Brèves

La crise de l'UDC genevoise est assez bien partie pour durer encore au moins jusqu'aux vacances. L'ancien président du parti, Soli Pardo, a pris un avocat pour se défendre contre la direction du parti, et la section de la Ville de Genève a demandé la médiation du parti suisse contre le parti cantonal. En juin se tiendra une assemblée qui décidera de l'exclusion ou non de Pardo, lequel a, en attendant, été confirmé à la tête du groupe UDC à la Constituante, après que les partisans de son principal adversaire au sein du parti cantonal, le Conseiller national Yves Nydegger, aient tenté de l'évincer. Soli Pardo accuse le clan Nydegger d'avoir transformé l'UDC en « une annexe du parti bourgeois démocratique » de la Conseillère fédérale Evelyne Widmer-Schlumpf à force de vouloir « plaire aux libéraux ». Du coup, certains, à l'UDC, se demandent si plutôt qu'exclure le seul Pardo, on ne devrait pas en profiter pour exclure aussi Nydegger. Vous allez voir que ça va finir en une nuit des longs couteaux suisses, à coups de tire-bouchons.

Le 7 mai, pratiquement à l'unanimité, sans grande résistance des députés socialistes (qui se sont finalement abstenus) et avec l'approbation du Conseiller d'Etat en charge du dossier, Charles Beer, le Grand Conseil a voté une motion qui demande au Conseil d'Etat d'« assouplir » la législation sur la petite enfance en ce qui concerne l'aménagement des crèches, les normes d'encadrement des enfants et les conditions de travail du personnel dans les crêches d'entreprises. La majorité a même refusé une proposition de Manuel Tornare qui demandait que la révision de la loi soit négociée avec les syndicats, ce qui devrait pourtant être la moindre des choses s'agissant des conditions de travail du personnel. Quelqu'un a un élevage de poules en batterie à transformer en crèche-garderie d'entreprise ?

La majorité (Entente plus Verts) du Grand Conseil a voté (contre le PS et le MCG) un projet de loi permettant de repousser à 67 ans l'âge de la retraite de certains fonctionnaires jugés « irremplaçables ». Le libéral Pierre Weiss a juré ses grands dieux qu'il ne s'agissait pas là « d'une remise en cause générale de l'âge de la retraite ». Juste d'une remise en cause particulière. A laquelle on ne se privera cependant pas d'ajouter régulièrement d'autres remises en causes particulières (le Conseil d'Etat s'apprêterait d'ailleurs à proposer un projet de loi augmentant le nombre d'années donnant droit à une retraite pleine), pour aboutir, mais sans le dire, à la « remise en cause générale » qu'on avait assuré ne pas soutenir...

« Le Courrier » nous apprend que Pierre Vanek s'est fait entarter le 1er Mai par un improbable « groupe de guerilla pâtissière » expliquant qu'il voulait ainsi « ridiculiser le réformisme et la conciliation » en la personne de « l'un des grands chefs de la gauche institutionnelle genevoise ». 40 ans de militantisme à la gauche de la gauche pour finir par être confondu avec un socialiste, ça doit être dur... on compatit, Pierre...

Record battu, une fois de plus : Champ-Dollon a dépassé ce week-end les 600 détenus, pour 270 places. Non seulement il n'y a jamais eu autant de tôlards dans la prison genevoise, mais il n'y a également jamais eu à Genève une proportion aussi élevée, par rapport à la population résidante, de personnes incarcérées, entre Champ-Dollon, la Brenaz, la Clairière, Frambois etc... On n'en est pas encore au niveau qu'atteignent certains villes américaines, comme Cañon City et Florence, dans le Colorado, qui comptent 7700 détenus dans 13 prisons pour une population de 36'000 habitants, ce qui fait plus d'un détenu pour 5 habitants. On n'en est pas encore là à Genève, mais on y arrive doucement, notamment à Chêne-Thônex : lorsque tous les projets de nouvelles tôles et d'agrandissement des anciennes auront été concrétisés, cette riante commune devrait bien compter un-e détenu pour dix habitants. On pourra alors rebaptiser la commune Chaîne-Thônex...

Ueli Leuenberger a été réélu à l'unanimité à la présidence des Verts, alors que les media avaient fait grand (trop grand) cas d'une contestation interne menée par les partisans d'un « recentrage » (autrement dit : d'une droitisation) du parti, Ueli incarnant l'aile gauche des Verts, vouée aux gémonies par les « Verts libéraux ». Bref, ladite contestation « centriste » a fait long feu, la direction suisse des Verts reste ancrée à gauche et on a fait beaucoup de bruit pour pas grand chose. Quoique... la baudruche du « recentrage » des Verts n'a peut-être que été dégonflée, n'attendant que la bonne occasion (des élections, par exemple) pour être regonflée.

La Ville de Genève voulait mandater l'Université pour une étude sur la population rrom à Genève, mais y a renoncé en expliquant que la proposition de l'Uni était trop ambitieuse et trop chère, et que le canton a refusé de participer à son financement, pour les mêmes raisons. « Trop chère », ça veut dire combien ? Le DIP répond : 60'000 francs. Et c'est trop cher, 60'000 francs à se partager entre la Ville et le canton ? Depuis le temps que le canton rackette les mendiants rroms, il ne leur a pas encore pompé 60'000 balles ? Et payer des flics pour traquer les mendiants et vider leur sébille des mendiants, c'est pas « trop cher », ça ?

Les Etats ont globalement échoué à réaliser les objectifs fixés par la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CBD) qui visent à réduire le pourcentage de perte de biodiversité, selon un rapport publié le 10 mai par l'ONU sur les « Perspectives de la biodiversité mondiale ». Selon le Secrétaire général de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CBD), Ahmed Djoghlaf, « Nous continuons à perdre la biodiversité à un rythme jamais vu auparavant ». Les experts s'inquiètent notamment de la réduction de la biodiversité de la forêt amazonienne qui souffre à la fois des conséquences du changement climatique, des feux et de la déforestation, ce qui provoque la disparition d'espèces animales et végétales ainsi que l'eutrophisation des eaux (augmentation de la masse des débris organiques et nutritifs dans une eau stagnante). Le document recommande d'attacher autant d'importance à la lutte contre la réduction de la biodiversité qu'au combat contre le changement climatique. Ce qui, vu les résultats (ou plutôt l'absence de résultats) de la conférence de Copenhague sur le changement climatique, ne mange pas de pain bio. Mais on finira bien par produire une belle déclaration d'intention, sans engagements concrets.

Pour protester contre les mesures d'austérité liées au pseudo « plan de sauvetage » européen de la Grèce (en fait, un plan destiné à la rendre à nouveau solvable auprès des usuriers qui ont failli la mettre sur la paille), une grève générale a été proclamée, et largement suivie le 5 mai chez les Héllènes. Commentaire éclairé (et éclairant) de la « Tribune de Genève » du lendemain : « La grève générale a notamment cloué les avions au sol, mais peu de touristes suisses ont été touchés ». L'essentiel est sauf.

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