Fonds de tiroir


Le 8 mai dernier, la « Tribune de Genève » apprend que cinq arbres du parc Baud-Bovy, près d'Uni Mail, venaient d'être abattus. La «Tribune»  contacte derechef le Conseiller administratif chargé des espaces verts, un certain Piarre Maudet, alors encore Maire de Genève. Dont la sève ne fait qu'un tour de tronc et qui annonce un préjudice de 15'000 francs, le dépôt d'une plainte pénale et déclare privilégier « la piste de l'acte gratuit» et du « vandalisme pur et dur, bête et méchant ». Quelques heures plus tard, on retrouve les vandales purs, durs, bêtes et méchants : ce sont les pompiers du SIS, qui dépendent de Pierre Maudet, qui ont abattu les arbres pour raison de sécurité. Moralité (si, si, y'en à une) : même quand on est en campagne électorale, mieux vaut tourner sept fois sa langue de bois dans sa bouche avant de parler. Notez bien qu'on a encore de la chance que ça soit tombé sur Maudet, cette histoire. Parce que Stauffer, lui, il aurait formé tout de suite une milice pour aller traquer la racaille frontalière qui dégomme nos arbres genevois (de souche).

Après trois mois d'enquête, la Cour des Comptes a rendu son rapport sur l'état de la Justice genevoise : le Ministère Public, le Tribunal civil et le Tribunal des mineurs ne sont plus en mesure de faire leur boulot, il manque une vingtaiine de postes pour ces trois juridictions, l'adaptation du pouvoir judiciaire genevois au nouveau droit fédéral a provoqué un véritable traumatisme (absentéisme, rotation excessive du personnel, surcharge psychologique, démission des quatre premiers procureurs, puis du procureur général lui-même...). Explication de l'actuel procureur général, Olivier Jornot : «l'impact d'un grand nombre de changements législatifs a été sous-évalué». Par qui ? Par son prédécesseur, du même parti que lui, Zappelli ? Ou par le parlement, dont lui, Jornot, était membre ? La Cour des Comptes suggère, et la Commission de gestion du pouvoir judiciaire demande, une vingtaine de postes supplémentaires, et donc une autorisation de dépassement budgétaire. On se réjouit déjà d'entendre le procureur Jornot demander ce que le député Jornot aurait certainement refusé au nom du respect des équilibres budgétaires...

Le canton de Genève a créé, à l'initiative du Conseiller d'Etat François Longchamp, un label (« 1+ pour tous ») pour récompenser les enrtreprises publiques ou privées, et même les communes, qui engagent des chômeurs de longue durée (plus d'une année). Vu la gestion politique du chômage par le Conseiller d'Etat François Longchamp, on n'est pas trop surpris que le canton ne puisse s'attribuer à lui-même son propre label.

« Le ventre est encore fécond.. »  et de la puzsta montent d'inquiétants remugles : la droite au pouvoir en Hongrie est en train de réhabiliter un homme, l'amiral Miklos Horthy, régent du royaume de 1920 à 1944, allié de Hitler (des dizaines de milliers de soldats hongrois sont morts sur le front de l'est, notamment à Satlingrad), complice du nazisme jusqu'à l'arrivée de l'Armée Rouge aux frontières de la Hongrie, et notamment complice jusque là de l'extermination de plus d'un demi-million de juifs et de tziganes hongrois. A Gyömrö, près de Budapest, la place de la liberté a été rebaptisée place Horthy. A Budapest, l'« Ordre des Braves » créé par Horthy (et recréé en 1992) a organisé un bal (des vampires ?) pour récolter des fonds afin d'ériger une statue équestre de l'amiral, dont une autre statut a été inaugurée à kereki, au sud du lac Balaton. Un avocat de gauche qui avait ensuite maculé de rouge ladite statue a été in extremis sauvé du lynchage par 200 néofascistes quelques jours plus tard. Un collège calviniste a apposé à Debrecen une plaque en l'honneur de Horthy... La puzsta pue, on vous dit. Enfin... pas qu'elle : l'UDC vient de proposer l'ouverture de camps d'internement pour requérants d'asile récalcitrants. En précisant que ces camps doivent être grillagés. Les chiens et les miradors sont en option ?

Près de 21 millions de personnes sont victimes du travail forcé dans le monde, « prises au piège d'emplois qui leur ont été imposés par la contrainte ou la tromperie et qu'elles ne peuvent quitter » selon une étude de l'OIT publiée vendredi dernier. La région d'Asie-Pacifique concentre le plus grand nombre de travailleurs forcés dans le monde (11,7 millions, soit 56%) de l'effectif global, suivie de l'Afrique avec 3,7 millions (18%) et de l'Amérique latine avec 1,8 million de victimes (9%). A l'échelle mondiale, 5,5 millions de mineurs (26% de l'ensemble des travailleurs-euses forcé-e-s) sont soumis au travail forcé. C'est en Europe centrale et orientale et dans la Communauté des états indépendants (CEI) que le nombre de victimes pour 1.000 habitants est le plus élevé, avec respectivement 4,2 et 4 travailleures-euses forcé-e-s pour 1.000 habitants. Il est plus faible dans les économies développées et dans l'Union européenne, avec 1,5 pour 1.000, révèle l'étude. Dans les pays d'Europe orientale et de la CEI les informations de l'OIT qui font état de trafic de main-d'oeuvre à des fins d'exploitation économique et sexuelle et de travail forcé imposé par l'État. Près de 1,5 million de travailleurs forcés (7%) se trouveraient dans les pays développés et dans l'Union européenne, 1,6 million de personnes (7%) dans la région formée par les pays d'Europe centrale et orientale et la CEI. On estime à environ 600 000 (3%) les victimes au Moyen-Orient. Le travail forcé est le terme utilisé par la communauté internationale pour décrire des situations dans lesquelles les personnes impliquées, femmes et hommes, filles et garçons, doivent travailler contre leur gré, contraints par la violence ou la menace de violences, ou le surendettement, la confiscation des papiers d'identité ou la menace de dénonciation aux services d'immigration. Le droit international stipule que le fait d'exiger du travail forcé est un crime et doit être puni par des sanctions proportionnées à la gravité du délit. On en est encore loin...  
 
Page « Autopsie » du « Matin Dimanche »  de dimanche dernier : on y apprend que les licenciements, surtout lorsqu'ils sont à la fois brutaux et collectifs (comme dans le cas de Merck Serono) provoquent très souvent chez les licenciés une multitude de troubles physiques et psychiques: dépression (dans le pire des cas, elles mènent au suicide), troubles du sommeil, migraines, hypertension, aggravation de l'asthme chez ceux qui en souffrent déjà, eczéma, psoriasis, douleurs abdominales, irritation du côlon, risques d'alcoolisme (surtout chez les hommes) et de dépendance aux médicaments (surtout chez les femmes), états de prostration pi de violence... Le travail rend malade, et parfois tue ? La perte du travail aussi. Mais c'est pas forcément perdu pour tout le monde : « faut consulter »  (un médecin, et le cas échéant un psychiatre), nous dit l'article. Et c'est ainsi que d'un mal général (les licenciements) peut sortir un bien particulier (plus de clients pour les bons docteurs). On est cyniques, là ? Bah, à peine. Parce qu'en fait, il y a une alternative à tout ça (les maux, et les docteurs) : la lutte collective pour défendre ses droits. C'est plus revigorant qu'une potion, moins coûteux qu'un docteur, et ça reconstitue, sur le terrain, un « contrat social » rompu. Mais évidemment, ça le reconstitue entre les victime de sa rupture, pas avec les coupables de cette rupture, alors c'est pas cette réponse que « Le Matin Dimanche »  nous recommande...

Le premier tour des législatives françaises a eu lieu, pour les Français de l'étranger, dimanche dernier. Dans sept des onze circonscriptions de la France expatriée, les candidat-e-s socialistes et écolos sont arrivés en tête. Et dans la circonscription de Suisse et du Liechtenstein, c'est la candidate UMP, Claudine Schmid, qui passe en premier, mais avec un résultat assez médiocre (34% des suffrages selon les résultats provisoires, alors que Sarkozy avait fait plus de 40 % au premier tour des présidentielles), devant la candidate socialiste, Nicole Castioni, qui obtient  27 % des suffrages, et creuse un écart considérable avec les autres candidat-e-s (dont celles des Verts, du Front National plafonne à 5,3 % et les anciennes gloires politiques genevoise Micheline Spoerri et Marie-Françoise de Tassigny). Bon, c'est pas un triomphe, mais vu la composition du corps électoral des Français de Suisse et du Liechtenstein, plus proche de celui de Neuilly que de celui de Tulle, c'est un excellent résultat. Deuxième manche le 17 juin. Dimanche prochain ? Ben oui, comme à Genève pour le Conseil d'Etat. Anne, qui d'autre ? Ben... Nicole...

Ousqu'on trouve la plus forte densité au monde de  « super-riches »  (plus de 100 millions de dollars US de fortune) ? Ben voyons : chez nous, en Chuiche, qu'est-ce que croyiez ? On a recensé onze multimillionnaires pour 100'000 habitants dans notre beau pays en 2011, et d'entre eux, 366 affichaient une fortune de plus de 100 millions de dollars, et 322'000 de plus d'un millions de dollars, soit près d'un ménage millionnaire sur dix ménages résidents (il n'y a que Singapour. le Qatar et le Koweït qui fassent mieux). Les ménages suisses sont d'ailleurs considérés comme les plus fortunés au monde (mais on considère le  « Deuxième pilier » comme une composante de la fortune, alors qu'il est indisponible, ou très difficilement disponible, avant l'âge de la retraite...), avec une moyenne de 603'000 dollars par ménage. La Suisse demeure le premier centre « offshore » au niveau mondial, avec une fortune totale de 2100 milliards de dollars stockés dans ses banques. Mais si cette masse reste stable en Suisse, à Hong Kong et Singapour elle est en hausse et y dépasse désormais les mille milliards. Et dans une génération, ces faces de citron auront dépassé la Suisse. On s'en fout, on sera mort. Bon, est-ce qui me reste de quoi me payer mon tabac, moi ? Ah oui. Ah non, merde, c'est des drachmes.

Merck Serono est sauvée. Quasiment. Ou presque : Le Conseil d’Etat genevois a informé le conseiller fédéral M. Johann Schneider-Ammann, responsable du Département fédéral de l’économie, et les syndicats Unia et SIT de sa décision de créer une task force chargée d’examiner les problématiques relatives à la poursuite des activités sur le site de Genève ainsi qu’au replacement du personnel licencié, en complément des mesures déjà entreprises. Elle sera composée des autorités fédérales et cantonales, des représentants du personnel de Merck Serono et de leurs syndicats et de membres du milieu académique issus du domaine des sciences de la vie. Les dirigeants de Merck Serono seront également invités à y siéger, même si, lors de discussions préalables, ils ont indiqué ne pas souhaiter y prendre part. Est-ce que par hasard eux non plus ne prendraient pas au sérieux le Conseil d'Etat genevois ?

 


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