Succession de Mark Muller : Gominator candidat

Ze chaud meuste gohonne

Bon, voilà, c'est fait, Mark Muller a démissionné du gouvernement genevois. C'est un peu dommage, on aurait bien aimé l'entendre traîner ses casseroles pendant encore un an et demi, mais on comprend que pour lui, pour son parti et pour ses collègues, cette petite musique pouvait avoir quelque chose de lassant. Quel choix lui restait-il, lâché par le PLR, le Conseil d'Etat et les media, à peine encore soutenu par la Chambre genevoise immobilière comme le pendu par sa corde ? La démission de MàD Mark à peine annoncée, Gominator a annoncé sa candidature à sa succession. Pour restaurer la sécurité. Avec la même crédibilité, l'auteur de ces lignes pourrait présenter sa candidature pour restaurer les finances publiques... Qu'on en juge :
www.youtube.com/watch?v=X_33KRtYZr8&feature=youtu.be

Gorille dans la brume

On l'a dit, on l'a écrit, on le redit et le réécrit donc : des nombreuses raisons qu'il y avait de souhaiter le départ de Mark Muller du Conseil d'Etat, c'est la plus mauvaise (au point de n'en pas être une) qui semble s'être imposée. Au moment le plus absurde, un an et demi avant le renouvellement complet de l'exécutif cantonal. Au gouvernement, l'homme était le commis de régie des milieux immobiliers : c'est pour cela, et pour la politique qu'il menait, que la gauche le combattait. Et que la droite, qui l'a finalement poussé dehors comme on largue du lest pour éviter le naufrage, l'a soutenu tant qu'elle a pu, malgré les promesses non tenues (« 2500 nouveaux logements par an » ? on n'en est même pas à la moitié), les gestions hasardeuses de son propre département et du projet PAV, les copinages, les incohérences du plan directeur cantonal, et malgré (ou à cause) de l'irrespect de l'«accord sur le logement». Mais on était là dans un débat, et dans un conflit politique. Dont on fait mine aujourd'hui de sortir en le recouvrant d'un manteau d'Arlequin cousu d'un patchwork de brèves de comptoir et de faits divers -le fourrage des populismes, dont la variante locale n'attendait que cela : le Conducator gominé du MCG a évidemment annoncé sa candidature à l'élection partielle ouverte par la démission de MM.
La démission du commis et la candidature du primate ouvrent certes un boulevard à la gauche (pour autant qu'elle s'unisse sur une candidature, qu'on ne voit pas être autre que socialiste), mais pour l'arpenter dans quel sens, ce boulevard, et faire quoi de cette promenade ? L'élection partielle de fin mai ou juin (on parle du 17 juin, la date sera annoncée mercredi par le Conseil d'Etat de Costa Croisières) ne portera que sur un seul siège. Et ne fera pas basculer la majorité du gouvernement genevois (il faudrait pour cela que les Verts fussent à gauche...). Et encore moins celle du parlement le plus à droite depuis la fin de la Guerre Mondiale. Mais elle sera un test de la capacité de la gauche à s'unir, contre le crétinisme populiste d'abord, mais aussi contre la droite traditionnelle en général et le PLR en particulier, sur-représenté à la fois au parlement et au gouvernement. Cela, c'est musique pour dans un an et demi. Dans l'immédiat, pour l'élection partielle de la fin du printemps, c'est moins de changement de majorité qu'il s'agit que de quelque chose qui tient du cordon sanitaire.
Sigourney Weaver broutant quelques feuilles devant un grand gorille des montagnes, l'apprivoisant par quelques petits grognements : c'était un joli film. De là à en tirer un projet politique... Stauffer Conseiller d'Etat ? On aime bien les grands primates, on est même prêts à se mobiliser pour les sauver, mais leur biotope, c'est la forêt, pas le gouvernement.

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