Election partielle au Conseil administratif de la Ville : le non-choix du PS

Dilemme le maudit...

Hier soir, les socialistes de la Ville étaient conviés à préciser (elle en avait besoin) leur position sur l'élection partielle à la Municipalité de Genève. Le PS allait-il choisir ? choisir de ne pas choisir ? choisir de ne pas choisir tout en choisissant quand même un peu ? Ne pas choisir tout en faisant mine de choisir ? Finalement, c'est cette dernière solution, piteuse, qui s'est imposée. Sous la forme d'un vigoureux défonçage de porte ouverte : les socialistes appellent à ne pas voter pour le candidat de l'UDC et du MCG. Aller plus loin que ce « Tout sauf Bertinat », c'était aller trop loin. Choisir, c'est douloureux.




 



Le PS, c'est Byzance. En 1453.

On fait un choix entre la gauche et la droite, ou on n'en fait pas ? Etrange question pour le premier parti de la gauche genevoise et le premier parti de la Ville : ce parti n'aurait aucun avis à donner sur une élection à l'exécutif municipal de la Ville ? ou se réfugierait dans des évidences du genre « ne votez pas pour l'extrême-droite », comme si l'hypothèse d'un tel vote avait le moindre sens ? ou dans des âneries du genre « on ne veut pas d'un gouvernement monocolore », comme si l'Alternative était monocolore, comme si ce « refus du monocolore » était autre chose  qu'une résignation à l'incolore ? Ou encore, dans des incertitudes taraudante du genre « Bonny, il est de gauche ou pas ? », cultivée à l'exemple des Byzantins cherchant le sexe des anges sous le feu des canons ottomans...


Les choses devraient pourtant être simples, pour des socialistes : Il y a trois candidats et une candidate au Conseil administratif de la Ville de Genève. Et d'entre ces quatre candidatures, il n'y en a qu'une seule de gauche : celle de Salika Wenger. Et en face, une seule qui s'assume clairement comme une candidature de droite : celle d'Eric Bertinat. Et entre les deux ? Entre les deux, le «  centre ». Autrement dit le marais, où clapotent un candidat de «  centre-droit » ne s'assumant pas de droite, Guillaume Barrazone, et un candidat de « centre-gauche » ne s'assumant pas de gauche, Didier Bonny, de gauche in pectore, centriste bénévolant urbi et orbi. C'est cela, le « centre » : l'espace où l'on attend de savoir de quel côté souffle le vent pour savoir sur quel bord du marais frayer. Bref, avec une seule candidature de gauche, le choix d'un parti de gauche devrait couler de source claire. Mais voilà : on est à Genève, et au Parti socialiste. Et les choix les plus simples deviennent immensément douloureux lorsqu'on y est confrontés. Et on finit par ne pas choisir, ou par choisir d'enfoncer une porte ouverte : le PS n'appellera pas à voter pour le candidat de l'UDC, du MCG, d'Ecône et de l'ASIN. Grande nouvelle. Surprise totale à l'UDC tétanisée par cette décision audacieuse. Et il se susurre dans les cercles bien informés que dans une riposte fulgurante à l'héroïsme socialiste,  l'UDC et le MCG appelleront à ne pas soutenir la candidate du Parti du Travail et qu'Eric Bertinat lui-même l'annoncera à Pascal Décaillet sur le plateau de «Genève à chaud»....


Le PS n'a pas choisi ? Le PS a même été incapable d'appeler à voter à gauche ? Tant pis pour lui, on choisira à sa place : Nous sommes un parti de gauche, nous appelons à voter à gauche, et comme il n'y a qu'une seule candidature de gauche, nous vous appelons à voter pour cette unique candidature de gauche... C'est assez clair où il faut qu'on vous le rééexplique, camarades ?

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