Une multinationale suisse au-dessus de tout soupçon : Holcim (Schmidheiny)


Si ciment ment..

En Inde, une multinationale suisse du ciment, Holcim, utilise le travail temporaire en violation de la loi. Après des années de bataille juridique, la justice indienne a confirmé un jugement condamnant Holcim -mais la multinationale s'estime sans doute au-dessus des lois applicables aux communes des mortelles entreprises locales : elle joue la montre et utilise des travailleuses et des travailleurs temporaires payés trois fois moins que leurs collègues fixes -qui ne roulent déjà pas sur l'or, avec des salaires de six francs par jour... En même temps, Holcim soigne son image d'entreprise «responsable», consciente de ses devoirs sociaux, soucieuse de l'environnement, Kyoto, Aalborg, Pacte Mondial, tout ça... A l'appel du syndicat indien des travailleuses et travailleurs temporaires, le SOLIFONDS lance une campagne pour appeler Holcim à faire, précisément, ce qu'elle dit, à assumer ses responsabilités, se soumettre aux décisions de la justice et payer correctement les gens qui travaillent pour elle.

Holcim : Leader du marché -pas des droits sociaux

Vous connaissez Holcim ? Probablement pas. En tout cas pas sous son nom actuel -mais peut-être que son ancien nom, Holderbank, ou celui de ses fondateurs, la famille Schmidheiny, qui en est toujours le plus gros actionnaire, vous dit quelque chose... Moins célèbre sans doute que Roche ou Nestlé, Holcim, qui est tout de même l'un des leaders mondiaux du marché du ciment, emploie 80'000 personnes dans 70 pays et réalise 21 milliards de francs de chiffre d'affaire. Dans les cimenteries indiennes, les travailleurs temporaires, organisés par le syndicat PCSS, luttent depuis vingt ans pour des contrats stables, et depuis début avril, les ouvriers de la cimenterie d'Holcim dans l'Etat du Chhattisgargh sont engagés dans une action de protestation et d'occupation de l'entrée de l'usine à Jamul, et le 28 avril, 1000 des 1200 employés de l'usine ont fait grève. Pourquoi ? Parce que les trois quarts d'entre eux (ACC-Holcim n'emploie que 300 travailleurs fixes) ne touchent que des salaires de misère (deux francs par jour), en tant qu'employés temporaires de sociétés sous-traitantes. Du « temporaire » qui dure parfois des décennies, alors que depuis 1978 une convention interdit le travail temporaire ou le louage dans ce secteur, sauf dans la manutention des matières premières, mais avec la garantie du même salaire que des travailleurs fixes. La multinationale suisse, qui a racheté les deux principaux cimentiers indiens en 2005, est pleinement responsable de cette situation, des pratiques de ses usines, et du dumping salarial, parfaitement illégal, auquel on s'y livre. Holcim refuse ainsi de s'engager à respecter partout où elle est implantée les conventions de l'OIT protégeant les libertés syndicales et les négociations collectives, et remplace systématiquement, notamment en Inde, les contrats fixes de ses employés par des contrats temporaires, faisant chuter les salaires. Les paysans de Ravav accusent en outre Holcim de détruire leurs pâturages et d'accaparer l'eau Ailleurs qu'en Inde, ses pratiques sont encore pire : au Guatemala, une filiale de Holcim a organisé des groupes armés, auxquels participent des employés d'Holcim, qui s'en prennent aux populations autochtones s'opposant à l'implantation d'une nouvelle cimenterie. Bienvenue dans le monde radieux des multinationales suisses signataires du « Pacte Mondial »...
Le Solifonds, Unia, l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) et celle de la chimie, de l'énergie et des mines (ICEM) lancent une campagne de solidarité avec le syndicat PCSS. Avant de partir en vacances (en Grèce, par exemple...), versez votre obole :
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Chèques postaux 80-7761-7

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