Fonds de tiroir

Le chef de nos glorieuses forces aériennes est inquiet : dans moins de dix ans, la portée des missiles atteindra 3000 kilomètres et notre beau pays risque d'être la cible de chantages exercés par des mafieux ou des terroristes. Dans moins de dix ans, ça veut dire que c'est pas encore le cas ? il vit dans quel monde, notre Marechal de l'Air ? Il a été plongé dans un coma dépassé depuis le bombardement de Londres par les V1 en 1944 ?

Elections municipales en Ville de Genève : des Verts menacent le PS de ne faire alliance qu'avec A Gauche Toute si le PS ne se déclare pas prêt à renon cer, au cas où, à défendre ses deux sièges au Conseil administratif. Et une liste commune Verts-AGT-Chevrolet, c'est pas encore sur le feu ?

« Le Matin Dimanche » nous apprend qu'un des fondateurs de l'Asloca lausannoise, Jacques Micheli, est devenu un propriétaire immobilier rapiat « aux méthodes intransigeantes », virant de leurs logement des locataires âgés et malades. Bon, d'accord, on sait bien que c'est avec d'anciens contrebandiers qu'on fait les meilleurs douaniers, et réciproquement, mais pourquoi on a si peu d'exemples de promoteurs rapiats et expulseurs devenant de teigneux défenseurs des locataires, hein, pourquoi ?

On a beaucoup vu Eric Stauffer et son tracteur lors des dernières élections cantonales, le PDC Michel Chevrolet fait savoir qu'on le verra beaucoup avec son camping car lors des prochaines municipales. Quant à l''UDC, elle hésite entre le corbillard et le panier à salade.

Profitant de la rénovation des fours crématoires du centre funéraire de Saint-Georges, la Ville de Genève va installer un système permettant la récupération de leur chaleur pour produire de l'énergie et chauffer les bâtiments. La « Tribune de Genève » précise que « cette pratique ne choquerait pas les églises ». Manquerait plus que ça, tiens, que ça les choque : depuis le temps qu'elles exploitent la peur de la mort, on les voit mal protester contre l'exploitation des restes des défunts conformément au précepte apocryphe « tu es poussière, tu deviendras kilowatts »...

S'inspirant de la prison zurichoise de Pfäffikon, qui avait importé cette pratique des USA, le poste de police de Bienne a repeint ces cellules en rose. A Pfäffikon, les détenus les plus violents et agressifs sont enfermés dans ce genre de cellules, dont la couleur est supposée les calmer. « C'est une couleur tranquillisante qui sape votre énergie », explique le directeur de l'Institut Américain de recherches biosociales. D'ailleurs, ça se confirme même politiquement : Yaka voir l'état dans lequel sont les socialistes, depuis qu'ils sont passés du rouge au rose : de vrais enfants sages. Saloperie de couleur...

Selon les projections de l'Office fédéral de la statistique, à immigration, natalité et espérance de vie constantes, la population de la Suisse atteindrait 9 millions d'habitants en 2060, dont 28 % de plus de 65 ans (17 % actuellement). Les femmes seraient toujours légèrement plus nombreuses que les hommes, la population active atteindrait les 4,6 millions de personnes (4,5 millions actuellement), dont un quart de nationalité étrangère, pour à peu près autant d'inactifs (enfants, adolescents, jeunes adultes en formation, retraités, invalides). Dès 2032, les décès seront plus nombreux que les naissances, et dès 2060, sauf immigration supplémentaire, la population devrait commencer à baisser, tout en continuant à vieillir. Et les vieux UDC à être torchés par de jeunes immigrés.

Le 18 juin, le Conseil fédéral a refusé à la SSR une hausse de la redevance, mais lui a accordé de pouvoir accroître de 8 à 15 % la publicité sur ses chaînes et ses sites internet, en lui demandant, s'agissant de la pub en ligne, de négocier un accord avec les media privés. D'où une grosse colère des éditeurs de journaux, qui dénoncent un « combat à armes inégales » avec la SSR. On ne va certainement pas pleurer sur le sort d'Edipresse, Tamedia ou Hersant, pauvres agneaux innocents promis à se faire dévorer tout crus par la grande méchante louve SSR. On sera d'ailleurs d'autant moins tenté de pleurer sur leur sort qu'une étude de la fondation « Ouverture et Société », d'orientation sociale-libérale, dénonce la « boulevardisation de la presse » dans les trois régions linguistiques, le nivellement par le bas du contenu des journaux, leur tendance à privilégier l'émotionnel au détriment de l'analyse, le divertissement à la réflexion, le titre accrocheur au contenu, le fait divers local à l'information sur le reste du monde, souvent réduite aux dépêches d'agence sur les catastrophes et les attentats (le reste du monde, c'est dangereux et c'est plein d'étrangers, cela expliquant ceci) -cette évolution calamiteuse étant largement due à la progression des journaux gratuits et à la course à la récupération des revenus publicitaires (les journaux ont perdu un tiers de ces revenus entre 2001 et 2009), et contribuant à dégrader le débat démocratique, à renforcer à la fois le populisme, l'analphabétisme politique et l'ignorance réciproque entre les trois régions linguistiques, sur fond de concentration des media privés. La démocratie suppose que les citoyens et citoyennes soient correctement, et égalitairement, informés sur les enjeux qui sont soumis à leur décision. Ils ne le sont plus. Et ils décident donc de plus en plus au pif, au coup de coeur, ou s'abstiennent. D'où des âneries du genre de l'acceptation de l'inirtiative anti-minarets, après une campagne médiatique encourageant la paranoïa islamophobe, la xénophobie, les préjugés et les amalgames entre islam et islamisme. La bouche en coeur et le porte-feuille en berne, les éditeurs de journaux contestent les conclusions de l'étude de la fondation « Ouverture et Société » : ils ne lisent donc pas les journaux qu'ils éditent ? Les journalistes, eux, par la voix de leur organisation Impressum, confirment l'étude dénonciatrice d'« Ouverture et Société ».

Les officiers d'état civil ne peuvent plus célébrer de mariages, ni de partenariats, sans s'être assurés que les deux fiancés séjournent légalement en Suisse. Cette restriction au droit constitutionnel au mariage prive tous les sans-papiers et recalés de l'asile du droit de se marier ou de conclure un partenariat en Suisse, que ce soit avec un-e Suisse-sse ou un-e étranger-e. Cette mesure est clairement contradictoire des recommandations du Comité des droits de l'Homme de l'ONU, qui en octobre 2009 demandait à la Suisse de rendre sa législation conforme au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui reconnaît à tout homme et toute femme nubiles le droit de se marier et de fonder une famille. Mais il y a plus, et pire, que l'obligation faite aux officiers d'état civil de vérifier que les candidats au mariage ou au partenariat disposent d'un permis de séjour : il y a leur transformation en indicateurs de police. Ils doivent en effet dénoncer à la police les fiancés en situation illégale, ce qui a suscité la condamnation de la très droitière Suzette Sandoz, ancienne Conseillère nationale libérale vaudoise, qui évoque «la mise sur pied d'une police d'Etat comme dans les pires régimes totalitaires». Son collègue, tout aussi libéral, tout aussi vaudois mais juste un peu moins à droite, Claude Ruey, soupire : « à droite (...), à force de boire le poison (xénophobe) à petite dose pour s'immuniser, (mes collègues) se sont empoisonnés ». Si au moins ils n'empoisonnaient qu'eux-mêmes...

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