Fonds de tiroir

Le canton de Genève a donc refusé, à plus de 60% (et la Ville à 65 %, Vernier à 70 %), la révision de la loi sur le chômage. Tout le canton ? Non, car dans quelques parcs à bourges, la loi a été acceptée, dans la même proportion (ou plus si Entente...) que celle du refus cantonal ou municipal. Ainsi, Anières accepte par 62,5 % des suffrages, Collonge-Bellerive par 62,2 %, Cologny par 65,3 %, Vandoeuvres par 63,9 %, de faire payer aux chômeurs le rétablissement de l'assurance-chômage. Faut vous dire, Monsieur, que chez ces gens là, le dernier chômeur qu'on a vu, on l'a recouvert de goudron et de plumes et on l'a conduit sur un rail de tram à l'Hospice Général. Y'a pas de chômeurs, dans ces communes. Y'a que des employés de maison au noir.

« Genève part à la chasse aux chats errants », titre la « Tribune » de hier. Pourquoi, y'a plus assez de Rroms ?

Il faudra vraisemblablement en passer par le vote populaire pour que les propositions de la droite parlementaire, dans le cadre de la 11ème révision de l'AVS, soient renvoyées comme il se doit à leurs expéditeurs. Deux points font en particulier conflit : d'abord, l'indexation des rentes au renchérissement, actuellement garantie et automatique tous les deux ans, ce que la gauche entend maintenir, alors que la droite entend soumettre à la double condition de réserves financières équivalant à un an de rentes (soit actuellement autour de 35 milliards), et d'une inflation plus forte que ce qui serait considéré comme « normal »; ensuite, l'amélioration des possibilités de retraite anticipée,, que la gauche réclame, que la droite refuse, et que le centre n'accepte qu'à moitié. Si les propositions de la droite l'emportaient, la gauche lancera le référendum. Or l'UDC semble prête à lâcher le reste de la droite, non qu'elle se soucie particulièrement du sort des rentiers AVS, mais parce qu'elle trouve que les propositions de la majorité bourgeoise ne vont pas assez loin sur la voie du démantèlement social, et qu'elle n'accepte aucune contrepartie au relèvement de l'âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans. En fait, l'UDC préférerait que la révision soit purement et simplement rejetée par le parlement, histoire de s'éviter une lourde défaite devant le peuple à quelques mois des élections fédérales, la gauche ayant déjà annoncé qu'elle lancerait un référendum -or, contrairement aux victimes de la révision de la loi sur le chômage, celles que ferait la révision de l'AVS votent... et si on peut se foutre du sort des chômeurs en étant persuadé qu'on échappera au chômage, il est un peu plus ardu de se convaincre qu'on échappera à l'âge...

Y'en a qui ne manquent pas d'air -ni d'opportunisme. Alors, comme ça, l'UBS, qui faisait campagne publicitaire pour redorer son blason avec le portrait de Le Corbusier, y a renoncé au prétexte que le Corbu était un admirateur de Hitler (mais aussi de Staline, l'était pas sectaire, aimait les hommes forts...) et «méprisait les juifs» ? Quand on se souvient de l'affaire des « fonds juifs » en déshérence et de l'attitude glorieuse de nos banques de 1933 à 1945 à l'égard du IIIe Reich (et le mot « égard » peut être pris ici dans tous ses sens), on se dit que passées les bornes de l'hypocrisie, y'a plus de limite. L'UBS aurait perdu 100'000 balles en renonçant à sa campagne de pub. Mais comme ce renoncement a fait l'objet d'une large publicité médiatique, elle n'a rien perdu du tout puisqu'elle s'est offert deux campagnes de pub pour le prix d'une : la première avec le Corbu, la seconde en renonçant au Corbu. Chapeau, les vautours !

Dans un communiqué qu'on attendait avec une impatience confinant à la fébrilité, le Conseil administratif de la Ville nous dit avoir «examiné la situation des deux directeurs de département, Messieurs Sami Kanaan et Boris Drahusak, candidats à l’Exécutif communal lors des élections du printemps prochain », et nous annonce que Sami, qui l'avait déjà annoncé, a tranché dans le vif en démissionnant de son poste pour pouvoir mener librement campagne, dès le 1er novembre, et que Boris prendra un congé sans solde du 1er janvier et aux élections (s'il n'est pas élu, il retrouvera son poste), et qu'en novembre et décembre, il sera affecté à « une fonction de conseiller au sein du Département de la culture ». Bon, voilà, la République, la Commune et le peuple tout entier sont soulagés. « Aucune information complémentaire ne sera donnée à ce sujet par le Conseil administratif », précise ce dernier. C'est bien dommage : le sujet passionnait tellement la droite en général, le PDC en particulier et tout spécialement son candidat kazakh au Conseil administratif...

Après que le président du PS l'ait traité de «menteur invétéré », le président du PRD menace de porter plainte contre le président du PSS. Fulvio Pelli aurait fait à Christian Levrat des promesses, non tenues, sur la répartition des ministères au sein du Conseil fédéral. Mais Fulvio Pelli assure n'avoir jamais fait de « promesses en tant que telles » . Alors, en tant que quoi ? De toute façon, on se demande, franchement, ce qui lui a pris, à Levrat, de croire en les promesses (en tant que telles ou en tant qu'autre chose) de Fulvio Pelli...

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