Fonds de tiroir


En réponse à une question du Conseiller municipal PLR Simon Brandt, qui avait « l'impression que certains médiats écrits étaient favorisés par rapport à d'autres » dans la publication d'annonces de presse par la Ville de Genève, et qu'ils l'étaient à partir de critères de ligne politique, le Conseil administratif de la Ville de Genève a réépondu qu'il répartissait ses annonces en fonction du nombre de lecteurs des media disponibles, de l'adéquation géographique et thématique de leur lectorat avec le but de l'annonce et du coût de celle-ci. Ce qui explique que la « Tribune de Genève »  et «  Le Courrier »  soient les journaux qui reçoivent le plus de commandes d'annonces d'offre d'emploi de la part de la Ville (mais la «Tribune» pour un montant dépassant le double de celui du « Courrier ») et que « La Tribune de Genève» et la « Feuille d'Avis Officielle » sont les journaux qui reçoivent le plus d'annonces publicitaires de la Ville (« Le Courrier », « Le Temps», « 20 Minutes » et les « Nouvelles » de quartier étant largement derrière). Et à la lecture de la statistique détaillée fournie par la Municipalité, on constate que des journaux dont la ligne politique est pour le moins opposée aux choix de la Municipalité (de gauche) genevoise) ont reçu de la part de celle-ci une vingtaine de milliers de francs pour l'achat de publicité : Plus de 6000 francs pour la « NZZ Executive », presque autant pour « Tout l'Immobilier», par exemple, ou plus de 3000 balles pour « Touring »... Bon, c'est pas le Pérou, mais quand même, si c'est pas du désintéressement, ça, c'est quoi ? Du masochisme ?

A la fin de l'année dernière, l'UDC avait intimé au gouvernement fédéral l'ordre de prendre des « contre-mesures » face au refus de l'Algérie d'accepter, à quelques cas près, ses ressortissants expulsés de Suisse après y avoir commis des délits, et de supprimer l'aide au développement, voire de rompre les relations diplomatiques avec l'Algérie si celle-ci n'acceptait pas de reprendre « les milliers de délinquants algériens » qui séviraient en Suisse. Réponse du Conseil fédéral : d'abord, il n'y a pas « des milliers » de délinquants algériens en stabulation en Suisse, mais quelques centaines (707 en septembre 2011); ensuite, il ne servirait à rien de suspendre l'aide au développement puisque l'Algérie n'en reçoit (ni n'en a sollicité, ni n'en a besoin) aucune de la Suisse; enfin la rupture des relations diplomatiques gênerait bien plus la Suisse que l'Algérie. Ce qu'il y a de bien avec les conneries de l'UDC, c'est qu'elles permettent parfois des retours à la réalité par de simples réponses fondées sur les faits. Cela dit, la réalité et les faits, l'UDC s'en contrefout...

Ouf, on est soulagés. L'angoisse montait, montait, mais nous voilà rassérénés: « Les Communistes ont décidé de ne présenter personne pour les élections du Conseil d'Etat» , nous annoncent-ils dans un communiqué. Qui explique que les communistes renoncent à présenter un-e candidate parce que « le Grand Conseil est majoritairement à droite et qu'il n'aurait aucun soutien de ce fait, et de plus, en considérant que le Conseil d'Etat est à droite, notre élu serait plus que minorisé ». C'est frappé au coin du bon sens. Surtout quand on évalue les chances d'un-e candidat-e des communistes d'être élu-e, et même de se faire entendre, face à une candidate socialiste, un candidat libéral-radical, un candidat du MCG et un candidat vert-libéral.

A l'occasion de la Journée internationale des Roms qui est célébrée le 8 avril, l'Experte indépendante de l'ONU sur les questions relatives aux minorités, Rita Izsak, a jugé inacceptable qu'une nouvelle génération de Roms grandisse sans autres perspectives que la pauvreté, la discrimination et l'exclusion, et a appelé les Etats à redoubler d'efforts pour «identifier, partager et mettre en oeuvre les initiatives qui ont fait leur preuve afin d'améliorer l'inclusion et l'intégration des communautés roms». Selon les estimations, quelques 12 millions de Roms vivent en Europe, le plus souvent en marge de la société. De son côté, la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur les formes contemporaines de racisme, Mutuma Ruteere, a noté que le racisme, la méfiance historique et les préjugés persistants maintiennent les Roms à l'écart et que le fossé se creuse. « En temps de crise financière, les Roms risquent d'être transformés en boucs émissaires de la société. Nous devons prévenir et affronter les comportements racistes qui risquent de mener à de la violence anti-rom. Les lois contre les discours haineux sont importants pour empêcher la diffusion de discours de ce type », a-t-elle expliqué. Voui, mais quand ce sont ceux qui font les lois, ceux qui sont chargés de les appliquer, voire, implicitement, les lois elles-mêmes qui tiennent les discours anti-roms, et que l'opinion publique, moutonnière, approuve après y avoir incité, on fait quoi ?

Ils sont attendrissants, au PLR, ces temps : ils ont ramé pendant 18 mois pour faire aboutir (et encore, par les poils, et sous réserve de vérifications) leur initiative populaire «Halte à la bureaucratie», mais pour arriver à la déposer dans les temps, ils ont dû demander à la Chancellerie fédérale de faire des heures supplémentaires (jusqu'à 20 heures 45) parce qu'à 17 heures 30, le dernier jour de délai de remise des signatures, ils n'en avaient pas encore assez. Auparavant, ils ont également dû demander à la poste de « surclasser »  de B en A les courriers de renvoi des feuilles de signatures et d'accorder la priorité dans le déchargement des wagons postaux aux paquets adressés au PLR. Commentaire de la Conseillère nationale Isabelle Moret: « vous avez assisté à l'apprentissage d'un parti qui n'a pas l'habitude de récolter des signatures »... eh ouais, la démocratie, ça s'apprend... n'empêche, le paradoxe est assez rigolo d'une initiative populaire «stop à la bureaucratie»  qui ne peut aboutir que si la Chancellerie fédérale fait des heures supplémentaires et que si la poste surclasse des courriers et que les sacs postaux contenant les dernières feuilles de signatures sont privilégiés sur les autres. Bref, sans le dévouement des fonctionnaires et du service public, une initiative anti-fonctionnaires et anti-service public serait passée à la trappe, et ses auteurs (le PLR, qui revendique plus de membres qu'il n'a été capable de récolter de signatures au bas de son propre texte...) plongés dans le ridicule. Amusant, non ?


Près de 35,6 millions de personnes dans le monde sont atteintes de démence. Ce nombre devrait doubler d'ici à 2030 (passant à 65,7 millions) et plus que tripler d'ici à 2050 (pour atteindre 115,4 millions), selon un rapport publié mercredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Alzheimer's Disease International. En Suisse, plus de 100'000 personnes souffrent de diverses formes de démence (dont la maladie d'Alzheimer), soit 1,5 % de la population. Leur nombre devrait tripler et leur proportion doubler dans les cinquante ans à venir. L'Association Alzheimer Suisse demande l'amélioration des connaissances sur les démences. Elle a raison. On pourrait d'ailleurs déjà se pencher sur les résultats de certaines votations fédérales.

Un groupe salafiste allemand («die wahre Religion» -la vraie religion) a commencé à distribuer gratuitement dans une trentaine de villes allemandes les 25 millions d'exemplaires du Coran (en allemand, forcément) qu'il a fait imprimer. Il prévoit d'étendre l'opération en Autriche et en Suisse (pas au Liechtenstein ?) dans les semaines à venir. Bon, les gars, c'est bien votre truc, mais la votation sur le prix fixe du livre, c'est passé et on l'a perdue... Même pour Le Livre.

L'UDC s'est vautrée, dimanche, lors des élections cantonales dans l'un de ses bastions, le canton de Thurgovie, où elle a perdu d'un coup le cinquième de ses sièges (dix sur cinquante), au profit de sa scission « bourgeoise », le PBD, et des intégristes protestants de l'UDF. Les Verts libéraux et le PS gagnent aussi des sièges. Normalement, quarante jours après Pâques, c'est l'Ascension. Pour l'UDC, sept jours après Pâques, c'est le rapetissement. Bon, faut pas hurler de triomphe, l'UDC reste le premier parti du canton, mais quand même, la ratiboiser de 20%, ça fait du bien par où ça (tré)passe.

Le chef du personnel de l'Association Internationale du Transport Aérien (IATA), basée à Genève, est inquiet : son style de «management» (son titre exact est « vice-président chargé du capital humain ») suscite la dénonciation: sur internet, on parle de gestion «inhumaine» du personnel, de «management de la peur», de traitement des employés comme des «  esclaves » ... Pourquoi tant de haine ? Bon, bien sûr, il a viré 60 % des salariés de la boîte (ça fait quand même un millier de personnes mises à la porte) pour les remplacer par de « nouveaux talents », mais quoi ? C'est pas ce qu'on attend d'un « vice-président chargé du capital humain », faire tourner le capital ?

Un nouveau mur va s'élever, après celui de Berlin, celui de la frontière des Etats-Unis avec le Mexique, celui de la limite d'Israël et des territoires palestiniens. Ce nouveau mur va s'élever entre la Grèce et la Turquie. Et c'est la Grèce, ravagée par la dette, la crise, l'austérité, le chômage qui se l'offre, en claquant trois millions d'euros pour placer sur 12 kilomètres deux rangées de barbelés hautes de trois mètres et surmontées de caméras, entre Nea Vyssa en Grèce et Edirne en Turquie. Pourquoi ? pour se barricader contre les immigrants qui viennent de Turquie (ou de plus loin, en la traversant) pour entrer en Europe. Et c'est encore plus stupide que dégueulasse. Parce qu'ils passeront quand même, les immigrants, légaux ou pas, mur ou pas. Et la Commission Européenne, pour une fois bien inspirée à propos de la Grèce, lui a suggéré de consacrer plutôt les millions d'euros qu'elle va claquer pour son mur à améliorer l'accueil, détestable en Grèce actuellement, des immigrants. Les migrants ne vont pas cesser de migrer parce que les Grecs ont construit un mur avec la frontière turque. Ils passeront dessus, dessous ou à côté. Ils traverseront le fleuve frontalier, l'Evros, en barque, en canot pneumatique, en chambre à air ou en s'agrippant à une corde. Ou ils passeront plus au nord, par la Bulgarie. Ou plus au sud, par Istamboul. Ils passeront. Mais ils paieront plus cher les passeurs qui les amèneront à la frontière. Il a une utilité, finalement, ce mur : celle d'engraisser les réseaux mafieux qui vivent du renforcement des frontières, comme d'autres réseaux mafieux vivent de la prohibition des drogues.



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