Elections municipales genevoises : Tiers votant


Lorsque vous lirez ces lignes, il sera trop tard pour que vus puissiez, si ce n'est déjà fait, voter par correspondance aux Municipales, et il ne vous restera plus qu'à vous déplacer, comme au bon vieux temps, jusqu'à votre local de vote -ou à laisser d'autres décider à votre place. A trois jours de la clôture du scrutin, le taux de participation restait inférieur à 30 %. Au bout du compte, pas beaucoup plus du tiers du corps électoral aura consenti à choisir les cinq femmes et hommes qui administreront, plus que la diriger, et incarneront politiquement la deuxième ville de Suisse, et géreront son milliard et plus de budget.
La droite bouge encore...

Habitués à ce qu'on nous prédise une défaite, nous avons accoutumé d'appeler à faire mentir les pronostics électoraux. Aujourd'hui, nous appelons à confirmer ceux de notre victoire aux Municipales en Ville de Genève. La droite et l'extrême-droite auront à peu près tout tenté pour l'empêcher, cette victoire, et le désordre de leurs alliances a consterné leurs plus fidèles partisans. Ils n'en désarment pas pour autant, sachant que, faute d'une désunion de la gauche (le débat sur la déclassement des zones agricoles de la Plaine de l'Aire ne les ayant, fort heureusement pour nous, pas autrement titillé), la démobilisation de son électorat est le seul espoir que peuvent encore caresser les Chevrolet, Kraft-Babel, Pardo, Medeiros ou Bertinat, dès lors qu'il suffit à Maudet de mobiliser le sien et d'y ajouter quelques votes compassionnels de gauche pour assurer sa réelection. Le bandeau (« L'Alternative, qui d'autre? ») au bas de cette page y paraît pour la dernière fois, et à la question qu'il pose, la droite genevoise a été incapable de fournir la moindre réponse : Qui d'autre que l'Alternative comme majorité pour «gouverner la Ville» ? l'Entente ? elle ne pèse qu'un quart du Conseil Municipal, et ce quart se disperse encore entre une aile qui s'allie à l'UDC, une aile qui voudrait bien mais n'ose pas et une aile qui s'y refuse malgré son candidat qui, lui, aurait bien aimé qu'elle cédât à l'appel du frai avec l'UDC... l'extrême-droite ? ses deux formations se détestent plus encore que chacune d'entre elle exècre les Rroms, et l'une les immigrants et l'autre les frontaliers... Pour autant, et pas dégoûtés, les syndicats patronaux genevois (la FER) appellent à voter pour l'UDC Bertinat, aux côtés des trois candidats de l'Entente. Et le président de la FER d'expliquer que tous les moyens sont bons pour renverser la majorité municipale de gauche, et que de toute façon, « les intérêts de l'économie » seront mieux représentés par un xénophobe intégriste catholique «que par Rémy Pagani». Le patron de l'école privée Moser, membre de la direction de la FER, rétorque que là, on est en pleine «politique politicienne». Certes oui, et alors? Au moins, cet appel permet-il de situer clairement l'UDC là où elle est : dans la niche où le patronat la parque pour la siffler quand il a besoin d'elle. L'Alternative, qui d'autre ? Apprenant que les candidats de la gauche à la Municipalité de Genève discutent entre eux de la répartition des départements municipaux (qui à la Culture ? qui au social ? et Maudet, où ?), ce qui est bien le moins que l'on puisse attendre de gens qui espèrent pouvoir travailler ensemble pendant quatre ans, le candidat PDC s'insurge : « C'est quand même incroyable que la gauche décide toute seule des attributions (de départements municipaux) alors que nos cadavres sont encore chauds ». Cadavres, déjà ? s'il le dit... et encore chauds ? peut-être... mais déjà faisandés.

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