Brèves

D'après les statistiques tenues à jour par le Département de Science politique de l'Université de Genève, l'UDC détenait (au 31 mars) 22,9 % des sièges dans les parlements cantonaux, les libéraux-radicaux 21,1 %, le PS 18,8 %, le PDC 15,8 % et les Verts 9,1 %. Depuis 2005, le PS a perdu près du quart de ses sièges parlementaires cantonaux (23,2 % des sièges en 2005). Il est désormais sur-représenté dans les exécutifs cantonaux, par rapport à sa représentation dans les parlements, et se retrouve dans la situation qui était celle des radicaux et du PDC il y a vingt ans. Ce qui explique sans doute que certain-e-s socialistes (ou plutôt membres du PS, mais n'ayant vraisemblablement pas grand chose à y faire) tiennent à pousser encore un peu plus loin la comparaison entre le PS, le PDC et les radelibes, en suggérant au premier de se déporter un peu plus sur la droite. Dans un entretien au « Tages Anzeiger », la Conseillère aux Etats (PS, Berne) Simonetta Sommaruga, représentante de l'aile droite du PS (celle qui veut transformer le PS en parti des consommateurs), l'accuse d'avoir dix ans de retard sur les changements de société (entendez : dix ans de retard sur l'évolution social-libérale d'une partie des socialistes) et de ne pas reconnaître les nécessités d'assainir les assurances sociales (sur le dos des assurés) et de prendre au sérieux le besoin de sécurité (ou les pulsions sécuritaires). Simonetta Sommaruga s'en prend explicitement au PS, mais plus précisément, quoique moins explicitement, à son président, Christian Levrat, issu de l'aile syndicale du parti. Ce que résume « Le Matin » par ce joli titre : « elle invente l'attaque frontale par derrière ». Posture compliquée et hypocrite, mais qui peut être payante quand on vise le Conseil fédéral : une attaque frontale contre son propre parti, puisque les Conseillers fédéraux socialistes sont élus par la droite, mais « par derrière » puisqu'il faut quand même que le PS présente votre candidature, ou à tout le moins accepte votre élection, ou s'y résigne.

En édito de son numéro du 1er avril, le canard patronat « Entreprise romande » annonce que deux projets de loi ont été déposés au Grand Conseil sur l'incompatibilité de certaines fonctions professionnelles avec celle de député, et précise que le premier projet « émane des socialistes et réclame que les policiers ne puissent plus siéger au Grand Conseil pour des raisons d'incompatibilité évidente en regard du serment qu'ils prêtent » (le second projet émanant des libéraux et étendant l'incompatibilité à l'ensemble du personnel de l'administration cantonale). ça fera plaisir à l'auteur du projet d'apprendre qu'il « émane des socialistes », mais on n'est pas sûrs que le plaisir sera partagé par « les socialistes »...

La « Tribune » du samedi de Pâques nous apprend que le mercredi dePâques, trois cloches socialistes en partance pour Rome se sont arrêtées en chemin pour participer à une séance de la Commission des finances du Conseil municipal de la Ville, juste le temps d'empêcher que ladite commission se prononce sur le nouveau statut du personnel municipal, durement et longuement négocié avec les syndicats, et approuvé par les trois formations de l'Alternative. Y compris la formation (le PS, en l'ocurrence) représentée par les trois commissaires en question, qui ont donc lâché à la fois leurs partenaires de l'Alternative, leur propre parti et ses deux magistrats. Et tout ça pour rien, puisque le PS a déjà accepté le statut du personnel, qu'il ne reviendra pas sur sa décision et qu'il votera en pleinière un statut qui n'est combattu que par la droite... Le printemps, c'est charmant quand ce sont les arbres qui bourgeonnent, pas quand ce sont les égos qui fleurissent. Mais qu'est-ce qu'on ferait pas pour donner l'impression d'exister, à la veille d'un chemin de croix, d'une crucifixion et d'une résurrection... Vivement la Pentecôte et l'arrivée dans le groupe socialiste d'un marabout africain...

La « Tribune de Genève » a été blâmée par le Conseil suisse de la presse pour l'évocation, par un journaliste embarqué dans des interventions policières, en mai 2009, de « l'odeur de la racaille » pour évoquer celle des sous-sols de l'Hôtel de Police où étaient détenus des délinquants interpellés aux Pâquis. Cette évocation des traumatismes olfactifs du délicat journaliste étant précédée et suivie d'allusions à l'origine des interpellés africains. La « Tribune » s'était d'ailleurs elle-même rendue compte de l'odeur nauséabonde de l'article qu'elle avait publié (quelques jours après avoir d'ailleurs accepté de publier des encarts publicitaires de l'UDC appelant à voter contre le CEVA pour protéger Genève de la « racaille d'Annemasse »), puisqu'elle l'avait re-rédigé dans sa version internet, en remplaçant l' « odeur de la racaille » par « l'odeur de la délinquance ». Ce qui change tout. Sauf l'odeur de la vulgarité rhétorique.

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