Fonds de tiroir

La Gauche-Vaud s'est créée le 10 novembre à Lausanne. Elle regroupe des membres du Parti ouvrier et populaire (POP), de solidarités et des indépendants, mais solidaritéS et le POP ne disparaissent pas pour autant, les membres de La Gauche ayant en effet la possibilité d'appartenir à deux formations politiques. Une liste de candidats devrait être déposée pour l'élection au conseil communal (législatif) de mars 2011. Pour le conseil municipal (exécutif), La Gauche lancera sans doute son propre candidat, qui ne sera pas le popiste Marc Vuilleumier, actuel ministre municipal lausannois de la police, qui devrait s'allier avec les candidats PS et Verts. « Nous souhaitons lancer un candidat qui sera critique face au bilan de la majorité de gauche à Lausanne», dit Hadrien Buclin, membre du comité cantonal de La Gauche Vaud. La Gauche, qui se définit comme anticapitaliste, écologiste et féministe est née au niveau national en juin dernier. Le modèle est allemand: Die Linke (La Gauche). L'objectif national, à terme, est de reconstituer un groupe parlementaire au Conseil national situé politiquement à la gauche du Parti socialiste. La Gauche compte déjà des sections dans les cantons de Genève (bon, là, dire que la Gauche-Genève existe, c'est faire preuve d'un bel optimisme), du Valais et du Jura bernois. Une section tessinoise devrait prochainement voir le jour. Des groupes unitaires se réunissent dans d'autres cantons. Des listes seront déposées pour les prochaines élections fédérales. Frédéric Charpié, secrétaire du collectif national de La Gauch, et ancien président du PS du Jura bernois, se donne dix ans pour « faire un premier bilan de La Gauche ». Putain, dix ans...

Plus de 200'000 Genevois sont assurés auprès d'une caisse-maladie qui peuvent interrompre leurs prestations du jour au lendemain, dès qu'ils sont aux poursuites pour un arriéré de primes ou une dette constituée par une participation aux coûts : en 2006, trois séropositifs se sont vu refuser un traitement dont dépendait leur survie, parce qu'ils avaient une dette à l'égard de leur assureur. Seuls 48 % des assurés genevois sont couverts par une convention signée entre l'Etat et les assureurs, par laquelle le canton se substitue aux assurés insolvables pour payer leurs cotisations. Aujourd'hui, le canton prend en charge les arriérés de 12'000 assurés : c'est deux fois plus qu'en 2001, pour un montant qui a quadruplé, du fait d'abord de la hausse du montant des primes, et ensuite de la crise économique. A l'Hôpital, le service de premiers secours délivre 500 à 600 fois par mois des médicaments à des personnes qui ne peuvent les payer ou se les faire rembourser. Bref, la « caisse unique » et publique proposée par la gauche, on s'y achemine tout doucement : ça s'appelle le budget cantonal.

Dans un rapport rendu public mardi, le Bureau international du Travail (BIT) constate que « la couverture minimale de sécurité sociale demeure hors de portée du plus grand nombre, en particulier dans les pays à faibles revenus ». L'étude du BIT lance un avertissement aux dirigeants politiques. « Si l'on réduit les dépenses de sécurité sociale pour des raisons de consolidation budgétaire, afin de faire face à l'aggravation des déficits et de la dette publique, le risque est non seulement d'affecter directement les bénéficiaires de la sécurité sociale et donc les niveaux de vie d'une bonne partie de la population mais aussi, à travers les effets sur la demande globale, de ralentir ou de différer sensiblement un reprise économique pleine et entière». Le rapport montre par exemple que seuls 20% de la population mondiale en âge de travailler jouit réellement d'un accès à un système de sécurité sociale complet et que seuls 40% de la population en âge de travailler est légalement couverte par des régimes de retraite contributifs. Ce chiffre traduit aussi des disparités fortes entres continents et région. Ainsi, en Amérique du Nord et en Europe, 80% de la population en âge de travailler est couverte alors qu'en Afrique, la moyenne est de moins d'un tiers. Dans les pays à haut revenu, 75% des personnes âgées de 65 ans et plus perçoivent une pension, alors que dans les pays à bas revenus moins de 20% des personnes âgées en bénéficient.

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