Fonds de tiroir

Les élus municipaux qui se rendaient mardi soir en séance plénière du Conseil municipal de la Ville de Genève ont dû se faufiler entre des comédiens, metteurs en scène, danseurs, chorégraphes, musiciens et techniciens de théâtre munis de balais, de balayettes ou de plumeaux à poussière et scandant des trucs du genre « Du balai, Chevrolet ! », « Poubelle, Kraft-Babel ». Pas gentils, les manifestants cultureux, pour la libérale et le démo-chrétien, candidats malheureux à l'exécutif de la Ville au printemps, et qui, avec l'udéciste Eric Bertinat et le émecégiste Jean-Philippe Haas ont fait de nombreuses propositions de coupes dans les lignes budgétaires et les subventions culturelles au sein de la commission des arts et de la culture. Dont une coupe d'un million dans le fonds général pour le théâtre : 1 million de francs d'économies, soit plus de la moitié des subventions allouées à la scène indépendante. Un « Cahier noir de l'intermittence » distribué aux élus relate le quotidien des travailleurs du spectacle. De son côté, le Syndicat suisse romand du spectacle (SSRS) a lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 5000 signatures en deux semaines. Elle sera déposée en décembre lors du vote du budget 2012 de la Ville. « Le SSRS se bat pour une hausse des subventions culturelles pour que nous puissions vivre de nos métiers », a rappelé son président, le comédien Vincent Babel. Une hausse des subventions ? De la culture en plus ? Et puis quoi encore ? Sont fous, ces cultureux...

La Ville de Genève (et le Conseiller administratif Rémy Pagani) a gagné contre le canton de Genève (et le Conseiller d'Etat Mark Muller) dans un conflit les opposant à propos de la proportion de logements sociaux que doivent, selon les plans localisés de quartier, réaliser les promoteurs : 60 % jusqu'en 2007, 30 % depuis selon une loi que Muller a fait voter, et qu'il voulait faire appliquer rétroactivement. Pas question, a dit le Tribunal fédéral. « Le tribunal a parlé, nous nous y conformerons » a commenté le Conseiller d'Etat. Merci, c'est gentil.

Le super-megaprojet Praille-Acacias-Vernets, l'un des plus grands programmes de rénovation urbaine en Europe. est à nouveau privé de pilote : pour la troisième fois en trois ans, son directeur ou sa directrice a jeté l'éponge, et après Benoît Genecand et Sylvie Bietenhalder, c'est au tour de Pascale Lorenz de prendre du large. Avant le premier coup de pioche. On ne peut même pas dire, ce serait méchant, que les rats quittent le navire, vu que le navire n'est même pas encore à flots. Il y a une explication à cette impossibilité de maintenir à la barre de ce projet les capitaines qu'on avait choisi pour le conduire ? Ben oui : l'armateur du PAV s'appelle Mark Muller. Evidemment, dans ces conditions...
Et puis, il y en a une autre dont l'équanimité est admirable : c'est la camarade de parti de Mark Muller, Zabelle Rochat, à la tête du Département de Justice et Police. Enfin, à la tête, faut le dire vite : pour la troisième fois depuis le début de l'année, des détenus se sont un peu mutinés à Champ-Dollon : une soixantaine d'entre eux, travaillant dans les ateliers de la prison, ont refusé de rejoindre leurs cellules. Outres quelques revendications spécifiques (l'accès à une grande salle de sport, par exemple), ils protestaient contre les lenteurs de la justice, qui allonge le temps des détentions préventives, et des transferts pénitentiaires. Commentaire du porte-parole de Zabelle : c'est rien, « un simple mouvement d'humeur comme il y en a dans toutes les prisons ». Ouais, ben vu le nombre de prisons qu'on construit ou s'apprête à construire à Genève en ce moment, des mouvements d'humeurs, on s'apprête aussi à en avoir de nombreux autres. Et comme ça, Rochat aura au moins laissé quelque part une trace de son passage : dans les archives du SAPEM...

On s'était imprudemment félicité de ce que Papandreou se soit souvenu qu'il était socialiste et avait décidé de consulter par référendum les Grecs pour savoir s'ils acceptaient d'être bouffés tout crus pour sauver les banques européennes. Ben voilà, la mémoire, ça va, ça vient... Comment on dit Alzheimer, en grec ? Pasok ?

La répression de la mendicité par des amendes se montre peu efficace et coûte cher en temps et en moyens »... qui parle ? Le Maire de Genève, Pierre Maudet. Toute constat d'évidence vient à point à qui sait l'attendre : on transmet le message aux taborniaux qui ont pondu la loi «antimendicité» dont Maudet constate l'inefficacité... et qui sont du même parti (le PLR) que lui : les Lüscher et autres Jornot...

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