Fonds de tiroir

En panne (elle recule dans les sondages et ne parvient pas à imposer ses thèmes favoris), l'UDC replie sa campagne électorale sur ses fondamentaux : la xénophobie en général, la politique d'asile en particulier, et tout spécialement les expulsions. Dénonçant le « chaos de l'asile » (en oubliant évidemment que c'est son chef, Blocher, qui y a foutu un bordel noir), elle ressort ses idées à la con, en expliquant qu'elle veut « envoyer un signal clair aux organisations de passeurs » (qui recevront le signal, et augmenteront les tarifs du passage) : accélération des procédures, restriction des possibilités de recours, conclusion d'accords de réadmission (mais avec qui ? Andorre ? Monaco ? Saint-Marin ?), résiliation des accords de Schengen, envoi de l'armée aux frontières... Bref, l'arsenal habituel, dont le seul effet perceptible a toujours été de multiplier le nombre des clandestins et des sans-papiers. Ce qui devrait ensuite permettre à l'UDC de dénoncer précisément cette augmentation. Avant de reproposer des mesures la provoquant. Après la fameuse « politique des trois cercles » en matière d'immigration, voilà donc la politique d'un seul cercle. Mais vicieux.

Réagissant à l'introduction par le Conseil d'Etat d'une possibilité de déroger à la loi sur le logement, en passant outre les standards de qualité afin d'abaisser les coûts de construction, la secrétaire générale du Rassemblement en faveur d'une politique sociale du logement, Carole-Anne Kast, tempête : « Contre la crise du logement, Mark Muller veut construire des taudis ! » . Ouais, mais pour les autres.

Folle ambiance, toujours, à la Déconstituante : le groupe Avivo accuse les socialistes et les Verts de renier leurs engagements en négociant avec la droite des compromis foireux pour tenter de sauver le projet du naufrage. Du coup, le groupe Avivo annonce qu'il quitte l' « intergroupe » de gauche. Et de donner comme exemple de reniement de leurs désormais ex-partenaires le renoncement vert et socialiste à l'abaissement du nombre de signatures pour les référendums et les initiatives. Réponse des socialistes : c'est un compromis acceptable, car cette baisse du nombre de signatures était un objectif, pas un engagement. En fait, au chapitre « droits démocratiques » de la « feuille de route » sur la base de laquelle les constituants socialistes ont été élus, on lit qu'ils agiront à la constituante pour que soit abaissé le nombre de signatures nécessaire pour une initiative ou un référendum, « comme cela s’est fait à Zurich, pour tenir compte des difficultés de récolte pour les mouvements sans moyens financiers à l’heure du vote par correspondance ». Et au chapitre « la méthode » les socialistes annoncent qu'ils tiendront « un certain nombre de points comme suffisamment fondamentaux pour que leur respect conditionne leur approbation du texte final ». Apparemment, l'abaissement du nombre de signatures pour une initiative ou un référendum n'est pas considéré par les constituants socialistes comme «suffisamment fondamental »... Ben ça tombe assez bien, finalement, parce que nous, c'est l'adoption par le peuple du projet de nouvelle constitution issu des travaux (si l'on peut dire) de cette inénarrable assemblée, qu'on ne tient pas comme « suffisamment fondamentale » ...

Oyez, oyez, brave gens : les TPG nous annoncent qu'ils lancent la chasse aux resquilleurs, et que les premières opérations d'envergure sont prévues les 4, 12 et 21 octobre (les TPG annoncent ces dates «dans un esprit de prévention et de sensibilisation ». Bon, c'est fait, on est prévenus. Et sensibilisés.. Les agents des TPG seront renforcés par des membres de la police des transports, voire des garde-frontière et des policiers. L'armée n'est pour l'instant pas mobilisée. Quant aux passagers, ils seront avertis de l'arrivée des contrôleurs un arrêt avant cette arrivée. Bon, ben, en tant que gibier de la chasse aux resquilleurs, on hésite encore entre l'hilarité et la marche à pied... et a toutes fins utiles, on se munit de sa carte « gratuireso »- (N'hésitez pas à demander la vôtre à vivelacommune@infomaniak.ch)

La Commune de Thônex fait opposition, pour la deuxième fois de l'année au projet de logements des « communaux d'Ambilly (610 logements, dans un premier temps, potentiellement 2300...), tout en assurant qu'elle n'est pas opposée à la construction de logements. Non. Dans l'absolu. L'idéal. Le putatif. Mais en réalité... cette fois, c'est une question de pognon qu'elle invoque : faudrait augmenter l'impôt communal d'un ou deux centimes. Aaargh ! Le prochain recours des sam'suffit, il se fondra sur quoi ? la couleur des volets ? On voudrait pas dire du mal des suburbains, mais y'a vraiment des coups de pied à l'urne qui se perdent...

L'ex-favori de la présidentielle française, et successeur de Raymond Barre au titre de «meilleur économiste de France» : Dominique Strauss Kahn invoque l'immunité diplomatique pour échapper au procès civil qui l'attend aux USA, après que les poursuites pénales pour viol aient été abandonnées, par défaut de crédibilité de la plaignante (et non de ses accusations). En tant que patron du Fonds Monétaire International (ce qu'il était à l'époque des faits), DSK jouissait en effet d'une immunité diplomatique. Mais d'une part, il était à New-York en voyage privé, et non en tant que patron du FMI, et d'autre part les USA n'ont pas signé la convention de 1947 garantissant l'immunité aux huiles du système onusien. Peu importe, au fond : tenter de se réfugier derrière l'immunité diplomatique pour échapper à des accusations de viol (comme Hannibal Kadhafi pour échapper aux accusations de mauvais traitement à l'encontre de domestiques), pour quelqu'un qui se voulait Président de la République française, c'est piteux...

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