Fonds de tiroir

On se marre : l'initiative populaire cantonale « Genève-Plage pour tous » lancée par le « Cercle des dirigeants d'entreprise » pour faire antichambre au projet balnéaire néo-stalinien du promoteur kazakh Illyas Khrapunov (qui brûle de se faire une chtite place au soleil genevois, en balançant des projets de ce genre ou en remplissant les caisses de tel candidat au Conseil administratif de la Ville), l'initiative populaire, donc, s'est viandée lamentablement, et comiquement, au stade de la récolte de signatures : les initiants annonçaient en avoir récolté plus de 13'000, mais 3357 ont été annulées par le service des votations et élections, qui a recensé 1693 signatures fantaisistes (genre Bruce Lee ou Roger Federer), ou non identifiables ou apposées sans le consentement des personnes concernées, plus 1389 signatures de personnes ne disposant pas du droit d'initiative à Genève, plus 275 signatures à double. Pour parfaire la farce, des personnes ont été rémunérées par les initiants pour récolter les signatures, ce que la loi genevoise interdit (elle en fait même un délit pénal). Bref, Khrapunov et ses commis se sont cru au Kazakhstan. Et le Cercle des dirigeants d'entreprise en Tunisie. Et tout ça est carrément jouissif.

A propos de la stèle refusée par le Conseil administratif, et qui devait être posée sur la tombe de Grisélidis Réal, la « Tribune de Genève » nous signale que sur les quelque 350 tombes de nozre Panthéon local, le cimetière des Rois, seules 82 sont celles de femmes. Dont la plupart ne sont là que pour accompagner leur mari, plus ou moins illustre et méritant, dans l'humus. Mais pour établir la parité fossoyeuse, c'est fastoche : on n'a qu'à inhumer les clients de Grisélidis avec Grisélidis. Bon, d'accord, faudra peut-être agrandir la tombe, mais ça fera de la place à Saint-Georges.

La « Gauche Anticapitaliste » organise une « soirée de films anticapitalistes ». Avec au programme un film d'animation (la révolution des crabes), un Ken Loach (« It's a Free World ») et un Kubrick (« Full Metal Jacket »). C'est un bon programme, mais incomplet. Zauraient quand même pu programmer « la Ferme des animaux » (une animation à partir du bouquin de George Orwell), nos vieux trotsks, histoire d'illustrer cette évidence que l'« anticapitalisme », en soi, c'est non seulement assez sommaire comme programme politique, mais que ça peut aussi produire le pire... mais bon, c'est ni une raison de désespérer («indignez-vous », comme dirait Stéphane Hessel), ni une raison pour bouder les bons films proposés...

Sobald das Geld im Kasten klingt, Die Seel'aus dem Fegfeuer springt : Soutenons la relance du commerce des Indulgences
Le 13 février prochain, à moins que la votation soit annulée sur demande de libéraux outrés que le Conseil d'Etat ait eu l'outrecuidance de dire ce qu'il en pensait , le bon peuple genevois des bons contribuables honnêtes se prononcera sur la proposition de la majorité du Grand Conseil ld'amnistier (et de récompenser) le petit peuple des contribuables fraudeurs. Cette proposition a quelque chose d'un assez fulgurant retour en arrière : celui du commerce des Indulgences dans la Cité de Calvin. Nous avons donc déposé au Conseil municipal de la Ville la proposition de résolution suivante (que, curieusement, le Conseil municipal a refusé de traiter en urgence, malgré l'évidence théologique, politique et pratique d'une telle urgence).

Le Conseil Municipal de la Ville de Genève
- salue, en la proposition d'amnistie fiscale, le retour à une tradition injustement décriée de mercantilisation du pardon et de commercialisation du salut;
- invite le Conseil administratif à saisir cette occasion et à accrocher son char à celui de la majorité du Grand Conseil, de telle manière que la Ville de Genève puisse proposer elle-même, contre espèces sonnantes et trébuchantes, des Indulgences Municipales, amnistiant totalement ou partiellement tels incivils à qui il plaîrait au Conseil administratif de faire ce cadeau pour quelque incivilité dont il conviendrait de les amnistier;
- invite le Conseil administratif à charger la police municipale de s'assurer que nul vendeur d'Indulgences à la sauvette ne remettra en cause le monopole public de la rémission des incivilités et de la rédemption des fraudeurs.

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