Fonds de tiroir

L'analyse Smartvote des candidats au Conseil Municipal de la Ville de Genève « révèle » (tu parles d'une révélation...) que les Verts libéraux sont beaucoup plus libéraux que Verts (« aussi libéraux que les libéraux et aussi verts qu'un PDC bon teint », résume la « Tribune de Genève». Huit candidats (le parti ne présentait aucune candidate) VL en Ville de Genève étaient ainsi favorable au projet kazakh avorté « Ma plage », de bétonnage de Genève-Plage. Bon, ça leur a pas porté chance électoralement. En revanche, ça a peut-être fait perdre un siège aux Verts et un autre aux démo-chrétiens. Le président des Verts Libéraux explique que s'ils se sont pris une baffe en ville, c'est qu'ils ont démarré tard leur campagne. Ils auraient tout aussi bien pu y rester, d'ailleurs, dans leur campagne.

Les radicaux-libéraux de la Ville de Genève protestent : les salles municipales sont louées trop cher pour que les organisateurs de lotos puissent se les offrir. Et ils demandent donc d'en baisser les tarifs de location. « Intervenant en pleine période électorale, la suggestion de (ce) cadeau peut paraître suspecte ». Beuh non,. pourquoi ? D'ailleurs, quand les tarifs de location des salles communales auront baissé, on pourra y organiser des soirées bonneteau. Ou des débats contardictoires sur les effets bénéfiques de la fusion entre le parti libéral et le parti radical.

A Berne, le 6 mars, un UDC a été élu (pour six mois) au Conseil des Etats, contre une socialiste. Dans un canton qui vote à droite à 65 %, ça n'a rien a priori de surprenant... sauf que le résultat a été extrêmement serré (Adrian Amstutz a obtenu 50,6 % des suffrages, Ursula Wyss 49,4 %, que l'écart entre eux n'est que de 3637 voix (l était de 20'000 voix au premier tour), que la socialiste a fait un carton dans les villes de Berne et de Bienne (elle y a obtenu 21'000 voix de plus que l'udéciste) et dans le Jura bernois, et que Amstutz n'a été finalement été élu que grâce au vote des campagnes, des montagnes et des zones périurbaines. Bon, c'est une défaite tout de même (et quand on perd pour 3637 voix, on passe pas mal de temps ensuite à se demander ce qu'on n'a pas fait et qu'on aurait pu faire pour rattraper cet écart), mais c'est une défaite qui clarifie bien les choses : unie, et s'appuyant sur les villes, la gauche fait jeu égal avec la droite, surtout quand la droite traditionnelle se liquéfie face à l'UDC (ça a été le cas à Berne). Ou au MCG.

Une quarantaine d'initiatives populaires devraient être soumises au vote du bon peuple d'ici 2015. C'est un record, qui s'explique que l'initiative populaire est de plus en plus fréquemment utilisée comme moyen de propagande par les partis politiques, en période électorale ou non. D'entre celles qui vont ous tomber sur le paletot, citons, pas vraiment au hasard, celle pour soumettre les traités internationaux au référendum populaire, celle sur la caisse maladie unique, celle sur les rémunérations abusives des dirigeants d'entreprises, celle sur l'élection du Conseil fédéral par le peuple. On va donc devoir voter trois fois par an sur quatre ou cinq initiatives fédérales et contre-projets à la fois. Sans compter les objets cantonaux et municipaux. C'est plus de la démocratie directe, c'est du trouble obsessionnel compulsif.

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