La fuite du temps



Que fuit le temps lorsque le temps s'enfuit ?

sur ces chemins de pierre et de vent
qui ne mènent qu'à d'autres départs
d'autres îles derrière les îles
où se chantent les ultimes solitudes
au dernier bord du dernier monde...

Ce sont des voyages immobiles
bateaux pourrissant au fond des vases portuaires
trains figés dans des gardes désertées
Ce sont des filles qui ont des prairies dans les yeux
et des landes dans les larmes
armées d'éternité, casquées d'incendies
dans les feulement de villes rageuses
où la nuit douce est faite pour aimer
quand d'autres s'en vont matin
dans un ghetto mourir.

Partir d'ici n'est pas grand courage
n'y pas revenir exige trop de force
La ville s'étend comme une femme lasse
le repos y est facile
la colère en est lointaine
On y meurt en y croyant vivre
ma terre est marine
autour de pierres brûlées
où le repos est convulsion
et la beauté, colère.

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