Brèves

Dans un long entretien publié sur deux pleines pages par « Le Matin Dimanche » , la Conseillère d'Etat Isabel Rochat, commentant le projet d'installer 100 cellules supplémentaires à Champ-Dollon, reconnaît que cela ne suffira pas à désengorger la prison, mais que ça « donnera un bol d'air » . Et « imagine » que dans ces cellules en modules préfabriqués, conçues pour une personne, « on mettra assez rapidement des lits superposés ». Et donc deux personnes. Et sans doute après, un matelas par terre, pour stocker trois personnes dans un espace conçu pour une seule. Pour atteindre plus vite l'objectif, qui semble être celui du Conseil d'Etat et du Grand Conseil, d'entasser 1000 personnes à Champ-Dollon. Courageuse mais pas téméraire, et surtout pas faux derche, la Conseillère d'Etat ajoute que c'est pas elle qui décidera de mettre 200 détenus dans un espace prévu pour 100 : c'est le directeur de la prison. « Libre à lui » d'entasser ou non. Comme s'il avait le choix, le directeur... Le courage est une vertu, en politique. Et Isabel Rochat sait qu'il faut pas en abuser, des vertus politiques, si on veut pas les user.

Les Maires des 45 communes genevoises ont changé le 1er juin : 13 communes ont un-e Maire libéral-e, 8 un-e Maire radical-e, 6 un-e Maire PDC, 4 un-e Maire socialiste, 2 un Maire Vert, et douze un-e Maire sans parti (officiellement du moins), ou issu d'une « entente communale » généralement de droite. Vu comme ça, et par la «Tribune de Genève », on pourrait se dire que les radicaux-libéraux sont hégémoniques à Genève... mais quand on regarde la liste des communes, on s'aperçoit que les quatre mairies socialistes sont celles de communes (Genève, Vernier, Meyrin, Onex) qui abritent à elles seules la majorité de la population du canton... et que trois d'entre elles sont en outre détenues par des femmes : Sandrine Salerno à Genève, Monique Boget à Meyrin, Carole-Anne Kast à Onex. Cela dit, que les quatre mairies socialistes, plus les deux vertes (Lancy et Presinges), correspondent à, en gros, 60 % de la population genevoise n'empêche pas le conclave rurbain (l'Association des communes genevoises) d'être majorisé par des communes de droite n'abritant que moins de 10 % de la population, puisqu'au principe démocratique « une personne = une voix » est préféré le principe féodal « un territoire = une voix ». Résultat : des communes qui abritent plus de 50 % de la population ne pèsent que 11 % des voix à l'ACG. Ben oui, l'ACG, c'est comme l'Escalade, le Feuillu et la Restauration : une survivance. Moins folklorique que les trois autres, mais politiquement beaucoup plus utile à la droite. Inutile de dire que ce machin ne risque même pas une égratignure à la Constituante.

Fin mai dernier, à Zurich, a été fondée une association « GayUDC » regroupant les membres homosexuels du parti. L'association déclare appropuver le programme udéciste, à quelques divergences près (elle réclame la possibilité pour les couples homosexuels d'adopter, ce que le parti refuse, comme il refuse d'ailleurs toute loi contre l'homophobie, et tout droit au mariage entre personnes du même sexe. La création de «GayUDC» a fait tressauter sur son alpage le co-président des «Jeunes UDC» du Valais Romand, un certain Gégory Logean, qui, à en juger par sa photo parue dans la «Tribune » du 1er juin, a bien la tête, la coupe de cheveux, la cravate et le discours de l'emploi. Pour Pine d'Huitre, l'homosexualité reste une « déviance » et «GayUDC» est un groupe de traîtres qui «sous le label UDC soutiennent des idées qui vont totalement à l'encontre de nos fondamentaux», dont la défense de la « famille traditionnelle ». Et tout ça fait partie d'un vaste complot contre l'UDC, « dernier rempart contre la décadence de notre société ». Ben dis donc... s'il n'y a plus contre la décadence que des remparts du genre de Grégory Logean, on a intérêt à s'entraîner tout de suite pour les orgies du Satyricon...

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