Fonds de tiroirs

Or donc, la plage à Bob Cramer fait l'objet de trois recours : le premier du WWF, qui conteste la création d'un remblai dans le lac; le second, de l'Association des Intérêts des Eaux-Vives, qui trouve qu'il n'y a pas assez de places de parking pour les bagnoles, le troisième, d'un multimillionnaire français habitant à Cologny et ne voulant pas voir le port d'en dessous de chez lui s'agrandir. C'est vrai, tout ça : la plage à Bob, on n'a qu'à la faire dans le périmètre du PAV, elle gênera personne : on pourra faire les remblais avec le produit de toutes les excavations et démolitions produites sur place, on n'aura pas besoin d'agrandir le port vu que comme il n 'y a pas de lac, y'aura pas de port, et que comme il n'y aura pas de port, ça gênera aucun multimillionnaire du coin.

C'est donc une socialiste genevoise, Anne Héritier Lachat, qui a été nommée à la tête de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, la FINMA (ex-Commission fédérale des banques), où elle succèdera à un banquier saint-gallois formaté UBS. Mais on ne sait pas si ont doit prendre ça pour une bonne nouvelle ou pour un prix de consolation accordé au PS pour n'avoir pas réussi à imposer une réelle surveillance des marchés financiers en général et des banques en particulier, après l'indécent sauvetage, à coups de milliards, de la banque originelle du directeur sortant de la FINMA...

Dans les onze premiers mois de 2010, la population du canton de Genève a augmenté de 6139 personnes, soit une hausse de 1,3% en un an, la plus forte depuis 2003, et s'établissait le 30 novembre à 463'979 habitants. dont 39,6 % d'étrangers (la plus forte proportion depuis 1913). Les deux tiers de ces étrangers viennent de pays de l'Union Européenne, et chaque année, 4300 ressortissant-e-s étranger-e-s, dont un tiers sont née-s en Suisse, obtiennent la nationalité suisse par naturalisation. L'accroissement de la population genevoise est du pour un tiers au solde naturel (naissances moins décès) et pour deux tiers au solde migratoire (immigration moins émigration). Genève compte en moyenne décennale 1500 naissance annuelles de plus que de décès, et 3000 immigrant-e-s de plus que d'émigrant-e-s. Chaque année, 24'000 personnes viennent s'installer à Genève, et 21'000 personnes quittent Genève, dont une sur six pour Vaud ou la France voisine. Si, en moyenne décennale, 4500 personnes de plus habitent Genève chaque chaque année, il ne se construit chaque année que 1400 logements, ce qui ne suffit pas à absorber le surplus de population. Le taux d'occupation des logements genevois est passé en moyenne de 0,69 personnes par pièce en 2000 à 0,70 aujourd'hui. Voilà, voilà... si tout continue comme c'est parti, le canton de Genève aura dépassé le demi-million d'habitants, et la région genevoise le million, dans cinq ans. Et on peut parier ce qu'on veut, qu'on entendra toujours le MCG (s'il existe encore) et l'UDC (elle existera encore, c'est un kyste, et un kyste, ça disparaît pas comme ça), dénoncer pêle-mêle les frontaliers (qui seront de plus en plus fréquemment de nationalité suisse) et les étrangers (qui seront de plus en plus nombreux à se faire suisses). Finalement, dans ce petit monde genevois en perpétuelle expansion, il est bon que des îlots d'immuabilité minérale résistent à tout, même à l'évidence.

La Ville de Genève a invité les parents de 700 macchabées inhumés dans l'un ou l'autre des trois cimetières de la Ville dont les concessions ne sont pas perpétuelles (seul le cimetière des Rois en offre), soit les cimetières de Saint-Georges, Châtelaine et Petit-Saconnex, à se manifester avant le 31 décembre de l'année dernière, échéance des concessions de leurs défunts, qui vont devoir faire un peu de place à des cadavres un peu plus frais -qui seront d'ailleurs enterrés par dessus, puisqu'on n'exhume qu'exceptionnellement à Genève : où l'on entasse les morts, comme d'ailleurs les vivants. Quant aux tombes qui contiennent des urnes, celles-ci seront enlevées et les cendres versées dans le « jardin du souvenir » . Comme quoi la crise du logement ne frappe pas que les vivants. Y'avait d'ailleurs pas de raison. Pas plus qu'il n'y a de raison de se priver du plaisir de palimpsester la «supplique pour être enterré à la plage de Sète » de l'ami Georges, pour en faire une « supplique pour être logé quelque part ». Ou être enterré à la plage à Bob, si le WWF la laisse faire.

En Russie, nous rappelle la Confédération syndicale internationale, l'âge de la retraite vient d'être repoussé à 65 ans alors que l'espérance de vie moyenne des hommes est tombée à 57 ans. Voilà un système de retraite qui va pas coûter cher. En Suisse, ça équivaudrait à fixer l'âge de la retraite à 90 ans pour les hommes. Inutile de souffler l'idée à la droite suisse, elle l'a déjà sûrement eue.

Si vous cherchez à publier quelque chose prêtant à controverse sur internet, vous devriez regarder du coté de l’Islande. Le parlement Islandais a voté en juin dernier, à l’unanimité une résolution destinée à faire du pays un « refuge pour les nouveaux média », proposition qui fait suite à un soutien sans faille du pays à Wikileaks. L'« Initiative Islandaise relative aux média modernes » (Icelandic Modern Media Initiative) « donne le devoir au gouvernement de trouver des moyens permettant de renforcer la liberté d’expression et la liberté d’information en Islande, ainsi que de fournir une protection renforcée aux sources et à ceux qui publient des informations polémiques ». Selon le texte de cette résolution, l’Islande espère ainsi devenir le refuge international des organes de presse en offrant de telles protections. Elle ambitionne également de créer ée premier prix international d’origine Islandaise : le prix Islandais pour la liberté d’expression. ». L’initiative parlementaire continue en reconnaissant que de nos jours, l’endroit où est publié un média est devenu sans grande importance, et que la mise en place de ces lois permettrait de créer un environnement qui ferait éclore un journalisme de qualité, à l’abri du harcèlement des autorités locales. Certes, les lois islandaises ne pourront probablement pas faire grand chose pour assurer une quelconque protection dans d’autres pays, mais « à défaut d’autre chose, elles pourraient probablement éviter aux serveurs d’être saisis et mis hors service », si leurs contenus sont hébergés en Islande.

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