URGENT: Pétition de soutien pour la libération de Monsieur Onur Yörüklü

Renvois forcés : ça suffit !

Nous vous invitons à signer en urgence la pétition lancée par la « Maison populaire de Genève » pour la libération de Monsieur Onur Yörüklü, détenu dans la prison administrative de Frambois après son arrestation dans un centre d'accueil. Onur Yörüklü est un ressortissant turc d'origine kurde, condamné à trois ans de prison en Turquie pour des raisons politiques, et risquant pour les mêmes raisons une peine de vingt ans de prison supplémentaires. Il a donc fui la Turquie en passant par la Grèce. La Suisse veut le renvoyer en Grèce, en prétextant le principe du « pays tiers sûr », alors qu'il n'a passé que trois jours en Grèce, sans y déposer une demande d'asile. Onur Yörüklü a passé déjà sept mois en Suisse. Il mène depuis huit jours une grève de la faim. Les Conventions de Genève ne sont donc pas respectées par la Suisse dans cette situation, puisqu'en réalité, la Suisse est le pays de premier accueil de ce requérant d'asile, la Grèce n'ayant été qu'un pays de transit, dans lequel Onur Yörüklü n'a déposé aucune demande d'asile. Vous trouverez la pétition et un texte explicatif complémentaire des raisons de son enfermement à Genève sur le site de la Maison populaire de Genève :



Swiss made

Samedi dernier, à Frambois (Genève), centre de rétention pour requérants d'asile déboutés, une émeute a été déclenchée par des détenus exaspérés à la fois par leurs conditions de détention et la manière dont ils sont traités, avant et pendant leur expulsion -quand encore l'expulsion est possible et qu'on ne les « stocke » pas pendant des mois, sans savoir qu'en faire, dans un centre où il y a en moyenne 25 détenus pour 20 places, et le personnel avait accumulé, à la mi-juillet 2010, où 1900 heures de vacances non prises... Frambois, c'est le bout d'un long tunnel : celui des procédures d'asile, et de refus de l'asile, dans ce pays. Il y a un an, la Ligue suisse des droits de l'Homme avait publié un rapport dénonçant les conditions de détention au centre de rétention ainsi que les conditions dans lesquelles ces expulsions s'effectuent. La LSDH dénonçait notamment les difficultés d'accès des détenus aux soins, et les violences policières survenant lors de renvois. Il a été remédié semble-t-il aux premières difficultés mais pas aux secondes violences, quoique les renvois aient été provisoirement suspendus après le décès d'un expulsé nigérian. La Ligue s'était enfin inquiétée de la présence à Frambois de détenus psychiquement affectés, et aux tendances suicidaires que l'incarcération accroît. Mais «psychiquement affectés», on le serait à moins quand, comme le constate un autre rapport, celui de L'Observatoire romand du droit d'asile et des étrangers, à l'égard des requérants d'asile, le maître mot des pratiques administratives (comme d'ailleurs des discours politiques majoritaires) est la suspicion avant toute décision, et la violence après : le fardeau de la preuve repose sur les épaules des requérants, immanquablement présumés abuseurs, les procédures sont expéditives, des preuves de persécution sont écartées arbitrairement, des refus d'asile reposent sur de pseudo « enquêtes d'ambassades » fantaisistes, et finalement les requérants d'asile sont renvoyés d'un pays à l'autre « comme une caisse de marchandise indésirable », sans même que soit atteint l'objectif proclamé de ces pratiques minables, celui de « dissuader » les métèques de venir chez nous voler le pain de nos gestionnaires de hedge funds. Pour les autorités genevoises, les « violences de samedi ne sont pas liées aux conditions de détention à Frambois (et sont) un événement isolé ». Isolé de quoi ? certainement pas de ce dont Frambois est un symbole : une politique de « gestion de l'asile » dont la bêtise mécaniste est, avant même que l'on ait commencé à tenir compte de la moindre espèce de critère éthique, la marque la plus prégnante. Une marque de fabrique. Un Swiss Made.

Commentaires

Articles les plus consultés