserait pas le quart du total des usagers, et serait plus basse que celle des usagers venus de Vaud. Mais y'a longtemps qu'on ne se demande plus ce que s'injectent les porte-paroles du MCG avant de porter parole. Et qu'on se dit qu'une bonne mesure prophylactique pourrait consister à ouvrir quelque part un « quai 1602 » pour que les stauffériens puissent s'enstauffériser sans déborder dans l'espace public.

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