Fonds de tiroir

Les violences faites aux femmes sont généralement cachées, ignorées et passées sous silence s'est inquiétée la Haut commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes qui est observée chaque 25 novembre, en mémoire des trois soeurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées en 1961 sur les ordres du dictateur Rafael Trujillo. Navi Pillay a souligné que dans certains pays 60% des femmes ont été victime au moins une fois dans leur vie de la violence physique. « Soixante pourcent sur une population de 10 millions de femmes, cela signifie six millions de personnes vivant une tragédie privée, physique et psychologique, une déstabilisation familiale et le traumatisme des enfants. Les chiffres sont si élevés qu'ils nous détournent de manière perverse de la situation critique des femmes qui vivent autour de nous », a-t-elle ajouté. Appliqué à la Suisse, ce pourcentage de 60 % équivaut à plus de deux millions de personnes. La Directrice exécutive de l'ONU Femmes, l'ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet a pour sa part souligné que dans le monde entier, une femme sur cinq est victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie. En Afrique, plus de trois millions de femmes subissent chaque année des mutilations génitales. La campagne menée par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon « Tous UNIS pour mettre fin à la violence à l'encontre des femmes », s'est fixée pour objectif d'obtenir pour le Fonds, d'ici à 2015, 100 millions de dollars par an. La campagne, qui se poursuivra jusqu'en 2015 s'articulera autour de trois grands axes : la sensibilisation au niveau mondial, l'impulsion exemplaire de l'ONU, et les partenariats renforcés aux niveaux national et régional pour appuyer, notamment, l'action des États, de la société civile et du secteur privé.

Moritz Leuenberger, désormais ancien Conseiller fédéral, a été nommé au Conseil d'administration de la plus grosse entreprise de BTP de Suisse, Implenia. Le pantouflage (le passage d'un politicien dans les hautes sphères de l'économie privée) n'est pas une pratique exceptionnelle, c'est même assez courant à droite, mais Loritz Leuenberger est (ou était) socialiste. Et son pantouflage gène le PS. Qui botte en touche sur le ton «y'a pas de raison qu'on reproche à un socialiste ce qu'on accepte d'un type de droite», genre Kaspar Villiger. Ben si, y'a une raison : s'il est socialiste, il n'a pas à se comporter comme un type de droite. Et le jour où décidément, on n'attendra plus rien d'autre d'un socialiste que ce qu'on attend d'un radical-libéral, on pourra dissoudre le PS. S'il ne s'est pas dissout tout seul.

Les propriétaires des bâtiments occupés durant vingt ans par Rhino exigeaient 21 millions de francs de l’Etat en prétendant avoir subi une « expropriation matérielle ». La justice civile les a déboutés la semaine dernière Vergell Casa SA reprochaient à l'Etat d'avoir « toléré l’occupation des lieux », et avaient saisi en 2008 la Commission cantonale de conciliation et d’estimation, en revendiquant 14 millions de francs, plus 5 % intérêt de retard depuis 1997. Selon eux, cette somme couvrirait les loyers non perçus pendant vingt ans, du fait de l'occupation des bâtiments par Rhino, ainsi que les «déprédations » dont ils accusaient les occupants -mais qu'ils demandaient à l'Etat de rembourser. Pour la commission cantonale, on ne peut parler d’expropriation, puisque le propriétaire avait connaissance, au moment (1999) où il acquérait les bâtiments, du contexte politique et de la pratique genevoise «appliquée de manière générale dans le canton». De plus, les propriétaires ont négocié dès le début de l’occupation avec les squatters, et n'ont saisi la justice qu'en 2007 pour obtenir l'évacuation, forcée, des occupants. Ils ont enfin omis de demander la prolongation de l’autorisation de construire de 1997, ce qui a entraîné sa caducité, et ont même omis de s'inscrire au Registre Foncier, ce qui les a empêché jusqu'en 2004 de demander une nouvelle autorisation de construire. Pas contents d'avoir été déboutés, ils ont annoncé qu'ils allaient recourir devant le Tribunal administratif. Comme quoi on aurait tort de croire que Rhino est mort : même trois ans après son évacuation, le squat bouge encore. Dans les tribunaux, d'accord, et un peu comme un fantôme, mais c'est déjà ça.

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