Fonds de tiroir

Dans « Le Temps » du 20 janvier, un capitaine PDC fribourgeois (Emmanuel Kilchenmann), un premier-lieutenant PLR genevois (Murat Julian Alder) et un sergent-major UDC fribourgeois (Kevin Grangier) répondent à l'aboutissement de l'initiative du GSsA (réduit à un groupe de «philosophes aux tendances anarchistes») pour l'abolition de la conscription en affirmant d'abord qu'« à l'heure où nous commémorons de récents génocides aux portes de l'Europe, il devient important que notre population soit sensibilisée à l'importance d'un outil militaire capable d'assurer la sécurité de notre pays et de ses institutions ». On signalera à ces apprentis historiens que tous les génocides du XXe siècle, et la plupart de ceux des temps précédents, ont précisément été commis essentiellement par des « outils militaires » (ou miliciens) et au prétexte d'« assurer la sécurité de (leur) pays et de ses institutions ». Puis, nos trois stratèges observent que « la neutralité n'offre pas à elle seule une garantie de protection efficace contre les soubresauts de la géopolitique. La Belgique, les Pays-Bas et la Norvège n'ont pas été protégés par leur statut d'Etat neutres durant la Seconde guerre mondiale ». Et là, on leur rappellera que ni la France, ni la Pologne, ni le Danemark, ni la Grèce, ni l'Italie, n'ont été protégées par leur statut d'Etat non-neutre, ni d'ailleurs par leurs armées. Bref, faudra revoir vos copies, capitaine, premier-jus et sergent-chef, si vous voulez convaincre qui que ce soit que l'armée en général et l'armée de conscription en particulier est indispensable à la Suisse.

Les bus et les trams bâlois seront équipés, en collaboration avec Swisscom, de wi-fi. « Nous suivons cette phase de près (...) Nous verrons si nous allons faire de même (mais) nous avons d'autres priorités actuellement », répondent les Transports Publics Genevois. D'autres priorités, en effet, à commencer par celle-ci : fonctionner. Mais en attendant, la wi-fi dans les véhicules TPG coincés dans les embouteillages, ça nous permettrait de passer le temps dans un tram ou un bus qui n'avancent pas.

On a retrouvé dans un vieux numéro du « Courrier » (24 septembre dernier) un article jouissif sur la création d'églises bidons (oui, je sais, c'est un pléonasme, mais là, il s'agit d'églises bidons qui se savent bidons...) par des athées américains et australiens, telle l'"Eglise du Monstre de Spaghetti volant" (ou église pastafariste) aux Etats-Unis, ou celle du Jeddisme en Australie. On vous résume (au cas où ça intéresserait quelqu'un de créer une église du genre, on est preneurs, et d'ailleurs, on va le faire, y'a pas de raison) : Le Pastafarisme, fondé par un étudiant en physique pour se foutre de la gueule des créationniste, honore une déité en forme de nouille, créatrice de l'univers. Ses fidèles arborent un autocollant proclamant "Il a bouilli pour vos péchés", se réfèrent à un Livre Saint, l'Evangile du Monstre de Spaghetti Volant, et célèbrent des fêtes religieuses spécifiques. Voilà. Dès que l'Eglise du Saint Anchois du Dernier Jour du Frai aura été créée, par ses premiers disciples et à partir du Manifeste de la Gauche Anchois, manifeste devenant texte sacré, (http://www.facebook.com/home.php?sk=group_174950765885105) on vous fait signe.

Le 24 mars prochain, le congrès du Parti socialiste genevois désignera la nouvelle direction du parti (et élira notamment son nouveau président ou sa nouvelle présidente, René Longet ne pouvant se représenter). Le bulletin du parti (Post Scriptum) détaille ce que les candidat-e-s aux différents postes à pourvoir (président-e, vices-président-e-s, trésorier-e, responsable de la communication, membres du comité directeur et de l'assemblée des délégué-e-s) doivent fournir avec leur candidature : un curriculum vitae, une photo et une lettre de candidature : une page pour la présidence, une demi-page pour les vice-présidences, un tiers de page pour tous les autres. Certes, on ne précise pas de quel format doit être la page (en A1, on a la place de raconter sa vie même sur un tiers de page), mais quand même, supposer qu'un tiers de page suffit pour résumer les motivations du ou de la membre de base du comité directeur mais qu'il en faille trois fois plus pour exprimer celle du ou de la président-e potentiel-le, c'est pas un peu sacrifier au notabilisme ? Ou je vais le caser, mon programme politique, moi ? Dans mon curriculum vitae ? Y'a déjà pas assez de place pour y mettre mon casier judiciaire, alors...

Le monde est confronté au « défi pressant » de créer 600 millions d'emplois productifs au cours des dix prochaines années en vue de générer une croissance durable et de préserver la cohésion sociale, selon le rapport annuel de l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur l'emploi mondial, publié lundi. «Le chômage accumulé (depuis trois ans de crise économique et financière) touche actuellement 200 millions de personnes à l'échelle mondiale», constate l'OIT. En outre, plus de 400 millions de nouveaux emplois seront nécessaires au cours des dix prochaines années pour absorber l'accroissement annuel de la main-d'oeuvre estimé à 40 millions de personnes par an. Défi supplémentaire : celui de créer des emplois décents pour quelque 900 millions de travailleurs qui vivent avec leur famille au-dessous du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour, essentiellement dans les pays en développement. Un travailleur sur trois dans le monde, soit environ 1,1 milliard de personnes, est chômeur ou vit sous le seuil de pauvreté. Les jeunes continuent de figurer parmi les personnes les plus durement touchées par la crise de l'emploi : 74,8 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans étaient sans emploi en 2011, soit une hausse de plus de 4 millions depuis 2007. A l'échelle mondiale les jeunes ont un risque presque trois fois plus élevé que les adultes d'être au chômage. Pour le Directeur général du Bureau international du Travail (BIT), Juan Somavia. « il faut, que la création d'emplois dans l'économie réelle devienne notre priorité numéro un. ». Ce type rêve.

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