Fonds de tiroirs

Le « jeune UDC » genevois qui avait cru efficace de poser à poil (ou presque, la photo avait été retravaillée...) avec un fusil d'assaut entre les jambes en menaçant d'enlever le fusil si l'initiative contre les armes à domicile passait (elle est largement passée à Genève) est tout marri : non de l'échec de l'initiative en Suisse ou de son succès à Genève, mais de son propre succès auprès des gays, alors que lui-même est plutôt du genre homophobe, en bon UDC qu'il est. Bien fait.

Après le succès de la gauche face à la proposition de la droite d'une amnistie fiscale cantonale genevoise, l'édito du « Courrier » (du 14 février) lance une bonne idée : « que le bloc de gauche formé des syndicats, des associations et des partis se fédère » sur la fiscalité comme il a su le faire pour le logement, l'énergie ou l'éducation, afin de « mener un véritable travail d'éducation populaire sur le sujet (...) et de se doter d'une expertise qu'il n'y a aucune raison de laisser aux seuls fiscalistes affouragés par les milieux de l'argent». Ben voilà une idée qu'elle est bonne. Mais qui s'y colle, à la création de cette « coordination fiscalité » ou de ce «Rassemblement en faveur d'une politique fiscale équitable » ? Et si « Le Courrier » en prenait lui-même l'initiative ? Ou alors la Communauté genevoise d'action syndicale ?

Grande nouvelle : le PDC genevois vient se doter, histoire de faire face à la concurrence des «Verts libéraux » de son propre groupement « vert », « PDC écologie ». Après avoir présenté à la Municipalité de Genève un candidat partisan du tout bagnole, y compris dans les zones piétonnes, et de la métastase des parkings, y compris autour des zones piétonnes. « Y'a pas de contradiction », a tenté d'expliquer le président du PDC, le brave François Gillet, on est « pour la complémentarité des moyens de transport ». Ouais, Un pied dans le 4x4, un autre sur un vélo (électrique, faut quand même pas exagérer). Un Chevrolet pour attirer les bagnolards, un Roch pour appâter les écolos. Des zones piétonnes, mais avec bagnoles. Et des pistes cyclables, mais avec parkings. C'est plus de l'électoralisme, c'est de l'écartèlement. Une année avant la commémoration de la mort de Sade, il y a 200 ans, ça s'imposait.

Les libéraux-radicaux genevois ont délivré leur message, d'une limpidité plombée, sur les zones piétonnes proposées par l'initiative des Verts et la proposition du Conseil administratif d'engager une première étape de piétonnisation de 50 rues. Les radelibes ont évidemment commencé par pleurnicher : « nous avons été écartls du processus de réflexion ». Ah bon. Ils siègent pourtant au Conseil Municipal, et dans toutes les commissions dudit Consei qui ont planché et plancheront encore sur de tels projets -faut vous réveiller, les gars ! Sur quoi, les radelibes délivrent leur message : on veut bien des zones piétonnes, mais on veut aussi des parkings. Dans les zones piétonnes, autour, dessous, on s'en fout, n'importe où, mais des parkings. Pour pouvoir rejoindre en bagnole les zones piétonnes. C'est d'une logique imparable. Comme la menace du référendum populaire agitée par le PLR local contre un projet de piétonnisation qui ne répondrait pas à leur voeux. Un référendum municipal, dans une ville qui a déjà largement prouvé qu'elle était favorable à sa piétonnisation, aux transports publics, et à la lutte contre son envahissement par les bagnoles. On souhaite bonne chance aux radelibes. Même que si on était un tant soi peu machiavéliques, on les aiderait à référender.

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